Annales des Mines (1866, série 6, volume 9)
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ESQUISSE GÉOLOGIQUE
DE LA SERRANIA DE CUENCA (ESPAGNE).
plutôt des lentilles ou de simples amas au milieu des ni arn es.
On y constate aussi la présence du sel gemme. Il est associé au gypse et subordonné au grès, c'est-à-dire dans une position empiétement identique à celle des puissants dépôts qui ont été reconnus à Dieuze, Vic et Moyenvic, dans la vallée de la Seille et dans celle de la Meurthe, aux environs de Saint-Nicolas-du-Port et de Rosières (*).
Castillejo.Quand on aborde la Serrania par le côté méridional, c'est dans la Marnes irisées entre le Cabriel et le
coupure profonde produite par la vallée du Gabriel que l'on rencontre, pour la première fois, les 'marnes irisées. Elles
se montrent là immédiatement au-dessous du terrain tertiaire miocène qui forme le sol de la plus grande partie de la Manche, et s'avance, en s'élevant légèrement dans la direction du nord, jusqu'à la limite de la région montagneuse. On quitte la route de Madrid à Valence à Castillejo de Yniesta, et, après avoir passé à la Puebla del Salvador, on traverse le Gabriel sur le pont d'Enguidanos. En descendant dans la vallée, la première roche que l'on rencontre,
au contact des conglomérats à grandes parties qui constireste du continent européen, le gisement le plus habituel du sel gemme.
une forte proportion de carbonate de chaux .magnésien et des traces d'oxyde de manganèse. En voici deux exemples No 1. Hydroxyde, en petites assises brunâtres. bien agrégées,
Pi° 2.
grammes. 0,125
grammes. 0.205
hydroxyde de couleur jaune d'ocre, sur la route cl'Enguidanos dela même a provenance. la mlne de houille.
Oxyde de fer.
traces très-sen-
Oxyde de manganèse
sibles.
traces.
Carbonate de chaux
0,560
0,535
Carbonate de magnésie.
0,065
0,047
Résidu argileux et quartzeux
0,057
0,144
0,173
0,069
1,005
1,000
Eau combinée, bygrometique et perte.
.
.
(*) Le keuper est, pour l'Espagne, un terrain de premier ordre, à raison de l'étendue considérable qu'il y occupe. On ne le trouve pas seulement dans la Nouvelle-Castille, mais il est encore très-développé en Aragon, clans les provinces de Valence et de Murcie, ainsi qu'en Andalousie. C'est dans ces contrées, comme pour le
Les analogies de composition que nous venons de signaler tendent à présenter ce terrain sous un point de vue qui n'avait pas jusqu'ici fixé l'attention des observateurs qui ont exploré la pénin-
sule. Les corps organisés .fossiles y faisant défaut ou étant peu caractéristiques, il n'y avait qu'un moyen de le comparer à celui des régions que l'on est habitué à considérer comme typiques c'était d'étudier les caractères lithologiques des roches qui entrent dans la composition et d'examiner leur agencement. Or le résultat de cette comparaison ne laisse aucune place au doute; il ne permet pas de saisir la moindre dissemblance.. D'une part, en effet, l'identité des roches est des plus frappantes, et quant à la disposition d'ensemble des couches, elle est aussi telle que des observations déjà anciennes l'ont établie pour ces contrées typiques; les calcaires dolomitiques, le grès, le sel gemme se présentent aux environs de Cuenca dans le même ordre qu'en Lorraine. Et cette concordance dans la disposition générale des assises ne paraît pas être propre seulement au keuper de la Serrania. Ayant eu le temps d'examiner la tranchée du chemin de fer d'Alicante, à. la station de Quer°, où il existe un petit pointement de marnes irisées, j'ai reconnu que les assises mises à jour dans cette localité n'étaient autres que le grès médio-keupérien et la dolomie moyenne, qui sont icj associés comme elles le sont constamment en Lorraine. Ces rapprochements ne paraîtront pas tout à fait dénués d'intérêt,
surtout si l'on tient compte de la distance considérable qui sépare les points auxquels se rapportent les observations. Ils tendent à établir que les conditions dans lesquelles s'est effectué le dépôt du keuper en Espagne ne différaient en aucune façon de celles qui ont présidé à la sédimentation du même terrain dans le nord-est de la France.