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ESQUISSE GÉOLOGIQUE

Marnes irisées autour de Noya. Le muschelkak reparait, par suite d'une faille, sous la ville et le château de ce nom Plus étendu que celui de Salbacaîiete, le pointement de Moya présente également quelques particularités intéressantes. Quand on se rend de Santa-Cruz à cette localité, c'est à Perizquierdo que l'on commence à voir les marnes irisées ; elles se montrent là comme dans la vallée du Gabriel du côté d'Enguidanos, immédiatement au-dessous de calcaires et de conglomérats en couches horizontales, trèspuissantes qui dépendent de la formation tertiaire, miocène. Avec elles reparaissent les dépôts de gypse que l'on exploite au-dessous du hameau même de Perizquierdo et aussi ces assises brunes ou jaunâtres, toujours chargées d'une proportion plus ou moins considérable d'hydroxyde de fer qui sont constamment plus développées en Espagne que dans le type lorrain. De cette localité la vue embrasse tout le bassin keupérien de Moya ; on y remarque des accidents de terrain considérables, conséquence des dénudations auxquelles il a été soumis. Les assises marneuses peu consistantes, de beaucoup les plus nombreuses dans la formation, sont profondément ravinées et recouvertes, par places, de quelques bancs tertiaires dont la disposition horizontale est accusée par une suite de ressauts figurant de loin un escalier. Quant aux calcaires dolomitiques et au grès qui offrent plus de résistance, ils ont été moins entamés et forment des collines qui s'élèvent à une assez grande hauteur au-dessus du niveau général de la plaine. On aperçoit, du côté de Garcimolina, une semblable colline alignée suivant la direction des assises keupériennes, laquelle s'écarte peu du nord-

ouest au sud-est. Le sens général de la stratification est

donc ici encore remarquablement concordant avec le soulèvement qui a suivi le dépôt des marnes irisées. le grès médio-keupérien associé à des marnes gypseuses, je suis disposé à croire qu'il se trouve exactement à la place de ce dernier.

DE LA SERRANIA DE CUENCA (ESPAGNE).

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Les environs immédiats de Moya offrent toutefois une ex-

ception à cette règle par suite d'un accident qui se trouve représenté sur la fig. 5, PI. IX. La ville et le château de ce nom sont construits au sommet d'une butte entièrement isolée dont le pied est baigné par le ruisseau de Mira. Une faille des plus manifestes la divise en deux parties de composition bien différente. Le côté de l'ouest est exclusivement keupérien comme le reste de la plaine au milieu de laquelle s'élève le coteau de Moya ; le grès et la dolomie moyenne s'y montrent en couches fortement redressées, presque ver-

ticales. Le revers qui regarde l'est est au contraire entièrement occupé par le muschelkalk ; on y trouve toutes les assises qui entrent dans la composition de ce terrain depuis les gros bancs qui constituent la partie inférieure de l'étage calcaire, jusqu'aux dolomies associées aux marnes gypseuses qui marquent le passage aux marnes irisées. La faille de Moya est orientée N. 22° O. à S. 220 E.; sa direction concorde par conséquent avec celle du relèvement qui a produit la Sierra de Valdemeca, bien que, selon toute vraisemblance, elle soit plus moderne que ce dernier. On en retrouve du reste des traces évidentes sur quelques au-

tres points de la contrée. Prolongée en effet du côté du sud, elle vient arraser la base occidentale du pic de Ramera où l'on observe, dans les grès de l'époque permienne qui constituent la masse de cette montagne, quelques dérangements qui en reproduisent l'orientation et doivent lui être rapportés. Elle est également assez nettement accusée dans

le relief du sol, car, comme on peut le remarquer sur la carte jointe à ce mémoire, toute la partie supérieure de la vallée de Mira est alignée suivant sa direction. Le lambeau de la formation conchylienne qui reparaît à Moya, au milieu des marnes irisées, plonge vers l'est un peu

nord, sous un angle de 5 i G. Toute la partie du coteau qu'il recouvre étant composée de calcaires et de dolomies très-compactes a beaucoup mieux résisté que le revers oc-