Annales des Mines (1866, série 6, volume 9)
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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
CÉRUSE ET AUTRES DÉRIVÉS DU PLOMB.
mecte pour éviter les poussières. Vient ensuite le broyage à l'eau sous des meules horizontales. Une moitié de la céruse broyée, destinée à la vente en poudre, est séchée dans des pots et dépotée à la main avant d'être devenue friable; puis on l'écrase au moulin, on la broie sous des meules, on la passe au blutoir et finalement on la recueille dans des chariots qui sont renfermés avec le blutoir sous la même enveloppe double. On retire ceux-ci tous les matins après avoir donné douze heures à la poussière pour bien se déposer. L'embarrillage qui clôt la série de ces opérations est complété par le pressage à la machine. L'ensemble de cette fabrication se recommande : 1° par la substitution des moyens mécaniques à la main de l'homme dans les détails les plus périlleux; par le parfait isolement des appareils, toujours soigneusement clos ; 5° par la précaution prise d'humecter la céruse toutes les fois que les ouvriers la manipulent directement. L'autre moitié de la céruse est l'objet d'un assainissement plus radical et qu'on ne saurait trop souhaiter de voir se généraliser : le broyage à l'huile. Au sortir des premières meutes à eau, la pâte est mélangée à l'huile dans des pétrins mécaniques et passée ensuite entre des laminoirs.
siteur, qui n'aperçoit que quelques ouvriers en apparence inoccupés. Grâce à ces sages mesures et à diverses précautions de détail qu'il serait superflu de mentionner, M. Lefebvre a pu supprimer tout accident grave d'intoxication , malgré une production qui atteindra bientôt le
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2 °
L'eau ne tarde pas à être expulsée par l'huile et l'on obtient ainsi le produit onctueux livrable immédiatement au
chiffre de 2 millions et demi de kilogrammes. Chez M. Bezançon on emploie également le procédé hol-
landais. La totalité de la céruse est préparée à l'huile. Indépendamment des avantages spéciaux qui en résultent pour l'assainissement, M. Bezançon nous faisait observer que le travail à l'huile a en outre le mérite de diminuer beaucoup la main-d'oeuvre et par suite le nombre de personnes exposées. Ainsi, avec 3o ouvriers, M. Bezançon fabrique aujourd'hui 5o p. loo de plus qu'autrefois avec 80. faut tenir compte, il est vrai, des progrès mécaniques de tous genres réalisés dans ces dernières années. Les ateliers, très-spacieux, élégants même, sont d'une propreté remarquable. Les premières opératiàs sont bien assainies. Les lames sont dépouillées par de petits marteauxpilons, sous lesquels on a soin d'entretenir une humidité convenable, et le blanc est broyé avec un grand exCès d'eau. A partir de là le procédé s'écarte notablement de celui de M. Lefebvre et devient à la fois moins ingénieux et moins salubre malgré les précautions dont on l'entoure. Au lieu
consommateur. Ce mode d'expulsion de l'eau, qui supprime
d'expulser l'eau par un brassage direct avec l'huile, on
toute occasion de poussière, constitue un progrès capital qui ne date que de quelques années ('). Des maisons importantes ne l'ont pas encore réalisé. Ces divers moyens techniques sont puissamment aidés par la disposition même des ateliers qui sont hauts, larges
commence par comprimer la pâte et par la dessécher à l'étuve de façon à avoir des pains peu résistants et donnant le moins de poussière possible (cette dessiccation a lieu sans
sous des châssis hermétiques, échappe aux regards du vi-
ainsi privés de leur eau sont concassés et portés dans les mélangeurs à l'huile. Le concassage ne laisse pas d'être assez
et bien aérés. Le travail, concentré le long des murs
(8') Ce phénomène remarquable vient d'être l'objet des savantes recherches de M. Chevreul.
élévation de température, parce qu'on ne se propose pas de surprendre le blanc pour le rendre plus friable, ainsi qu'on y tend quand on veut livrer en poudre). Les pains délicat pour les ouvriers ; aussi les fait- on régulièrement alterner avec ceux des autres branches de la fabrication.