Annales des Mines (1866, série 6, volume 9)
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OPÉRATIONS ENSALUBRES POUR LES OUVRIERS. 464 maisons., a:muni ses ouvriers d'un appareil respiratoire de son invention. Cet .appareil, que nous décrirons plus tard, est employé non-seulement dans l'atelier d'émaillage, mais ,aussi dans ceux de .broyage et ,de composition des mélanges pulvérulents. L'application se fait d'ailleurs sous une cheminée aspiratoirecomme chez M. Engler. Cet industriel se préoccupe en .outre d'assainir la fabrication en introduisant des émaux exempts .de plomb etd'arsenic. Chez MM. Jacquemin, à Youjeaucourt, qui émaillent tous les ustensiles sortis de l'importante fabrique de MM. Japy, ,on emploie deux sortes d'émaux; .1° un émail gris, c'est-
à-dire, noircissant à la cuite, qui ne contient ni plomb ni arsenic et qui est appliqué à l'état pulvérulent ; 2° l'émail blanc ou plombeux ordinaire qui est appliqué à l'état liquide pour prévenir les accidents dus aux poussières. Le broyage des émaux a lieu sous Peau. Quant aux dispositions matérielles des ateliers,: elles _sont très-défectueuses. MM. Japy ,se proposent, s'ils.se:mettent:à faire l'émaillage eux-mêmes, comme .c'est .probable, d'organiser une ventilation artificielle, agissant de :haut en bas pour rabattre les poussières sur le plancher. Ce ,mode d'aération est en effet le seul rationnel
ÉTAMAGE DES GLACES.
pension une poudre
465 .se dépose lente-
ment à travers les interstices du papier. .Le danger vient de ce qu'il faut ouvrir la boîte et de ce qu'on inonde alors l'atelier de poussière. M. Pecoin, à Paris, a assaini cette opération en adaptant au dehors de la boîte des soufflets mécaniques à l'aide desquels on soulève la poudre une fois que les plaques de verre ont été enduites et renfermées dans la.b oîte.
Étamage des glaces. - On sait que les ouvriers sont exposés au tremblement mercuriel par suite des émanations
qu'ils aspirent pendant le travail. Les ateliers d'étamage de la compagnie de Saint-Gobain, Cirey et Chauny, situés à Paris, sont:ceux où l'on prend le plus de précautions. On avait essayé, il y a quelques années, d'organiser une aspi-
ration au-dessus des tables, mais d'une part elle était inefficace et, d'autre part, elle n'aurait pu parer à plusieurs
causes de danger .qui subsistent dans l'atelier, indépendamment du travail même des tables.. Voici l'ensemble .des mesures adoptées actuellement La première de toutes consiste à occuper, les ouvriers à
La .fabrication des verres-mousseline ou vitraux à dessins
l'étamage une faible partie du temps. Ils n'étament que deux fois par semaine, trois au plus, de six heures du matin à midi. Pendant toute la durée du travail on a soin
pour portes, cloisons, etc., donne lieu à des dangers analogues. Les dessins sont.obtenus de deux .manières. Par la première.on,.applique sur le verre un enduit plomheux qu'on fait sécher., et qu'on .brosse ensuite à travers les interstices ,d'une plaque en cuivre découpée .à jour suivant le dessin , qu'on veut obtenir.. Après cela on cuit pour fixer l'enduit restant. L'opération est très-insalubre à cause des poussières que dégage le brossage. On a cherché à les dieilluer en gommant très-peu l'enduit, mais alors le brossage devient fort délicat. La seconde .méthode consiste recouvrir le verre d'un papier .découp.é .à jour et à l'introduire dans une boîte où l'on a préalablement mis en sus-
de maintenie ouvertes toutes les fenêtres de l'atelier, trèsvaste d'ailleurs et bien aéré. Les tampons de flanelle avec lesquels on fait l'étendage du mercure sur les feuilles d'étain sont armés d'un bâton .de -,52o de longueur, de façon que les émanations s'élèvent toujours loin de l'ouvrier. On conserve le mercure dans .des vases fermés; le couvercle en entonnoir est percé seulement d'un petit orifice pour recevoir le mercure qui découle des tables. Les draps, à travers lesquels il passe pour se purifier en 'tombant dans les vases, ne sont pas secoués à l'air libre, comme il arrive trop souvent ; mais ils sont 'battus par un agitateur contenu dans un moulin parfaitement clos. En outre les ouvriers
.avec une matière aussi lourde que la poudre des émaux.