Annales des Mines (1866, série 6, volume 9)
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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.
ouvriers ne ressentaient aucune atteinte de sulfure. Ce petit atelier est fermé depuis deux ans, et nous ne croyons pas que l'appareil ait été imité ailleurs (*). Le danger d'incendie se rencontre dans des industries
d'une autre nature, telles que la fabrication en grand du sulfure de carbone, son application à l'extraction des corps
gras, etc. La maison de M. Deiss, à Marseille, où l'on extrait l'huile des graines, donne une bonne idée des précautions à prendre en pareil cas. Le réservoir à sulfure est une citerne souterraine en maçonnerie cimentée dans laquelle le sulfure est conservé sous une épaisseur d'eau de 2 mètres. On l'en retire à l'aide d'une pompe plongeant à fond qui le distribue à quatre cylindres extracteurs
parfaitement clos, de 5 mètres de haut sur 2-,50 de diamètre, contenant les graines oléagineuses. Les vapeurs de sulfure de carbone et d'hydrogène sulfuré qui se dégagent pendant l'opération s'échappent par un tuyau terminé en serpentin où le sulfure se condense, tandis que l'hydrogène sulfuré sort par un petit tube au-dessus du. toit. Le mélange d'huile et de sulfure obtenu dans les cylindres est envoyé à l'appareil distillatoire, d'où le sulfure vaporisé retourne au réservoir en traversant également un serpentin condensateur. Ainsi, le réservoir, les cylindres et l'alambic forment les trois parties d'un même tout entre lesquelles les >produits s'échangent selon les phases de l'opération. sans jamais communiquer avec l'air extérieur. Chlorure' de chaux, blanchiment au chlore. - Les chambres à fabriquer le chlorurede chaux sont de deux sortes :
dans les unes, l'ouvrier pénètre; dans les autres, le chargement et le déchargement sont opérés du dehors avec () Telle est l'imprévoyance des ouvriers qu'ils tournaient en dérision l'appareil du sieur Descamps et lui avaient donné le nom de lanterne magique.
CHLORURE DE CHAUX, BLINCHINIENT AU CHLORE.
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des instruments convenables Le danger existe surtout dans les premières; il est essentiel que le chlore libre en soit parfaitement expulsé avant que les ouvriers y soient admis.
Le moyen simple, consiste à ouvrir largement les portes longtemps d'avance ; mais d'abord, ce procédé n'est pas sans inconvénient pour l'atelier; en outre, il a pour résultat de retarder les opérations. Il est bien préférable d'exercer une ventilation artificielle. Chez M. Charles Kestner,. Thann, les chambres communiquent par un tuyau de plomb à la cheminée. Une heure ou deux avant, l'entrée des ou-, vriers, on ouvre le tuyau en même temps qu'on entr'ouvre les portes ; l'aspiration s'établit, et le gaz est emporté à la cheminée. A la fabrique de Salyndres (Gard), le directeur, M. Esiglio, a établi une disposition fort ingénieuse. Quand on veut vider une grande chambre, on -commence par la
mettre en communication avec une chambre plus petite contenant de la chaux neuve, en ayant soin de maintenir entr'ouverts deux orifices situés- à l'extrémité opposée, afin de produire un léger tirage. La petite chambre elle-même communique avec un grand tuyau en maçonnerie, dans lequel se rend le chlore qui a échappé à la condensation. Il y rencontre un courant, en sens contraire, d'hydrogène sulfuré, économiquement engendré par la réaction de l'acide chlorhydrique faible sur des marcs de soude contenus dans une cuve fermée. Les deux gaz en présence fournissent de l'acide chlorhydrique, qui revient se condenser à
la cuve, et du soufre en poudre qu'on' retire de temps en temps du tuyau. Signalons, avant de quitter ce sujet, une bonne précau-
tion prise par l'usine de Thann pourle brassage et rembarrillage du chlorure retiré des chambres. Habituellement ces manipulations s'effectuent à découvert, en sorte que les ouvriers sont exposés à aspirer du chlore ou de la poussière malsaine. Chez H. Kestner, le chlorure est