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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

Engrais artificiels. - L'industrie des engrais est trèsintéressante au point de vue qui nous occupe, en ce qu'elle offre aux autres industries un débouché pour une foule de résidus qui, sans cela , deviendraient autant d'éléments d'infection. Elle constitue donc par elle-même un puissant moyen d'assainissement pour l'ensemble des préparations

industrielles. Mais c'est sous un autre rapport que nous avons à la considérer ici : nous devons l'envisager au point de vue des odeurs auxquelles elle-même peut donner lieu par le traitement des matières qu'elle emploie. Les opérations sont de deux natures : les unes s'effectuent dans des appareils spéciaux ; les autres ont lieu à découvert, sur le sol, d'une manière plus ou moins analogue à la préparation des fumiers de ferme. Ces dernières sont celles qui jouent le principal rôle dans l'industrie des engrais en France ().

Dans les appareils spéciaux, on ne traite guère que le sang des abattoirs et divers résidus organiques, tels que crins, poils, plumes, bourres, vieux cuirs, etc., lesquels, dans leur état naturel, seraient difficilement assimilables aux plantes Cl. Le plus grand progrès réalisé dans ces derniers temps a consisté à opérer en vases clos, sous des pres-

sions élevées, qui déterminent, sans le concours d'agents chimiques, la désagrégation des matières. La fabrique de M. Rohart, à Aubervilliers, qui livre 1000 tonnes d'engrais (*) La remarque de M. Balard à l'exposition de Londres de '862 est toujours juste, au moins dans l'ensemble : « En France, dit ce savant, nous employons les matières premières sans les modifier, en les associant d'une manière variée. Noirs de raffinerie, déchets « d'abattoirs, résidus de poissons, nodules de phosphates naturels « pulvérisés, phosphate de chaux précipité, matières fécales désin« fectées, déjections liquides et eaux d'égouts, garanties de l'altération et évaporées, par des moyens économiques; tels étaient les

produits exposés par notre pays. On y tend à fournir au sol les matériaux nécessaires, mais en laissant aux circonstances naturelies les moyens de les rendre utilisables. » (**) La fabrication des hyperphosphates de chaux, si répandue en Angleterre et en voie de propagation en Allemagne, est à peu près inconnue en France.

ENGRAIS ARTIFICIELS.

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par an, est très-intéressante. Les os, les cuirs, et autres déchets, sont mis dans des autoclaves fonctionnant à une pression de 9 ou io atmosphères. A cette température, et sous l'influence de l'humidité, les substances sont réduites en pâte au bout de quatre ou cinq heures de cuisson. On les retire ensuite et on les place dans de grands tas de fermentation, dont nous nous occuperons tout à l'heure. Le mode même d'attaque prévient les odeurs, qui se trouvent forcément concentrées dans les récipients. Les opérations à découvert ont toutes pour objet d'associer les matières, de façon à constituer de véritables composts, et d'abandonner les masses à elles-mêmes, pendant un temps plus ou m'oins long, jusqu'à ce que la fermentation spontanée ait converti chaque tas en un tout bien homogène pouvant être débité sans répandre d'odeurs insalubres. L'abattoir municipal d'Aubervilliers offre un bon exemple de cette préparation. On y forme des tas de 5 mè-

tres à 5"',5o de haut, cubant de 2 à 5oo mètres cubes, dans lesquels on fait entrer les intestins des chevaux maigres équarris dans l'établissement, ainsi qu'une partie des bouillons gras provenant de la cuisson aux autoclaves. Les tas sont composés de couches horizontales alternatives, savoir : d'une part, les intestins associés avec divers résidus organiques, notamment de la tontisse de laine ; d'autre part, des matières absorbantes, plus ou moins fertilisantes, telles que phosphates minéraux, tourbes, terreau, tan épuisé, charbon d'os, sciure de bois ayant servi aux filtrations grasses, etc. Le tout est recouvert d'une chemise de tourbe de 5o à 4o centimètres d'épaisseur. Pendant et après la confection du tas, on a soin d'arroser les couches et le revête-

ment avec du chlorure acide de manganèse provenant de la fabrication du chlore. Cette précaution combinée avec la présence des matières absorbantes, prévient le dégagement des odeurs cadavéreuses. Du reste, on ne manque pas, dès qu'une fissure se produit dans le tas, de la boucher exacte--