Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

Dans les villes où la configuration du terrain s'y prête, on rend la ventilation inutile, en donnant aux évacuateurs une assez forte pente, pour que la descente des matières s'y fasse d'elle-même, en tous temps. Les ouvriers n'ayant pas dès lors à y pénétrer, on adopte une petite section et l'on marche ainsi jusqu'à ce que quelque grosse réparation, nécessairement fort rare, oblige à ouvrir la rue pour atteindre à l'égout. Il y a peu de villes qui n'aient une partie de leur réseau dans ce cas. La méthode des lavages périodiques ou des chasses d'eau, n'est mise en pratique que sur un certain nombre de points

car, elle exige un concours de circonstances, qui ne se trouvent pas souvent réunies. Au Havre, par exemple, on fait des chasses presque journalières à la marée basse, au moyen de l'eau de mer retenue à marée haute, dans les bassins du port. Quatre ou cinq prises, en des points différents, permettent de faire un large et efficace emprunt au bassin. Ce procédé, en même temps qu'il rend la présence de l'ouvrier inutile, assainit aussi l'atmosphère des égouts, qui participe au mouvement du flot. A Nîmes, les chasses sont seulement annuelles ; on n'a pas d'autre ressource que la célèbre Fontaine des Romains, dont on met la crue à profit : or celle-ci, n'a lieu ordinairement qu'une fois par an (*). Fosses et cabinets d'aisances. - Les réceptacles des ma-

tières fécales sont de plusieurs sortes. On distingue les sorte qu'à l'intérieur des habitations règne une infection abominable, d'autant plus grande que la Sorguette reçoit les matières fécales de tout le quartier. (*) Nous ne signalerons pas au point de vue de l'assainissement intérieur, les chasses d'eau qu'on exécute, deux fois par jour, dans le siphon qui évacue en pleine nier le grand collecteur de Marseille. Il est clair que, par sa nature, ce magnifique ouvrage est inaccessible aux ouvriers, et que ces chasses destinées à en prévenir l'obstruction, n'ont rien à voir avec la salubrité.

FOSSES ET CABINETS D'AISANCES.

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fosses fixes couvertes, les fosses fixes à ciel ouvert, les fosses mobiles et les puits absorbants, sans parler des égouts

eux-mêmes, qui souvent communiquent directement aux latrines. Les fosses couvertes sont les seules dont le curage puisse offrir de sérieux dangers. Comme elles constituent encore l'état normal dans l'immense majorité des villes françaises,

à l'exclusion même de tout autre système, on s'est naturellement préoccupé de les assainir (*). Les moyens employés sont de deux sortes : les uns ont pour objet d'assainir la fosse d'une manière permanente, les autres seulement au moment de la vidange. Parmi les premiers, le plus répandu, quoiqu'il soit loin d'être général, consiste à munir la fosse

d'une cheminée d'aérage débouchant au-dessus du toit. Mais, de même que pour les égouts, cet expédient ne produit pas tout l'effet qu'on en attendait; il arrive fréquemment que Vair du dehors descend par la cheminée, et que les gaz sont refoulés dans l'intérieur des appartements ("). Ce procédé n'a son efficacité que si la cheminée est le siége (*) Les accidents dus aux fosses sont encore fréquents. Il n'est pas rare de rencontrer dans les journaux, des faits comme celuici : a Les habitants de la rue Martel, ont été mis en émoi, hier, à minuit et demi, par une terrible explosion, dont le bruit a été a comparé à la détonation simultanée de plusieurs pièces d'artillea rie. Le sieur R..., qui se trouvait dans les cabinets d'aisances de a la maison n° 1, avait cula malencontreuse idée de jeter dans la a fosse une allumette enflammée. Les gaz qui y étaient amassés, a prirent feu aussitôt; toutes les dalles furent arrachées et lancées de côté et d'autre dans la cour ; toutes les vitres et glaces du voi« sinage furent brisées.... » (Moniteur du 27 mars 18611.) (**)Témoin l'accident survenu à Paris le i5 septembre 1865, et dont

le Journal des débats, du 19, rend compte en ces termes : « Vena dredi à sept heures et demie du soir, une formidable détonation répandait l'alarme, dans le théâtre du Palais-Royal et aux envi« rons. C'étaient les waters closets, qui venaient de faire explosion a au moment où le sieur B sergent-major des pompiers de ser« vice, y pénétrait une lumière à la main. Ce sous- officier fut a lancé à une certaine distance, niais n'a eu d'autre mal que quel« ques légères contusions. Les dégâts sont peu importants.