Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)
Page : Image 19
Révision de 22 nov. 2014 06:53:50, edited by Anonymes
INFECTION DES ATMOSPDÈRES LIMITÉES.
gueur de la citerne et aspire sur divers points, par des orifices de grandeur croissante, au fur et à mesure de l'éloignement. Il y a quelques années, alors que l'aspiration se faisait en un seul point, il se produisait de temps à autre des cas d'asphyxie. La disposition actuelle y a complètement remédié.
Les cabinets d'aisances offrent peu de progrès à relever. Nous ne surprendrons personne en disant que dans toute la France, sans en excepter Paris, ils exhalent habituellement de très-mauvaises odeurs. Les tentatives d'amélioration ne datent guère que d'une douzaine d'aimées, et encore sont-elles limitées aux habitations de la classe aisée. Les procédés employés, nous parlons de ceux qui ont pris quelque extension, consistent invariablement à obtenir une fermeture plus ou moins hermétique de la cuvette et à entraîner, chaque fois, les matières, par une suffisante quantité d'eau. Nous n'entrerons pas dans le détail des appareils variés destinés à atteindre ce double but ; nous nous borne-
rons à dire que, quelque soignés qu'ils soient, ils n'ont toute leur efficacité que si le réservoir des matières luimême est convenablement assaini. Avec des fosses fixes, par exemple, dans lesquelles les liquides et les solides fermentent ensemble et où la ventilation n'est pas suffisante, il est impossible que les cabinets soient salubres. Les gaz pénètrent toujours par les interstices des appareils les plus perfectionnés, et au besoin traversent la couche d'eau qui fait fermeture hydraulique au fond de la cuvette. Ce dernier phénomène se 'produit, même quand les fossés sont pourvues de cheminées d'aérage débouchant au-dessus des toits. Le grand moyen d'assainissement des cabinets est donc l'assainissement des réceptacles eux-mêmes. A ce point de
vue, l'introduction des séparateurs et la substitution des fosses mobiles aux fosses fixes présentent un grand intérêt. Mais ces mesures concernant davantage encore la salubrité du sol, leur examen viendra plus naturellement dans la cinquième partie de ce travail.
ABATTOIRS, ÉTABLES, ÉCURIES.
Abattoirs, étables, écuries.
17
La difficulté de ventiler ces
établissements au milieu des villes, et surtout la grande quantité de gaz qui s'y développe, les placent plus ou moins dans le cas des locaux à atmosphère limitée. Les moyens généraux d'assainissement sont à peu près les mêmes partout, et on les retrouve plus ou moins indiqués dans les règlements édictés par les autorités locales. Ils se résument, habituellement, à avoir une distribution abon-
dante d'eau, à évacuer promptement les résidus de tous genres, et à favoriser autant que possible le renouvellement
de l'air. Ces conditions sont trop connues pour que nous insistions davantage.
Mais à côté de ces mesures, d'un ordre purement physique, qui sont incontestablement les plus essentielles à la salubrité, il y a quelques expédients chimiques qui peuvent avoir leur utilité, entre autres ceux qui ont en vue de prévenir la putréfaction des matières. Jusqu'ici, les applications faites sont peu nombreuses. On peut citer, toutefois, deux réactifs, préconisés dans c-:s derniers temps et qui paraissent appelés à rendre des services réels : ce sont les composés phéniqués et le phosphate acide de magnésie. M. le Dr Lemaire, qui est un des grands promoteurs de l'acide phénique en France, a proposé de saupoudrer le. sol des écuries et des étables avec de la terre et du sable, contenant deux millièmes d'acide phénique. Les simples lavages à l'eau de goudron minéral produisent aussi de bons effets, comme l'a constaté M. David, fabricant de tissus à Saint-Quentin, lequel, sur les indications de M. Lemaire, a assaini entièrement, par ce moyen, les latrines de son établissement. Le phosphate acide de magnésie a été mis en avant, par MM. Blanchard et Château, pour prévenir la déperdition de l'ammoniaque, qu'on fixe ainsi à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien (5). Le général de Pointe de (") Nous aurons à revenir plus tard sur ce procédé qui a surtout en vue le bon emploi des matières fécales. TOME X, t866.