Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)
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INFECTION DES EAUX.
ROUISSAGE DU LIN ET DU CHANVRE.
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dans un petit bassin souterrain, pourvu d'une grille métallique, où elles déposent la plus grande partie de leurs éléments boueux, qu'on enlève de temps en temps à la cuiller. De là elles se rendent dans une grande citerne étanche,
les' sive garde les impuretés. On écoule celle-ci aux cours d'eau,
soigneusement voûtée, d'une contenante de 5o mètres cubes. On les retire à la pompe, et on les répand, selon 1Qs besoins,
fabriques du Gard et des Cévennes y ont renoncé, et ces déchets
sur les terres cultivées qui recouvrent le flanc du coteau au-dessous de la filature. Quant aux chrysalides, M. Buisson les 'fait disparaître en les écrasant sous une meule et employant dans les bassines la liqueur ainsi obtenue. Cette pratique, qui paraît faciliter la dissolution des parties gommeuses du coton et aussi augmenter le poids de la soie, ne peut guère être en usage que pour les soies jaunes et lorsqu'on ne tient pas expressément à la nuance. Dans les fila-
tures du Gard, on vend ces débris à des ramasseurs, qui s'engagent à venir les prendre chaque jour : ils les font sécher en plein air, dans la campagne, et les exportent au loin, comme engrais. Ce produit a été longtemps recherché par les jardiniers d'Hyères, qui le trituraient et le mélangaient au terreau. Quelques filateurs les consomment eux-mêmes sur leurs propriétés : ils disposent par couches les chrysalides d'une même journée, et les recouvrent de terre et de sable.
Ils forment ainsi des tas d'engrais de i,5o à 2 mètres de haut, qui n'exhalent pas d'odeurs quand les matières absorbantes ont été associées dans des conditions convenables. On a d'ailleurs perdu à peu près partout l'habitude de laisser traîner les chrysalides dans les cours, pour les donner en pâture aux canards, ce qui entretenait des odeurs infectes dans les établissements.
Au dévidage des cocons, se rattache le traitement des frisons et des cocons bassinés, lequel donne naissance à des
liquides plus ou moins incommodes. Le décreusage des frisons s'opère dans de grands chaudrons de teinturier, avec 20 01.1 25 p. ion de savon blanc et la quantité d'eau né-
cessaire. La filasse sort d'un blanc très-pur, tandis que la
ce qui, vu leur débit habituellement abondant, n'entraîne pas d'inconvénients sérieux. La préparation des cocons bassinés nécessite une sorte de rouissage éminemment insalubre. Les
sont aujourd'hui manutentionnés en Suisse, à Bâle, Zurich, Gerson, où l'abondance exceptionnelle des eaux prévient le danger d'infection. On s'est mis aussi, depuis quelques années, à les traiter par des procédés chimiques, qui remplacent le rouissage à l'eau. Quelques établissements, à Lille, à Troyes, à Thann, à Saint-Bambert, mettent en pratique ces nouveaux modes, mais nous n'avons pas ouï dire qu'aucun moyen spécial ait été employé pour purifier les résidus. Rouissage du lin et du chanvre.-Cette opération s'effectue encore presque exclusivement par les voies agricoles. On distingue trois méthodes : j0 à l'eau courante ou dans les rivières et les ruisseaux ; 2° à l'eau stagnante ou dans les mares et fossés ; 5° à la rosée ou sur le pré. Cette dernière pratique, à peu près exempte d'inconvénients pour la salubrité publique, est la moins répandue. A peine est-elle suivie dans trois ou quatre départements, entre autres celui de la Somme, qui est au premier rang sous ce rapport. Les deux autres méthodes se partagent le reste de la France, sans qu'on puisse assigner une région spéciale à chacune d'elles. Tout dépend de l'abondance des eaux dont on dispose. Naturellement on préfère, quand on le peut, rouir dans les rivières, car la plante s'y nettoie mieux, et les odeurs sont moins sensibles. 'Quant à la corruption des cours d'eau eux-mêmes, elle est en rapport avec leur importance, à peu près nulle dans des fleuves puissants comme la Loire ou
le Rhin, et extrême dans les rivières d'un faible débit, comme la Lys, la Sarthe, la Maine, etc. Le rouissage dans les mares, lorsqu'il est pratiqué sur une vaste échelle, paraît offrir des inconvénients plus grands encore. Il déter-