Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

INFECTION DES EAUX.

MATIÈRES FÉCALES, EAUXVANNES.

des substances l'exige, on passe les produits ainsi lavés dans une liqueur légèrement alcaline. Les eaux exemptes de toute fermentation et contenant au plus la dixième partie des principes solubles de la plante, peuvent sans inconvénients, assurent ces messieurs, être écoulées aux ruisseaux. L'ensemble

o de la vidange des fosses ou du fonctionnement des appareils séparateurs ou diviseurs ; 2° du traitement des matières fécales et de leur conversion en poluiret(e. En ce qui concerne la vidange, les procédés ont consisté, jusqu'ici, à ob-

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des deux lavages ne prend jamais plus de douze heures. Comme d'ailleurs le teillage mécanique dure à peine quelques minutes, on voit que le chanvre retiré des hangars peut être séché, roui et teillé, en moins de vingt-quatre heures. Le

.dégommage a déjà été expérimenté en grand dans l'usine que. MM. Léoni et Coblentz avaient d'abord montée à Ivry

aussi ne paraissent-ils nullement inquiets .sur la réussite commerciale de cette seconde partie de leur programme. Matières fécales, eaux-vannes. - Bien que souvent, dans les villes, les maisons situées sur le bord des cours d'eau y envoient directement leurs matières fécales, on ne doit cependant considérer cette pratique que comme une dérogation à la règle commune, dérogation plutôt tolérée que permise, et l'on ne saurait y voir une cause générale d'infection (1. Il n'en est pas de même des eaux-vannes, qui, dans la plupart des vines, n'ont encore d'autre destination que d'aller grossir le flot d'impuretés des égouts ou des cours d'eau. Les moyens propres à faire disparaître cette der-

nière cause d'infection rentrent donc dans la catégorie de ceux que nous avons à examiner dans ce travail. Les eaux-vannes ont deux origines. Elles proviennent : (*) L'évacuation des matières fécales aux cours d'eau était autrefois très-répandue. On :en voit encore aujourd'hui de nombreux vestiges : c'est ainsi que l'Odon à Caen, l'Orne à Alençon, le Crinchou à Arras, la Sarthe au Mans, le Lot à Cahors, le Tarn à Montau-

ban, etc., servent d'exutoire aux latrines de la plupart des maisons qui les bordent. Les grandes villes elles-mêmes, telles que Rouen, Nantes, Bordeaux, etc., en offrent plusieurs exemples. Mais

dans les unes comme dans les autres, la coutume tend tous les jours à se restreindre, par suite de l'attention croissante que les municipalités accordent aux organes souterrains de la vie des cités.

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tenir une désinfection préalable, plus ou moins complète, des liquides au moyen des divers agents chimiques dont nous

avons déjà eu occasion de parler au sujet du curage des fosses; dans ces conditions, les liquides sont admis aux égouts ou aux rivières. Mais la désinfection ainsi obtenue n' est que momentanée : les expériences faites en plusieurs pays montrent en effet que les éléments organiques laissés dans les eaux ne tardent pas à reprendre leur tendance putrescible. Ces procédés sont donc éminemment défectueux au double point de vue de l'agriculture, qui se trouve ainsi privée d'un engrais précieux, et de la salubrité publique, qui n'est point à l'abri d'inconvénients ultérieurs. Les appareils diviseurs soit fixes, soit mobiles, ont pour résultat de séparer les eaux-vannes, d'une manière continue, tandis que, dans les fosses ordinaires, elles sont séparées seulement au moment de la vidange. La plupart du temps, les liquides sont évacués sans désinfection préalable, en sorte que les inconvénients sont absolument les mêmes que ceux dont nous venons de parler. Au nombre des procédés ayant en vue de les diminuer, nous ne rangerons pas l'usage, de plus en plus répandu, d'une eau abondante dans les cabinets. Il est intontestable que les principes infectants ont ainsi moins de tendance à se putréfier; mais cette mesure, toute de pro prêté, a essentiellement en vue la préservation de l'habitation, et nullement celle des évacuateurs eux-mêmes. Nous

citerons, au contraire, comme tendant directement à ce but, le nouveau système de fosses mobiles filtrantes de MM. Blanchard et Château. Ces inventeurs se sont proposé de retenir, au profit de l'agriculture, la totalité des principes fertilisants contenus dans les matières fécales, et de n'évacuer que des liquides parfaitement dépouillés de tout élément