Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)
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INFECTION OU SOL.
diose, -C'est la manière particulièment ingénieuse dont est
organisé le service, et surtout le curage des collecteurs. Dans la cunette de l'émissaire est installé un bateau-vanné,
- qui se compose d'une coque ordinaire en tôle et d'une
vanne mobile ayant le gabarit ,de la cunette et placée en
- avant du bateau. Des ,engrenages permettent à volonté
d'immerger cette vanne ou de la rabattre sur le bateau qui, en ce cas, est maintenu dans l'axe de la cunette par deux guides mobiles. S'agit-il de procéder au nettoyage ? On .descend la vanne dans la cunette ; l'eau s'accumule en arrière et forme un remous qui suffit, par la pression exercée sur cette pièce, pour mettre en .mouvement tout l'appareil. !Les immondices qui s'accumulent alors à l'aval formeraient bien vite un barrage impossible à franchir, si l'eau en -s"échappant avec violence par lés vides compris entre la vanne ,et les parois de la cunette, ainsi que par de petites ouvertures ménagées à .cet effet dans la vanne elle-même, n'allongeait les sables et les vases ,en .bancs de Go 200 mètres
de longueur, et ne les faisait marcher devant le bateau,, absolument comme le vent fait marcher le sable des dunes.
Il faut à un seul bateau de huit à vingt jours pour parcourir la totalité du souterrain qui mesure un peu plus de 5 kilomètres. Du reste, on augmente la vitesse de l'opération en multipliant selon les besoins le nombre des embarcations. Une fois le bateau parvenu au terme de sa course, on a recours pour lui faire rebrousser ,chemin aux écluses ou :barrages mobiles ,disposés de Go° en Ooo ,mètres, et qu'un seul homme manoeuvre à l'aide d'un treuil. .0n obtient ainsi facilement une hauteur d'eau qui permet au bateau de regagner son point de départ. Dans les collecteurs qui n'ont pas de bateau-vanne, un wagon roulant sur des rails en fer remplit l'office que nous venons de décrire. L'éclairage et les signaux sont le complément indispensable d'une semblable organisation. A cet égard, le service de nuit des chemins de fer offrait des modèles qu'il suffi-
ÉGOUTS PUBLICS'.
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sait d'imiter. On a donc pourvu le bateau ou le wagon d'un fanal convenablement approprié aux circonstances du lieu, et l'on a mis entre les mains des agents des lanternes à feu blanc, rouge et vert, semblables à celles des gardeslignes, qui procurent la correspondance à 5oo mètres de
distance. Au delà, c'est le cornet de cuivre qui transmet les ordres ou les avertissements.
n
Ainsi, dit M. Mille, dans
l'égout d'Asnières, où l'on circule librement sur des banquettes propres comme une dalle d'escalier, où l'on l( est éclairé comme dans un atelier de manufacture, où l'on est averti par des signaux transmis à 5. ocm mètres de distance, un ouvrier cure le canal rien qu'en manuvrant une vanne et en laissant descendre son bateau au fil de l'eau. Voilà le travail mécanique que visitent avec étonnement les étrangers pour qui l'édilité est une fonc4(
lion ou une étude. » Pour compléter ce tableau, disons un mot des conduites d'eau. Elles sont toutes placées dans les galeries, afin de débarrasser la Voie publique des remaniements incessants que nécessitent les moindres travaux de réparation. D'un diamètre variable de om,1 o à itm,1 0, elles reposent tantôt sur des colonnes en fonte, tantôt sur des cornières fixées dans la paroi. On a ainsi voulu isoler ces organes, « en vue,
dit M. le préfet de la Seine, de maintenir constante la « température de l'eau, condition bien précieuse pour la conservation des joints des conduites, dont le phénomène alternatif de dilatation et de rétraction du métal est l'ennemi le plus redoutable, mais condition bien autrement
précieuse encore pour l'14giène publique. » La plupart des égouts comportent une double conduite afin de séparer
les services, public et privé, qui seront faits, l'un avec les anciennes eaux d'Ourcq ou de Seine, l'autre avec les eaux de la nouvelle dérivation. Après Paris, les autres villes offrent peu d'intérêt les travaux n'y ont nulle part le même caractère de perfection