Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

GÎTES STANNIFÈRES DU IAMOUSIN. 358 Les carrières de Chanteloube et les minéraux qu'on y rencontre, au milieu même de -la pegmatite, sont donc en quel-

que sorte une preuve manifeste que les gisements stannifères sont bien positivement liés à l'éruption des pegmatites et très-probablement produits par les évacuations qui ont accompagné cette éruption. L'ensemble des filons ou amas de pegmatite sur lesquels

sont ouvertes les carrières de Chanteloube, paraît avoir. une direction N. to° E. ; telle est du moins la direction suivant laquelle les carrières sont alignées. Gisement wolframifére de Saint-Léonard. -Le gisement de Saint-Léonard est un gisement wolframifère où l'étain oxydé ne s'est montré qu'en échantillons isolés et très-rares. Découvert en 1795 à la suite des fouilles faites pour se procurer les approvisionnements nécessaires à l'entretien de la route d'Aymoutiers, ce gisement fut l'objet de quelques recherches faites par l'administration vers i 8o9, sous la direction de M. de Cressac. Il consiste essentiellement en un filon quartzeux, assez irrégulier, de direction nord-est, intercalé au milieu du granit. On y trouve en assez grande abondance le wolfram lamelleux associé à da mispickel. D'après M. de Cressac, on y rencontre encore du bismuth natif, de la ba-

ryte sulfatée, du fer arséniate, du cuivre arséniate, du schellin calcaire, et en fin de l'étain oxydé. L'étain oxydé trouvé par M. de Cressac à Saint-Léonard, .est le premier échantillon d'étain qui ait été signalé dans le centre de la France. Une circonstance intéressante que nous apprend M. Alluaud (loc. cit.), c'est que M. Durai; a constaté des traces d'or dans des échantillons de pyrite de Saint-Léonard.

Gisement de Moudelisse. - Un autre gisement, signalé par M. Alluaud, et que j'ai reconnu moi-même, se ren'contre-près de Mondelisse, entre Limoges et Saint-Léonard. Ce gisement est formé par des veines de quartz qui coupent le granit, et sont dirigées N.10° à 20°, E. Le wolfram s'y ren-

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GÎTES STANNIFÈRES DU LIMOUSIN.

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contre en faible quantité. M. Alluaud y a constaté aussi la présence du mispick.el et de quelques masses de molybdène sulfuré et de schéelite. Gisement de Népoulas.-M. Alluaud indique encore, près de Népoulas, sur la route de Limoges à Paris, entre Beaune

et Chanteloube, un filon de quartz cristallisé qui coupe le granit à deux micas et contient du wolfram et du fer sulfuré.

Gisement de Jouaillot. - Enfin je signalerai dans la Creuse, entre Jouaillot et le Soulier, au nord de Bourganeuf, la présence d'un gisement de wolfram que j'ai rencontré dans mes explorations, mais dont je ne connais point la position précise, parce qu'il ne s'accuse à la surface du sol que par d'assez nombreux fragments de quartz wolframifère épars dans les champs. Ce gisement se trouve en re-

lation avec un pointement de granit à deux micas qui perce le gneiss et forme les hauteurs de signal de Bonnefond.

Telles sont actuellement les seules localités (*) du Limousin et de la Marche dans lesquelles la présence de l'étain ou du wolfram ait été positivement constatée. Mais nous allons voir qu'on est amené à conjecturer, avec un grand degré de vraisemblance, que les gisements stannifères doi-

vent avoir dans la contrée un bien plus grand développement. Cette conjecture s'appuie surtout sur la présence de très-nombreuses excavations, de tous points analogues à celles que l'on a rencontrées à Vaulry et à celles qui, à Mon-

tebras, m'ont fait soupçonner, puis découvrir le minerai. d'étain. (1 Pour ne rien oublier, je dois dire que la collection géologique du musée de Guéret possède un fra(gment de quartz wolframifère, porté inexactement sur le catalogue comme : Quartz avec amphibole. Cet échantillon est indiqué comme provenant des environs de Guéret. Si cette indication de localité n'est pas fausse, il y aurait

donc, non loin de Guéret, un gisement de wolfram à ajouter à ceux que nous avons signalés. Tomn X. 1866. ,5