Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)
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GÎTES STANNIFÈRES DU LIMOUSIN.
GÎTES STANNIFÈRES DU LIMOUSIN.
plusieurs filons parallèles. Cette circonstance, à elle seule, me semble un caractère de la plus haute valeur. La plupart de ces fouilles sont ouvertes dans des Condi-
portion minime dans la matière des filons, et l'on doits'attendre à le rencontrer, en proportion bien plus faible
tions géologiques sinon identiques, au moins très-semblables. C'est ainsi que tout le groupe qui s'étend de Millemilange à Couzeix, suit exactement le pied d'une chaîne de granit à deux micas, granit qui présente des relations intimes avec les gisements stannifères de Vaulry et de Montebras. Quant aux autres fouilles, elles sont situées dans le voisinage de nombreux filons de pegmatite que je considère, d'après un grand nombre de faits, comme apparte-
nant à la même famille granitique que le granit à deux micas. Ainsi donc la position des fouilles semble déterminée surtout par la nature géologique de la contrée, ce qui ne semble pouvoir s'expliquer que par l'hypothèse de travaux de mines. L'orientation qui domine dans l'alignement de toutes ces fouilles est une orientation N. o° à 50°E. C'est précisétuent la direction qui domine dans l'alignement des fouilles de Vaulry et de Montebras, et qui, dans ces deux localités, est déterminée par l'orientation des filons stannifères. - Enfin dans les déblais de toutes ces fouilles on rencontre
uniformément du quartz imprégné de pyrite et de mispickel, substances qui constituent la moyenne partie des filons de Vaulry. Dans quelques-uns on rencontre du fer oligiste ; dans quelques autres, du spath fluor qui constitue, à Yaulry, un filon parallèle aux filons stannifères. On peut conclure, de tout cela, avec un assez grand degré de probabilité, que les fouilles ont eu pour but l'exploi-
tation de gisements métallifères, identiques à la fois, et entre eux et avec ceux de l'aulty et de Montebras. La circonstance que, jusqu'à présent, je n'ai pu constater la présence de l'étain oxydé dans aucune autre fouille que celles de Vaulry et de Montebras ne doit pas faire rejeter cette opinion ; car l'étain oxydé n'entre qu'en pro-
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encore, clans les déblais rejetés comme stériles et accumulés sur le bord des fosses. La végétation qui recouvre tous ces déblais, ainsi que les fouilles elles-mêmes, rend d'ailleurs encore bien plus faible la chance de mettre la main sur un échantillon de minerai d'étain. Aussi, dans nia première exploration du gisement de Montebras, bien que j'y aie
employé plusieurs heures, je ne rencontrai qu'un seul échantillon d'étain oxydé; encore ne l'ai-je trouvé qu'assez: loin des fouilles et lorsque je désespérais déjà de pouvoir appuyer de cette preuve incontestable l'opinion que la vue des fouilles m'avait tout d'abord suggérée. Il pourrait bien se faire, du reste, que l'étain n'ait pas été le seul objet de tous ces travaux. On n'a pas oublié que l'or accompagne normalement l'étain à Vaulry, soit dans les alluvions, soit dans les filons, et que le gisement, sans doute très-analogue, quoique principalement wolframifère, de Saint-Léonard, contient aussi de l'or, suivant une observation de M. Darcet. Pourquoi les gisements stannifères dont nous arrivons à soupçonner l'existence, n'auraient-ils point été également aurifères? Pourquoi l'exploitation de 1' or n'aurait-elle pas été enfin un des buts, peut-être même en beaucoup de cas le but principal de nos anciens travaux ? Une circonstance pleine d'intérêt vient à l'appui de cette conjecture.
Dans une grande partie du Limousin, les fouilles anciennes dont nous nous occupons prennent le nom d'Aurières. Ce nom, auquel les habitants ne rattachent, actuellement du monis, aucune idée particulière sur la destination de ces fouilles, est certainement -fort ancien, car il arrive souvent que des localités situées à proximité de semblables excavations, portent le nom de Lauriére, Aurières, ras. La raison d'être de ces dénominations devient en quelque sorte évidente si l'on remarque que la plus grande
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