Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

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GÎTES STANNIFÈRES Du LIMOUSIN.

Quoi qu'il en soit de nos conjectures, nous pouvons résumer, dans les quelques propositions suivantes, les conclusions, les unes certaines, les autres probables, de la discussion historique, malheureusement bien incomplète, que nous venons de tenter A une certaine époque, le Limousin et la Marche ont possédé indubitablement, à Montebras et à Vaulry, d'assez importantes mines d'étain ; De semblables exploitations étaient probablement ouvertes en beaucoup d'autres points de ces deux provinces, et expliquent ainsi les excavations que l'on y rencontre disséminées en grand nombre; 5° L'or qui se trouve dans le gisement de Vaulry, dont on a signalé des traces dans le gisement de Saint-Léonard, a été très - probablement, non- seulement à Vaulry, mais dans toutes les autres exploitations analogues, une des matières recherchées par les explorateurs; 4° C'est sans doute à cette circonstance que ces excavafions doivent le nom d' aurières, nom qui s'est étendu de celles-ci aux villages voisins, et qui doit avoir été donné à ces fouilles à une époque où leur destination n'avait point encore été oubliée; 50 Le silence complet de la tradition sur le but véritable de ces travaux, leur nature exclusivement superficielle et à ciel ouvert, paraissent des raisons qui permettent de les attribuer avec vraisemblance aux Gaulois, et de supposer

que le Limousin et la Marche ont été une des contrées d'où nos ancêtres tiraient l'or qu'ils possédaient en grande quantité et où Marseille venait approvisionner son entrepôt d'étain. Nous voici donc amenés à penser que ces deux provinces du centre de la France, relativement si pauvres, ont eu leur période de prospérité et ont excité peut-être la convoitise des peuplades de la Gaule à un aussi haut degré que de nos jours la Californie, celle du monde entier.

GÎTES STANNIFÈRES Du LimOuSIN.

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'Cette conclusion, encore hypothétique sans doute, me semble d'un intérêt assez vif, et d'une vraisemblance assez

grande pour provoquer de nouveaux travaux et de nouvelles recherches qui viennent la confirmer ou l'infirmer. Il n'y faudrait pas de bien grandes dépenses ; quelques travaux de lavage sur les alluvions de certaines vallées, quelques coups de pioche dans les déblais de nos anciennes fouilles suffiraient sans doute pour faire la lumière sur cette

question. Et si ce n'est pas assez du pur attrait scientifique pour engager dans cette entreprise, qui pourrait dire si elle n'aboutira pas en somme à la découverte d'importants gisements d'or et d'étain. Je serais heureux, pour ma part, et c'est là le but principal de ce travail, si, en exposant le résultat de mes recherches ainsi que les conjectures auxquelles elles m'ont amené et de la vraisemblance desquelles chacun peut être juge, je pouvais provoquer de semblables recherches, et contribuer ainsi, peut-être, à ajouter un intéressant détail à notre histoire nationale ou à faire connaître une richesse ignorée de notre sol. Janvier i865. NOTE ADDITIONNELLE.

Depuis la rédaction du mémoire qui précède (présenté à l'Académie des sciences en janvier c866), de nouvelles courses géologi-

ques dans la Haute-Vienne m'ont permis d'ajouter de nouvelles fouilles à la liste que j'ai donnée plus haut. Il me parait de quelque intérêt de les mentionner ici, pour éviter la fatigue de nouvelles recherches aux explorateurs qui seraient tentés de résoudre, par quelques travaux, la question sur laquelle je n'ai pu que hasarder des conjectures. J'ai reconnu d'abord que près du village de Beaune, outre les excavations que l'on rencontre sur le bord de la route et dont j'ai parlé, il s'en trouvait d'autres, bien plus importantes encore, clans un rayon de quelques centaines de mètres autour du village, les uns entre Beaune et Batterie, les autres entre Beaune et le Mosgenut. Aux environs de Saint-Yrieix, où je ne connaissais que les