Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)
Page : Image 229
Révision de 18 sept. 2014 22:39:06, edited by Anonymes
436
APPLICATIONS DE LA MÉCANIQUE
montres en raison du surcroît d'épaisseur qu'un serait obligé de leur donner. 7. ,De la fusée. -Dalàs les montres ,sans échappement ou
à roue de rencontre, dont la fabrication est maintenant bien restreinte, il est indispensable, pour obtenir une marche régulière, que la force .motrice exerce une action bien uniforme sur le corps des rouages. Pour atteindre ce but, on a imaginé la disposition suivante : sur le barillet, dépourvu de denture et dont l'arbre ne sert plus au remontage, s'enroule une chaîne de Vaucanson en acier, qui passe d'autre part sur des retraites hélicoïdales ménagées dans une pièce appelée fusée. La forme générale de la fusée est celle d'une surface de révolution, ne
différant d'un cône que parce que les génératrices rectilignes sont remplacées par une courbe un .peu convexe vers l'axe.
La fusée, en un point de la hase de laquelle est fixée l'autre extrémité de la chaîne, fait corps avec l'arbre qui sert au remontage. Lorsque le ressort est complétement bandé, la chaîne est enroulée suivant les spires successives , de .1a fusée ; à mesure que le barillet tourne, la chaîne s'enroule sur sa sur-
face en se dégageant successivement des spires, à partir de celle du plus petit rayon. Le bras de levier de la tension exercée par la chaîne sur la -fusée va ainsi en augmentant à mesure que l'intensité de cette force décroît avec celle du ressort. Les spires sont tracées de manière que le moment moteur de la fusée reste constant.
Une roue dentée est établie à frottement doux sur la grande base de la fusée, au moyen d'une virole faisant corps avec cette roue et pénétrant dans une cavité cylindrique centrale pratiquée dans la fusée. Cette roue, qui doit communiquer le mouvement à la roue du centre, porte le cliquet d'un rochet dont la roue est .noyée dans la
A L'HORLOGERIE.
457
base de la fusée, et cet organe joue, pour le remontage, le même rôle que son similaire du barillet dans les montres à échappement. A la fin du remontage, lorsque la chaîne atteint les spires supérieures de la fusée', sa partie rectiligne soulève graduellement un levier appelé garde-chaîne, maintenu incliné vers la grande platine par une lame de ressort, jusqu'au moment où l'enroulement étant sur le point d'être complet, le levier arrive au niveau de la petite base de la fusée et vient buter contre un appendice dont elle est munie et qui produit l'arrêt. L'emploi de la fusée rend superflue l'addition d'un arrêt de remontoire pour limiter le nombre des tours utiles du ressort ; en effet, d'une part le garde-chaîne empêche la
fusée de remonter le barillet au delà du point voulu; de l'autre, la tension du ressort est limitée à son minimum employé, par la chaîne qui reste tendue sur la goupille de la fusée où elle s'accroche. Les inconvénients attachés à l'emploi de la fusée sont les suivants : i° Les frottements sont augmentés par l'introduction d'un mobile de plus, ce qui nécessite l'emploi d'un ressort plus fort. 2° Il faut rectifier le tracé des spires chaque fois que l'on change le ressort. 5° La fusée occupe un grand
espace que l'on pourrait employer plus utilement. 4. Le mouvement du mécanisme est suspendu pendant le remontage.
8. Remontoir. - Quoique les montres marines soient pourvu d'un échappement, on a cru longtemps qu'il était indispensable d'y adapter une fusée pour régulariser l'action de la force motrice, et ce n'est que dans ces dernières
années que l'on a reconnu qu'elle pouvait être supprimée sans inconvénient.
Mais en adoptant la fusée, il était nécessaire, en vue de la précision dans les indications que doivent comporter les appareils, de parer au dernier des inconvénients signa-
0
.