Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1866, série 6, volume 10)

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EXPLOSION DUNE CHAUDIÈRE A VAPEUR

Extrait du rapport de 'M. BARRÉ, ingénieur des mines. La chaudière dont il s'agit avait été autorisée par arrêté préfectoral du A juillet 1857, en même temps que la machine de douze chevaux, servant de moteur aux métiers de la fabrique, à laquelle ellefournissait la vapeur. La 'demande en autorisation de l'établir avait soulevé des oppositions fort vives qui furent portées, lorsque Parrêté'eut .été rendu, devant le conseil de préfecture.'Mais les rejeta le 29. juin 186, sous la condition que M. Féry ferait à son appareil certaines modifications qui furent exécutées dans le délai voulu. Jusqu'au moment .de l'explosion, la chaudière est restée dans les conditions d'emplacement 'définies par l'arrêté du tijuillet 1857, c'est-à-dire dans une cour-vitrée enclavée dans la fabrique, enterrée de façon que sa partie supérieure ,se trouvait à i mètre en contre-bas du sol, et protégée du côté de l'église Saint-Vincent par un mur de mètre d'épaisseur en solide maçonnerie qui dé-' passait de 3. mètre la face supérieure de la chaudière, et était séparé par un espace vide de om,50 du massif sur lequel elle reposaitLe plan (fig. 9),montre la disposition des lieux. chaudière, construite .dans les -ateliers de M. Munier à Devant-lesGonts, .avait été éprouvée le 20 avril 1857. et .timbrée .:à 6 atmosphères. L'état d'épreuves porte en observation : ,( Cette épreuve a bien réussi. » Depuis la mise en marche dans la même année elle n'avait ,eu à subir aucune réparation. C'était une chau'dière horizontale, cylindrique, à fonds emboutis, munie de deux bouilleurs également cylindriques, rattachés à elle par deux paires deecuissards, le tout en tôle puddlée d'Hayange. La capacité totale était de 2-,/11. Les dimensions sont données par la vue latérale et les deux coupes (fig. 6, 7 et 8), qui montrent en même temps le système de chauffage employé. La flamme passait sous les deux bouilleurs, dont le tiers de la surface supérieure environ, encastrée dans la maçonnerie formant le .fond'des carneaux de la chaudière, n'était pas chauffé, revenait en avant par le carneau de chaudière de gauche Ç'),. passait devant la chaudière pour gagner le carneau de droite qui la recouduisait au fond, et revenait enfin ,à la cheminée située en avant par un carneau latéral n'ayant plus aucune influence sur le chauffage. La chaudière était munie : 0 de deux soupapes de stireté, dont celle du fond perdait à une pression no(*) Il faut comprendre ici par la droite et la gauche celles d'un spectateur placé au foyer et regardant la chaudière.

A METZ (MOSELLE).

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tablement inférieure it.6 -atmosphères, et dont 'celle de tète passait pour fonctionner exactement; 20 D'un manomètrelnétallique; 3° D'un appareil indicateur du niveau de l'eau à aimant, du système LethuillienTinel fonctionnant lien. Ce dernier portait le manomètre à sa partie supérieure, -et les deux appareils, montés sur l'avant de la chaudière, étaient nettement observables pour le chauffeur placé près du foyer. La chaudière était munie aussi d'un système de robinets indicateurs du niveau de l'eau, qui, d'après la déclaration de M. Féry, étaient encrassés et ne pouvaient fonctionner le jour de l'explosion. Elle ne portait pas de tube indicateur. L'alimentation était faite par une pompe, mue par un excentrique calé sur l'arbre de la machine. Elle était discontinue et était déterminée par l'ouverture d'un robinet d'aspiration. L'eau foulée par la pompe, après avoir emprunté quelque chaleur à l'échappement de la machine dans une bâche spéciale, pénétrait dans l'avant de la -chaudière par un tube qui descendait verticalement jusqu'au fond, 'et se recourbant ensuite horizontalement, la conduisait jusqu'à la région du trou d'homme, c'est-à-dire jusqu'au milieu. Inle pro- venait d'un puits ouvert dans les alluvions de la Moselle, était p0'table et peu incrustante. La prise de vapeur se faisait par un tube s'ouvrant au ras de l'a partie supérieure de la chaudière dans son avant. Tel- était l'état de la chaudièrele 6 février, -jour de l'explosion.

Elle n'avait pas servi depuis la première semaine de janvier, et avait été nettoyée complètement pendant le chômage. °n'alluma 'le feu à cinq heures du matin, après l'avoir remplie d'eau comme d'habitude, c'est-à-dire de façon à ce que son niv-eau, observé par le trou d'homme encore ouvert, atteignît la ligne horizontale de 'rivets qui court tout le long de la chaudière en son milieu. On fut à-pression -à sept heures et demie et la machine fut alors mise en marche pour donner le mouvement à trois appareils seulement de la fabrique, prenant une force d'environ cinq chevaux, c'est- àdire moins de moitié de la force qu'elle pouvait fournir. Elle fut arrêtée vers neuf heures vingt minutes par 'suite de la dé,ehirure de la courroie principale dans une couturé, et le chauffeur Gérard dut quitter la chaudière pour aider le foulonnier Bruno à la rattacher.

Il ouvrit 'auparavant la porte du foyer, et en arrivant dans 'la chambre de la machine, en A (fig. 9), il ferma le robinet d'aspiration de la pompe alimentaire. Lenlanomètre marquait alors, suivant les déclarations, 6 atmosphères un quart. L'indication du niveau ne peut-être précisée, car, suivant M. Féry fils qui l'aurait

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