Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)

A NIVEAU PLEIN. FONÇAGE DES PUITS

nord; et enfin, un puits destiné à l'aérage, à proximité de Sainte-Marthe.

Malheureusement ces premiers essais du système Kind n'eurent pas un plein succès : le forage des puits se fit trèsbien, mais l'imperfection des moyens suivis pour l'établissement des cuvelages, ainsi que certaines circonstances locales, firent échouer les travaux. Les espérances que l'on avait fondées sur l'application du procédé à niveau plein furent donc déçues dès ce moment, et l'on en revint à essayer les anciens moyens de fonçage des puits, c'est-à-dire le système par épuisement. Mais le retour à ces moyens coUteux et difficiles devait arrêter l'essor de l'industrie houillère de l'Est de la France.

En effet, de toutes les sociétés qui s'étaient constituées

pour la recherche et la mise en exploitation des mines de cette localité, une seule, la compagnie Pougnet, à Carling, parvint à atteindre le gisement houiller par un puits ; et, il faut bien le reconnaître, ce ne fut qu'a force de persévérance et grâce à l'énergie et aux soins assidus de ses ingénieurs.

Nous ne craignons pas de dire que cette entreprise de Carling a occasionné des frais énormes, et que l'on en est encore aujourd'hui à douter que le cuvelage à segments qui y est établi, puisse résister longtemps à la forte pression qu'il doit supporter (*). Les travaux que les sociétés de Hochwald et Falck firent exécuter par le système d'épuisement, donnèrent lieu aussi à de grandes dépenses, et ils furent abandonnés sans avoir atteint le terrain houiller. Dès 1858, on estimait à vingt-un millions de francs, le capital déjà dépensé dans les divers travaux de recherches (*) La compagnie se prépare à placer un second cuvelage en fonte dans l'intérieur du premier revêtement. Nous pensons que c'est là en effet le seul moyen d'assurer la marche régulière de son exploitation.

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et les tentatives d'avaleresse entrepris dans le département de la Moselle. A la fin de cette année, la compagnie anonyme de Stiring,

malgré ses échecs multipliés et ceux de ses voisins, se décida encore à reprendre l'un des puits dont le forage avait été commencé précédemment par M. Kiwi (le puits SainteStéphanie). Il est vrai que, par un hasard heureux, elle

venait de trouver un point de sa concession où le terrain houiller était facilement accessible, et qu'elle y avait établi sans difficulté deux puits (Saint-Charles et SaintJoseph) (*). Ce fut là un grand encouragement pour la compagnie de Stiring, et c'est ce qui l'engagea à redoubler d'efforts pour

tenter de mener à bonne fin l'une des avaleresses qui se trouvaient dans le voisinage des établissements métallurgiques de Stiring-Wendel.

Le puits Sainte-Stéphanie fut donc repris, mais pat les anciens procédés de fonçage. M. l'ingénieur Wolwerth, chargé de la direction de ce travail, y introduisit les divers perfectionnements faits en Angleterre et en Westphalie en ce qui concerne l'application des cuvelages en fonte à segments, dits tubbineks. Cette entreprise nouvelle fut arrêtée, après quelques an-

nées de marche, à cause de l'impossibilité de vaincre la venue des eaux avec les engins dont on disposait ("). Telle était la situation des affaires charbonnières de la

(*) Les morts-terrains aquifères n'ont en cet endroit qu'une épaisseur de 6o mètres ; la venue d'eau était faible et l'on n'eut aucune peine à les traverser. Les deux puits Saint-Charles et Saint-Joseph, sont aujourd'hui en pleine exploitation et produisent 600 tonnes de charbon par jour. (**) Ultérieurement, on fit creuser une seconde avaleresse à côté de la première; on, y établit une nouvelle machine d'épuisement et

l'on remit les travaux de fonçage en activité. Ils furent de nouveau suspendus en décembre 1866, après avoir atteint à l'un dés