Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)
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DRAINAGE.
DRAINAGE.
étaient-elles fermées, et les liquides emprisonnés entre leurs
- MM. Robert Stephenson, William Cubitt, Franck Forster,
parois. Les eaux des parties élevées continuant à affluer, les matières lourdes se déposaient naturellement dans les parties basses et motivaient des curages aussi fréquents qu'onéreux. Quand de fortes pluies coïncidaient avec la marée haute, c'était pis encore : les égouts s'engorgeaient et les eaux impures refluaient dans l'intérieur des maisons, par les drains privés. Mais les plus grands inconvénients peut-être se produisaient dans la Tamise même, où les impuretés, tantôt abandonnées sur les berges en couches putrescibles, tantôt promenées dans la ville par le mouvement alternatif du flux et du reflux, avaient, au dire des documents officiels, souillé cette partie du fleuve à l'égal des égouts les plus empestés. Avec le développement du drainage des rues et des maisons, la situation était devenue intolérable. En 1855, les compagnies des eaux furent obligées de remonter leurs prises à Hampton-Court, et, trois ans plus tard, au moment des chaleurs de l'été, les deux chambres du Parlement durent suspendre leurs séances. A ces maux déjà si grands, s'ajoutait le manque de débouchés pour les nouveaux districts. Aussi, malgré le danger reconnu de la stagnation des ordures, on vit, en maints endroits, revivre les anciennes fosses d'aisances et les trous à fumier. Tel était l'état des choses, lorsque fut constitué le Conseil actuel des travaux de la ville, le Netropolitan Board of works, création éminemment heureuse, qui devait avoir de si grands résultats pour la salubrité publique. On ne lira peut-être pas, sans intérêt, quelques détails relatifs à sa formation : nous en avons fait l'objet de la Note b. Le Conseil métropolitain entra en fonctions le 19 octobre 1855, et aussitôt après qu'il eût composé son personnel, il chargea son ingénieur en chef, Mi Basalgette, de préparer d'urgence le plan définitif du main drainage de la ville. Ce plan, fruit des méditations de plusieurs hommes éminents,
Haywood, etc., qui, à diverses époques, avaient porté leur
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attention sur ce sujet, fut dressé, pour les parties nord et sud de la ville, aux dates respectives du 4 avril et du' 25 mai suivant. Il donna lieu à une polémique longue et passionnée. Durant deux ans, le Premier Commissaire des travaux de Sa Majesté, sous la haute juridiction duquel le' drainage de Londres était alors placé, usa de son droit de' veto pour suspendre l'exécution du projet du Conseil et pour'
y substituer un contre-projet, rédigé d'ailleurs par des hommes distingués, mais auquel le Conseil, dans le sentiment de sa responsabilité, ne crut pas pouvoir se rallier. Enfin, en 1858, la situation de la Tamise étant devenue. tout à fait alarmante, le nouveau Premier Commissaire,. lord John Manners, prit la louable initiative de faire rapporter l'Acte qui enchaînait la liberté du Conseil métropolitain. En même temps, ce dernier fut autorisé, par Acte du 2 août, à contracter un emprunt à concurrence de 75 millions de francs, chiffre porté plus tard à io5 millions. C'est.
de ce jour que date véritablement la révolution sanitaire accomplie dans la capitale du Royaume-Uni. Et, depuis ce moment, on peut dire que pas une heure n'a été perdue pour la mener à bonne fin. En effet, dès le ii du même mois, le Conseil arrêtait définitivement les bases de sou oeuvre future, et moins de cinq mois après, en janvier 1859, les travaux étaient commencés. Ils touchent aujourd'hui à leur terme, en sorte que huit ans environ auront suffi pour réaliser cette colossale entreprise. Nous allons en faire connaître les traits essentiels.
Les conditions fondamentales auxquelles le projet avait à satisfaire étaient les suivantes Intercepter la totalité des eaux d'égout ainsi que la majeure partie des eaux météoriques du bassin de Londres ;
Substituer l'écoulement continu à l'écoulement inter-