Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT.

là une richesse réelle, et qu'il était d'une impérieuse nécessité de l'utiliser. Telle a été l'origine de la seconde solution, que nous avons maintenant à faire connaître. Nous ne retracerons pas .l'histoire, si intéressante cependant, des phases qu'a subies l'étude ,du problème dans ces dernières années. Il est peu de sujets qui aient autant remué l'opinion publique et qui aient provoqué plus de travaux. Le Parlement l'a pris en main : il l'a soumis à une enquête qui n'a pas duré moins de quatre années (de 1862 à i865), et où tous les avis ont été ,appelés à se produire, tandis qu'une série d'expériences pratiques se poursuivait à Rugby, sous l'oeil ,d'une commission composée

rendre potable ou pour approprier aux usages culinaires l'eau qui a été une fois souillée par les liquides d'égout. Les procédés connus, mécaniques ou chimiques, ne peuvent produire qu'une désinfection partielle : une telle eau est toujours susceptible d'entrer de nouveau en putréfac« tien. L'eau qui à l'oeil paraît le mieux purifiée, par filtra« tien ou autrement, peut, sous certaines conditions, en« gendrer des épidémies graves au sein des populations .« qui en font usage. Au contraire, le sol et les racines des a plantes à végétation active ont un grand pouvoir pour débarrasser rapidement les eaux d'égout des impuretés qu'elles contiennent et pour les rendre désormais tout à ,« fait inoffensives. La seule alternative qui reste donc est « de répandre les liquides d'égout sur les terres. « Il est non-seulement possible de les utiliser en les aine« nant dans la campagne par un système de tuyaux et de conduites, mais même une telle entreprise peut devenir .« une source de bénéfices pour les villes qui disposent ainsi -« de leurs résidus. « Ce bénéfice peut, en quelques années, augmenter con.sidérablement : car déjà aujourd'hui, la quantité d'engrais

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des hommes les plus compétents (5). De ce vaste ensemble de recherches sont sortis de précieux .enseignements. Nous ne retenons ici que les conclusions générales, qui ont inspiré le projet d'irrigations actuel. Nous les citons textuellement, telles qu'elles sont consignées aux documents officiels (55). « il ne peut y avoir de doute sur les dommages qui résultent de la pratique généralement suivie de décharger les liquides d'égout ,et autres résidus aux rivières où les populations viennent :s'alimenter. Ces liquides sont en

outre une cause de mort pour le poisson et diminuent ainsi considérablement les moyens de subsistance des habitants.

« Il a été décidé que l'envoi de ces liquides aux cours d'eau constitue une atteinte au droit commun. « Il est d'absolue nécessité qu'une telle pratique cesse. « On n'a découvert aucun moyen artificiel efficace pour (5) Cette commission, dont les travaux ont commencé en 186,., était, en mars 1865, ainsi composée : Lord Essex, M. Robert Rawlinson, le professeur Thomas Way, M. G. B. Law, le docteur John Simon.

(**) Voir les enquêtes de 1862 sur les eaux d'égout des villes, ainsi que les rapports de la commission d'expériences de Rugby. Voir surtout le Report from the select commit tee on sewage (metropolis), 186.1

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artificiels est insuffisante et les sources des plus importants seront bientôt épuisées. Il faut donc recourir à des moyens nouveaux pour fertiliser les terres. « Le drainage -de la métropole -réclame connue compté-

ment, dans le plus bref délai possible, l'adoption d'un système qui puisse convertir un élément nuisible en une source permanente de fertilité. Ainsi la solution à intervenir était marquée d'avance dans son trait essentiel : elle devait consister dans l'emploi des

eaux d'égout, à l'état naturel, pour l'arrosage des terres cultivées (*). (q') L'emploi des eaux à l'état naturel est un des points les plus fermement établis en Angleterre. L'intérêt de la salubrité publi-