Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)
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MISE EN CULTURE DES SABLES LITTORAUX.
de l'aqueduc, on emploiera la seconde, qui exige plus de soins mais qui utilise beaucoup mieux. Bien que l'eau d'égout paraisse convenir à une foule de cultures diverses, l'irrigation des prairies reste défini-, tivement comme le mode d'emploi le plus avantageux. L'opinion de la Compagnie est fixée à cet égard, et toutes les combinaisons agricoles qu'elle a en vue pivotent autour de cette idée. Le projet caressé par elle avec le plus de complaisance serait d'élever sur son vaste domaine un grand nombre de fermes consacrées à la production du lait de vaches. Chacune d'elles serait pourvue d'une habitation et des bâtiment que comporte une laiterie. On s'effor-
cerait d'y faire venir les laitiers de Londres par l'appât d'un loyer fixé tout d'abord à un chiffre bien moindre que celui qu'ils payent d'ordinaire à la ville. On compte aussi,
pour les attirer, sur la perspective d'un air pur et d'une demeure saine, deux choses auxquelles l'Anglais n'est jamais indifférent. La Compagnie passerait avec eux des marchés et leur fournirait à bas prix le fourrage vert rendu à domicile (). L'avantage serait si évident que la Compagnie ne doute pas d'obtenir d'eux, avant l'achèvement des travaux, des engagements qui lui assurent la consommation sur place de toutes ses récoltes; « de telle sorte, dit-elle, que pas un quintal ne sera exporté en nature, mais que la totalité s'en ira exclusivement sous forme de lait, de fromages et autres produits accessoires se rattachant aux laiteries. » L'éloignement de Londres ne paraît pas un obstacle à la Compagnie et elle compte avoir facilement raison de la concurrence des producteurs urbains et suburbains. Elle est, en effet, admirablement placée, pour les transports, par suite
du voisinage du chemin de fer de South End qui vient (*) Elle parle de le leur vendre sur le pied de 20 à. 22 francs la tonne, tandis qu'il leur coûte aujourd'hui, à Londres, de 25h28 fr.
EMPLOI DE L'EAU.
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aboutir à quelques kilomètres de son territoire et auquel elle compte se relier au moyen d'une voie ferrée spéciale. Le litre de lait, rendu à Londres, sera donc, de ce chef, grevé à peine de quelques centimes. Il ne faut pas se dissimuler que, dans cette industrie, la Compagnie pourra se trouver arrêtée, à un moment donné, par le manque de débouchés ; car, quelle que soit en pro-
duits de ce genre l'immensité de la consommation d'une ville comme Londres, elle est cependant inférieure à celle que serait susceptible de satisfaire le domaine projeté. En effet, à raison de 5 vaches à l'hectare, chiffre générale-ment admis pour des prairies ainsi arrosées, les 8. 000 hectares de Maplin, s'ils étaient tous cultivés en herbages, permettraient, déduction faite de la place perdue, d'entretenir plus de Io°. 000 vaches laitières, ce qui dépasse énormé-
ment le nombre de têtes mises à contribution par la métropole. En restreignant même la culture à 3. 000 hectares, ainsi que la Compagnie se propose de le faire pour commencer, on aurait près de 4.o vaches laitières, ce qui excède encore le contingent nécessaire à Londres. Quant à envoyer les produits dans les autres villes du royaume, il n'y faut pas songer : les frais de transport ne permettraient pas de lutter contre les producteurs locaux. La Compagnie a dît se préoccuper de cette éventualité et. elle est arrivée à conclure que le moyen d'y parer serait, le cas échéant, de consacrer l'excédant de ses fourrages à l'engrais du bétail. Sans doute, ainsi qu'on l'a dit, l'herbe des prairies arrosées abondamment par l'eau d'égout ne convient pas bien à cette destination : car elle est trop aqueuse et l'animal qui s'en nourrit ne prospère pas en chair de bonne qualité. Mais, il résulte d'observations faites sur plusieurs points, qu'en associant dans une proportion convenable ce fourrage
avec certains autres aliments, par exemple avec les tourteaux de graines oléagineuses, on peut le faire consommer avec succès. C'est ainsi, du reste, que les choses se passent TomE xi, L867.
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