Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)
Page : Image 73
Révision de 19 févr. 2015 17:18:19, edited by Anonymes
117
DÉPENSES ET RECETTES.
DÉPENSES ET RECETTES.
récemment par la Compagnie à ses actionnaires, prospectus dans lequel la dépense est évaluée comme il suit
le chiffre de 120 millions, multiplié par o,15, donne bien les 18 millions annoncés par la Compagnie. Mais une telle estimation est évidemment fautive, car elle implique que la
116
Ouvrages d'art de tous genres (aqueduc, endiguement, pompes, M. Wiltravaux préparatoires), suivant un forfait passé avec fr. de travaux liam Webster (*), grand entrepreneur publics .
.
46.556.20o
.
Sommes payées, sous forme d'actions libérées, à MM. Napier et Hope, fondateurs, comme reconnaissance d'apports et remboursement de frais d'études
..250.00c préliminaires et autres (") engagés pendant la Intérêt à 5 p. ioo des capitaux période de construction, achat des terrains, frais d'études, dépenses d'actes et d'administration, etc. i2.1115.8o0 Total
6o.000moo
Cette somme sera fournie au moyen d'un capital actions, entièrement souscrit aujourd'hui, de 52.5o o. oo o fr. et au moyen de 7.5oo.000 francs d'obligations à émettre. En regard de cette mise de fonds, voici quels sont les bénéfices que l'on compte réaliser. La Compagnie, dans son prospectus, porte à 18
(72o. 00o livres sterling) le chiffre de la recette brute annuelle. Elle n'en donne pas les motifs d'une manière trèsnette, mais il est visible que ce chiffre répond, dans sa pensée, à l'hypothèse d'une valeur de 15 centimes, attribuée au mètre cube d'eau d'égout. En effet, dans ce même prospectus, la Compagnie fait connaître qu'elle compte dériver in o Millions de mètres cubes en totalité, c'est-à-dire y compris le supplément fourni par les petites pluies, lequel est évalué à 15 ou 20 millions de mètres cubes par an. Or (*) W. Webster, avec qui la Compagnie a traité, est le même qui a construit, pour le compte du Conseil métropolitain, près de la moitié des ouvrages du main drainage de Londres. Ce choix seul est une grande garantie pour la future conduite des travaux.(") Les fondateurs se sont en outre réservé une petite part dans les bénéfices nets de l'exploitation.
totalité de l'eau disponible est vendue au public, ou, du moins, qu'on peut attribuer à cette eau la même valeur que si elle lui était vendue réellement. Or la quantité vendue au public sera bien inférieure au total disponible, au moins pendant les premières années de l'exploitation : la Compa7 gnie elle-même a prévu ce cas et elle a formulé dans les enquêtes l'hypothèse où elle n'en placerait que la moitié ou même le tiers; et quant aux eaux utilisées sur son propre domaine, elles seront loin d'avoir la même valeur commerciale que celles qui seront achetées par les cultivateurs (). Le prix de of,15 le mètre cube, attribué à la totalité, est 'donc inadmissible, quoiqu'il n'ait rien d'exagéré pour la portion vendue ("). La manière dont l'eau se répartira étant nécessairement inconnue, on en est réduit aux conjectures pour apprécier la recette. Admettons une vente d'un tiers, soit, sur 120 millions, une vente de Lio millions de mètres cubes à raison de of,15, ou aurait, de ce chef, une recette brute
de 6 millions. Quant à l'excédant, il n'a pas de valeur commerciale proprement dite, puisqu'il devra être consommé par la Compagnie elle-même. Mais nous pouvons trouver indirectement quelque base d'évaluations. En effet, (*) Il existe, en effet, entre les eaux vendues au public et celles consommées par la Compagnie, la même distinction qu'entre les irrigations conduites au seul point de vue de la culture ou au seul point de vue de la salubrité ; or nous avons vu l'énorme différence que cela faisait dans les valeurs de l'engrais. (") C'est ce qui ressort des considérations dans lesquelles nous sommes entré au début de ce chapitre. Nous avons vu que le chiffre de i5 centimes était la moyenne des estimations faites sur l'eau d'égout, et que divers agronomes (entre autres NI. Lawes) allaient même jusqu'a admettre une valeur de 20 centimes quand la consommation est réglée sur les convenances de la culture.
II