Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)
Page : Image 104
Révision de 24 févr. 2015 23:05:30, edited by Anonymes
1 78
DE M.
179
P AND YNAMOMÉTRE
dont j'ai parlé (page 172) soit formée d'un corps non conduc-
teur de l'électricité, et que les traits ab et cd, au contraire, soient des fils métalliques très-déliés, fixés solidement sur la 'périphérie parallèlement à l'axe. Faisons légèrement frotter sur les bords de chacune de nos poulies deux fils métalliques fixes mon min, et m'on' 0, m11n'i dont les extrémités soient placées de telle sorte qu'au repos elles puissent toucher à la fois ab et cd. Si les conducteurs 0V Inini, m'on'o, m'in', sont liées aux pôles de deux piles, il est clair qu'à chaque révolution des poulies, il s'opérera par eux un courant électrique de très-peu de durée. Les courants par ab et cd seront simultanés pendant que l'arbre tournera à vide ; ils seront séparés par un certain intervalle de temps, dès que l'arbre transmettra un travail. Concevons
d'un autre côté un tambour métallique cylindrique, recouvert d'un papier préparé chimiquement, disposons les choses de telle sorte que les deux courants électriques soient
forcés de traverser. le papier en un même point très-délié pendant le repos. Il est évident que ce si ce tambour tourne avec la même vitesse que AB, au lieu d'un point marqué sur le papier, on en aura deux qui répondront précisément à l'écart angulaire de ab et de cd; si le tambour fait deux, trois, dix tours pendant que l'arbre en fait un, l'écart des deux points sera deux, trois, dix fois celui qui répond à l'écart angulaire de ab et de cd. On peut donc amplifier comme on veut l'angle o. en faisant croître la vitesse du tambour enregistreur. Mais j'ai imaginé un artifice mécanique très-simple qui mène au même but sans aucun des inconvénients qu'entraîne une vitesse trop grande donnée à TT. Voici en quoi consiste cet artifice Supposons que les conducteurs m ono, ni on' o, qui frottent sur la circonférence des poulies, au lieu d'être fixes, tournent eux-mêmes avec ces poulies, mais un peu Plus vite qu'elles ; pour fixer les idées supposons qu'ils
fassent par exemple 51 tours autour de l'axe AB pendant que cet axe et les poulies en font 5o, et que le tambour enregistreur fasse le même nombre de tours que AB'. Tan que l'arbre tournera à vide, les deux décharges électriques passant par ab et cd seront simultanées et auront lieu chaque
fois que l'arbre aura fait 5o tours.. Mais dès que le travail
commencera, dès que l'arbre se tordra, le trait ab, par exemple, avancera par rapport à cd; le conducteur mono, ini le rejoindra donc un peu plus tard que nil on' 0, n'avait rejoint cd. Supposons que l'angle de torsion s'élève à AT, de circonférence : il est facile de voir que l'arbre aura à faire *- de tour pour que les deux courants successifs puissent avoir lieu : l'angle tracé sur le tambour qui tourne avec la même vitesse que AB sera donc
56 o /0
36 degrés,
valeur très-grande et très-facile à mesurer à l'aide de procédés même très-grossiers.
Tout cela étant compris, je passe à la description de l'appareil tel que je l'ai fait exécuter. PL VII, fig. s. A, B. Arbre de couche communiquant le mou-
vement d'un moteur à une usine. Co, Ci. Poulies en fonte, à gorges parfaitement cylindriques et polies, calées sur l'arbre AB. Ces poulies sont coulées en deux moitiés, qui sont ensuite ajustées l'une sur l'autre et réunies par des boulons : on peut donc les mettre en place sans démonter l'arbre AB. Les gorges, d'environ o',ø/ de profondeur, ont om,o8 de largeur. Le diamètre des poulies, pris aux gorges, est de o'",25. Il est d'ailleurs arbitraire et ne dépend que de celui de AB lui-même. Do, D,. Roues dentées, en cuivre jaune, munies intérieu-
rement d'un canon cylindrique et alésé au même diamètre que les poulies Co, Ci.
Ces roues sont aussi en deux pièces réunies par des hou-