Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 11)

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CHANGEMENT DE VOLUME DES GLACIERS.

M. Clémenz avait acquis une de ces maisons pour en uti-

liser la couverture; jugeant la famille qui .l'habitait par

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trop exposée aux dévastations de son redoutable voisin, il alla jusqu'à la contrainte pour obtenir le déguerpissement. Le nouveau propriétaire avait bien jugé de la situation, car, lorsqu'il voulut enlever la toiture, il trouva sa maison renversée dans la moraine.. D'après une série d'observations suivies pendant quinze ans, il a constaté que les progrès annuels du pied de Gorner ont été, depuis 1.851 à 1855 inclusivement, de 17 mètres, 9 mètres, 22 mètres, if mètres, 4 mètres ; qu'en 1856 et 1857 ils n'ont pas dépassé 2 à 5 mètres ; que la progression après une durée de soixante ans (*) a cessé en 1859; que de 186o à 1865 la partie antérieure du glacier à peu près immobile a constamment diminué d'épaisseur. J'ai revu le glacier de Gorner en 1866; il avait alors commencé son mouvement rétrograde, mais faiblement, -car son pied n'était encore qu'à peu de distance de la maraine terminale. Quelques détails topographiques sur les deux .glaciers de Findelen et de G-orner expliqueront l'étonnement que devait m'inspirer la simultanéité de leurs modificationsts sens opposé. Us descendent tous deux de cette gigantesque muraille de rochers qui, continuant la direction nord-sud des rnontagnes du Saasgrat, les rattache sans discontinuité au groupe du imont Rose, et sépare, aTorigine de la vallée de -Mare gnaga, le territoire Jitalien de celui du Valais. Vers le milieu de cette crête formidable s'élève la Cima di Jazi, flanquée au sud par l'ancien Weissthor, au nord par le nouveau Weissthor, deux cols permettant un passage assez peu facile ente la Suisse et l'Italie.. (*) Cette durée de soixante ans est constatée par des thiali oculaires encore vivants

CHANGEMENT DE VOLUME DES GLACIERS.

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Réunis près de leur origine, les glaciers de Gorner et de Findelen sont séparés plus bas pax le chaînon qui, commençant tout près et au sud de Zermatt, compte au noMbre de ses sommités le Riffelhorn, le Gornergrat, et se termine au Stockhorn ; tous deux, en côtoyant ce chaînon, courent de l'est à l'ouest. Une ondulation prononcée dans la plaine de .glace qui précède la séparation des deux glaciers, indique le prolongement du chaînon de Gornergrat vers un angle de la haute crête, saillant à l'ouest, entre la Cima d.i Jazi et l'Alt-Weissthor ; on peut dire que cet angle ainsi que le prolongement sous-glacial du chaînon de Gornergrat déterminent, dès leur origine, les bassins particuliers aux deux glaciers dont nous ROUS Occupons.

Il n'est pas sans intérêt d'observer que, dans leurs régions supérieures, le bassin correspondant au glacier de Findelen l'emporte sensiblement en étendue sur celui de Gorner.

Mais le premier n'a que deux affluents, l'Adlergletscher vers le nord, et le 'Triftgégletscher au côté du sud, tandis que l'autre reçoit six affluents, parmi lesquels on en compte de fort considérables, et qui lui arrivent par les régions du sud-est et du sud. Ces affluents sont les glaciers du mont Rose, celui de Grenz amenant avec lui le Zwillingégletscher, puis le Schwartzegletscher, le Kleinmatterhorngletscher, et le Unter Théodulgletscher. Personne n'ignore que les changements dans la position ,du pied d'un glacier sont le résultat de la lutte inégale qui s'établit, sur ce point, entre le mouvement naturel dû à la pesanteur et l'action fondante de la chaleur. Si l'effet de la pesanteur l'emporte, le pied du glacier descendra dans la vallée; si c'est l'influence de la chaleur, il remontera, et l'on dit alors improprement que le ,glacier se retire, qu'il recule.

Il y a tout lieu de croire que le résultat final de la lutte