Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)
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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.
Ici, en nous enfonçant au-dessous de l'épaisse couche d'humus qui donne la vie à la luxuriante végétation dont je viens de parler, nous trouverons des roches schisteuses particulières, qui forment le relief d'une très-grande partie de l'île, s'étalant surtout en larges bandes sur les bords de la mer de la côte occidentale, du mont d'Or à l'extrémité nord de l'île (Pl. 11, fig. 2). Le troisième aspect sous lequel se présente le relief de cette contrée, se rencontre sur la côte orientale, de Kanala à Houagap ; il est aussi très-fréquent dans le centre, de Kanala à l'extrémité nord de l'île ; mais ici la végétation est encore puissante et c'est la forme seule des montagnes nui a changé,. elles se présentent en longs prismes droits triangulaires, couchés sur une de leurs faces latérales; souvent les sentiers étroits des indigènes suivent l'arête supérieure de ce prisme qui n'a parfois qu'une largeur si faible, que le voyageur européen craint de glisser sur l'un des deux plans très-inclinés qu'il a à droite et à gauche et de rouler ainsi jusqu'à leur pied, c'est-à-dire sur une longueur de plusieurs centaines de mètres. Ces montagnes sont composées de schistes ardoisiers et de schistes argileux. Je ne parlerai pas de l'aspect du versant nord- est de l'île, composé de micachistes ; comme dans
toutes les contrées où ces roches se montrent, la végétation est pauvre et souffreteuse. Mais, dans toutes les parties de l'île où de grands cours
d'eau ont pu déposer leurs alluvions et créer des plaines plus ou moins spacieuses, l'aspect qui s'offre au voyageur est alors peu variable ; ce sont de belles forêts de cocotiers,
d'abondantes et productives plantations indigènes, des amas de verdure, au milieu desquels disparaissent les étroites habitations des naturels.
GÉOLOGIE DE LA N'OUVELLE-CALÉDONIE.
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DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.
Je suivrai, dans cette description, l'ordre d'ancienneté et commencerai donc à parler des plus anciennes formations. Voir Pl. I la carte géologique de la Nouvelle-Calédonie. Roches anciennes de la Nouvelle-Calédonie. - Granite..
Je ne citerai cette roche que pour mémoire, car je ne l'ai trouvée que danS la rivière de Saint-Louis en galets roulés, accompagnant des quartz, roulés aussi, cristallisés, pyriteux et quelquefois riches en sulfure de molybdène (*). Cette formation est peut-être importante dans le haut de la rivière de Saint-Louis, qui m'est inconnue. Là on rencontre aussi de la protogine schisteuse roulée. Schistes cristallisés. - Les schistes cristallisés, composés, presque exclusivement de micaschistes, font leur apparition sur la côte est, à to kilomètres environ au nord du port de Hienguène, sur les limites de la petite tribu de Pallié et de celle, bien plus importante, de Hienguène. De là ils remontent au nord, composant d'une manière à peu près exclusive
la chaîne montagneuse qui borde la mer, disparaissent à l'épaulement que forme l'île à l'embouchure du Diahot, la grande rivière du nord, pour reparaître immédiatement ensuite, toujours sur le même alignement, formant alors les deux îlots montagneux de Pain et Balabio. Cette ligne de schistes anciens mesure une longueur de
Io° kilomètres environ ; elle forme une longue chaîne dont la hauteur moyenne va en décroissant d'une manière assez régulière, à mesure que l'on s'avance vers le nord; ainsi la première montagne importante formée par les micaschistes est le mont Douit, situé entre Panié et Poêbo ; il a environ 1.200 mètres de hauteur. Après lui vient le (*) Depuis peu, j'ai reçu avis de la Nouvelle-Calédonie que mon ami, M. Bavay, pharmacien de la marine, a rencontré de l'or dans. ces quartz, mais en proportion trop faible pour permettre une exploitation.