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Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

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GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

GÉOLOGIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

le point du lit de ce torrent qui se trouvait traverser la

verticales; là, à cause de la profondeur des eaux, le draguage seul serait possible; il serait bon d'essayer de ce moyen, et dans le cas où il indiquerait une richesse suffisante, on pourrait, par des barrages bien disposés, détourner, en totalité ou en partie, les eaux de la rivière et

couche argileuse aurifère, et précisément en face du point de cette couche qui avait paru le plus riche au lavage il était certain que tout l'or de l'argile devait se retrouver mélangé aux sables de la rivière; de plus, l'action de l'eau ayant entraîné une grande quantité des terres, je devais trouver un sable plus riche après ce premier lavage naturel. En effet, dans le puits que nous pratiquions, le lavage constant des sables nous donna constamment des parcelles d'or ; la couche de plus grande richesse fut naturellement la couche au contact de la roche en place ; mais, quoique ce travail fut effectué dans une bonne saison, les difficultés en étaient grandes, à cause de l'invasion constante des eaux, d'une part, et d'autre part, la présence de blocs énormes au milieu de ces alluvions. La rivière qui traverse ce gisement offre aux époques pluvieuses un courant rapide et puissant, ce qui est attesté par la nature des alluvions elles-mêmes , qui ne sont composées que de roches de grande dimension, car celles d'un faible volume sont entraînées au loin lors des inondations ; d'après cela, on peut raisonnablement supposer que le fond de l'entonnoir était autrefois un lac aux eaux tranquilles, dans lequel se déposaient les alluvions aurifères ; mais à mesure que le niveau de la digue descendit, les dépôts qui s'étaient accumulés dans le fond du lac furent entraînés par les eaux du torrent, qui pouvaient alors exercer toute leur action, et la plus grande partie de l'or dut s"é,couler ainsi, ne pouvant, malgré son poids spécifique, résister aux influences réunies de la pente, du courant et de l'action mécanique produite par les sables et cailloux de contact que les eaux entraînaient. Par suite, des fouilles en aval et dans le lit même de la rivière devraient amener la découverte d'un gisement plus

riche ; mais, comme on l'a vu plus haut, le lit de la rivière se resserre subitement pour passer entre deux berges

opérer alors aisément et dans d'excellentes conditions. A Poëbo, les micaschistes sont recoupés par une roche

d'un vert bleuâtre, cristalline, fortement imprégnée de grenats doclécaédriques ; cette roche, que nous retrouverons partout au milieu des micaschistes, mais avec quelques légères modifications, se compose ici , presque exclusivement, d'amphibole en masse, quelquefois bacillaire, enveloppant les grenats dont j'ai parlé.

De Pana et Balade. - De Poëbo à Balade, les micaschistes ont pris des allures plus uniformes ; les lavages des alluvions composant les lits ou les estuaires des différents ruisseaux ne fournissaient toujours que quelques cristaux de titane rutile et de grenats ; l'or ne se montrait que très-rarement et en bien faible quantité. A Balade, un nouvel élément est donné par le lavage des alluvions : ce sont des sables métallifères, noirs composés en grande partie de fer oxydé magnétique. A Balade aussi, les micaschistes deviennent très-quartzifères : de nombreux et puissants filons de quartz courent au milieu de ces schistes cristallisés, contenant surtout de la tourmaline noire fibreuse,

des pyrites en enduits brillants, du rutile et du mica jaune d'or. Sur les hauteurs, les micaschistes ne contiennent sou-

vent que des pyrites cubiques et sont dans un état de désagrégation constant ; les paillettes de mica et les grains

de quartz sont emportés par les eaux ; quant aux masses de quartz lenticulaire, elles s'accumulent en tas immenses, blanchissant ces sommets arides, que de loin on croirait couverts de neige; quant aux pyrites cubiques de fer, qui sont quelquefois assez nombreuses au milieu des micaschistes, elles sont aussi mises en liberté par la désagrégation et