Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

EXPÉRIENCES SUR LES RESSORTS

DES CHRONOMÈTRES.

un autre mémoire l'impossibilité de créer, à l'aide des hypothèses admises sur la flexion des corps élastiques une théorie satisfaisante de la détente des ressorts, je me suis proposé d'y suppléer en cherchant à représenter les résultats de l'expérience par des formules empiriques satisfaisantes au point de vue de l'approximation, et c'est ce qui fait l'objet de ce mémoire. Pour obtenir des données plus certaines, j'ai cru devoir, dans mes expériences, substituer aux ressorts de montres, des ressorts de pendules, dont il est plus facile de vérifier la régularité dans les dimensions transversales et l'élasticité, et remplacer le levier à poids mobile cité plus haut, qui n'est qu'une balance assez imparfaite, par un appareil spécial dont suit la description. Cet appareil se compose d'un arbre horizontal A (Pl. IV, fig. 1, bis, 1 ter), terminé par deux pointes qui s'engagent chacune dans une crapaudine en bronze B maintenue dans le bâtis G par une vis de pression U, de manière à rendre insensible l'influence des frottements. L'arbre A, dans sa partie moyenne, présente un renflement cylindrique C muni d'un crochet destiné à assujettir l'extrémité intérieure du ressort. L'autre extrémité est encastrée en D (*) dans une virole en cuivre R, concentrique à l'arbre, au moyen d'une vis de pression V, qui fixe en même temps la virole à la pièce G' boulonnée sur le bâtis G. Cette vis peut occuper diverses hauteurs, par suite d'un coulisseau dont elle est

roles de différents diamètres et de bien les rendre concentriques à l'arbre.

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munie et qui peut glisser dans une rainure pratiquée dans G', lorsque l'on agit sur la vis verticale V'. Une troisième vis V" permet de faire varier la position de G' dans le sens horizontal, par le fait d'une autre rainure ménagée dans le bâtis G, dans laquelle peut se déplacer le boulon qui sert à fixer G'. Cette disposition a pour objet de pouvoir opérer sur des vi(*) J'ai tenu à nous placer dans les conditions des montres soignées, où l'on emploie la bride ou burette.

Une poulie J est montée sur cet arbre, et le diamètre minimum de sa gorge est de om,o8. La gorge est munie de quatre petits, crochets placés aux extrémités de deux diamètres rectangulaires, de manière à permettre de fixer successivement l'une des extrémités d'un fil de métal Bessemer de orn, 0005 de diamètre, terminé d'autre part par un plateau P préalablement taré, et destiné à recevoir des poids pour armer le ressort; on évite ainsi l'enroulement du fil sur luimême. Le choix de la matière du fil résulte de ce que l'on obtient en même temps une forte résistance et peu de roideur.

Un cliquet E, maintenu par une lame de ressort R correspond à une roue à rochet F ayant quatre dents à angle droit et qui fait corps avec l'arbre A. Enfin une aiguille H, également adaptée à cet arbre, parcourt un cadran vertical I,

fixé au bâtis G, divisé en degrés et qui permet d'aurécier les déplacements angulaires que l'on fait subir à A. La virole joue ici le rôle du tambour barillet d'une montre ou d'une pendule, et le renflement C celui de la bonde ; l'appareil nous place ainsi dans les mêmes conditions que lors du

remontage pour lequel le barillet est fixe et la bonde mobile, ce qui n'offre aucun inconvénient puisque, d'après les premiers éléments de la statique, le moment dû à la détente, estimé par l'apport à l'axe A, est le même, que le barillet soit mobile et la bonde fixe, ou que l'inverse ait lieu. Nous avons reconnu que les indications fournies par l'expérience sont beaucoup plus précises en armant le ressort et diminuant graduellement la charge placée dans le plateau, qu'en faisant l'inverse, par suite d'une tendance

moins fréquente des spires à se joindre et à se gêner mutuellement dans leurs déplacements respectifs. C'est pourquoi nous avons adopté exclusivement le premier de ces deux modes d'expérimentation. Le rochet, qui s'oppose à la détente, permet d'armer fa-