Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)
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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.
compliqué et d'un emploi difficile. Si la réaction seule ne: suffit pas pour opérer le mélange, le soufflage ordinaire,,
tel qu'il se pratique encore en France, est certainement, préférable; cependant, en Allemagne aussi,. dans plusientis
usines, on se contente de la réaction pour opérer le mélange. ObserVons ici que le bouillonnement, qui se produit à ce moment, prouve indirectement que le fer brûlé de la
fin de l'opération contient bien de roxygene et non pas seulement de l'azote, car ce dernier gaz. serait sans réaction sur la fonte que l'on ajoute.
Rappelons aussi que les fontes d'hématite ne sont pas, en général, en- Angleterre.,, assez pures pour donner réelle-
ment de l'acier supérieur. On obtient plutôt un fer homogène, peu susceptible de prendre la trempe. Il en est autrement en Suède et en Autriche, où l'on affine des fontes manganèsifères extra-pures. Malgré cela, le métal, obtenu avec les fontes d'hématite, convient parfaitement, à cause de son homogénéité et de sa grande ténacité, pour les ban- . dages, les essieux, les pièces de machines, etc. Mais, à cause du soufre et du phosphore qu'elles renferment, on ne peut. affiner pour métal homogène les fontes anglaises ordinaires Il faut, dans ce cas, avoir recours au procédé cré, puration double de l'ingénieur. Pare y, que je ferai connaître à.ia fin de ce mémoire. Parmi les usines anglaises, où le métal Bessemer a conquis sa place, il faut surtout citer celle de Crewe, du Great, North -Western railway. Elle est 'remarquable par les appa-
reils nouveaux de cinglage et d'étirage, dont. son habile directeur, M. Raresbotturn, l'a dotée,. On y fabrique spécialement, en métal Bessemer, des rails et des bandages. La compagnie du Great-North-Western, doit même, à l'avenir, se servit-exclusivement de rails Besserner,, aprèsavoir constaté qu'ils durent dix à douze fois plus que Ies; rails ordinaires (1.
(*) A la station de arme, les rails ordinaires devaient être
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Disons quelques mots du n'iode de fabrication suivi à Crewe. On sait que le métal Bessemer possède déjà, à l'état
de lingots, une ténacité très-grande ; c'est le motif pour lequel on. préfère l'acier moulé aux pièces en fonte. Mais cette ténacité s'accroît notablement par le forgeage à chaud,. qui modifie la densité, fait disparaître les soufflures et clé, trait la structure cristalline. Il faut donc travailler le métal. Bessemer au marteau,, ou au laminoir, dès que la forme de la pièce le comporte. C'est ainsi que l'on forge sur mandrins les canons en acier, coulés creux ou percés au marteau.. Les lingots se préparent, à Crewe, à la façon 'ordinaire,. en se servant de cornues tenant 5, tonnes. Lorsqu'il s'agit de. très-gros lingots, on a la précaution de les travailler immédiatement, tandis qu'ils sont encore chauds, afin de ména-
ger le métal. En opérant ainsi, un court réchauffage suffit pour ramener l'extérieur à la température ,que possède encore le centre, tandis qu'un, fort lingot froid peut difficilement être chauffé à coeur sans brêler la surface. Pour ces réchauffages, les fours Siemens sont aujourd'hui., en Angle-. terre, d'un emploi fréquent. A Crewe, les lingots pour rails, du poids de 230 à 250 kil., sont réchauffés debout dans un
réverbère Siemens à sole tournante (*) . Le four en renferme vingt; on les charge par une porte latérale, et on les sort par une pareille ouverture placée en face. Les lingots sont à moins de on', o.1' tin de l'autre, et la sole accom-
plit sa rotation en 2 minutes. Les lingots pour rails étaient, à l'origine, soumis au marteau, avant de passer au lanai--
noir. Aujourd'hui, à Crewe, pour hâter le travail et sans; que lerail paraisse en souffrir beaucoup, on a supprime le. martelage. Le lingot réchauffé arrive directement au lami-. changés trois fois par an, tandis que des rails Bessemer y durent depuis trois ans sans déformation,; et 1 la station:deCamcientown, un rail en acier Bessemer a mieux résisté qua I 2 rails successifs en fer.
(*) Brevet Ir tiLt du '3 janvier '863..