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Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.

l'affinage au bas foyer. Pour que l'acide phosphorique puisse être retenu par les bases, il faut que la scorie soit basique et non siliceuse (e). Acier. Bessemer en Autriche. - Si le procédé Bessemer

s'est peu répandu jusqu'à ce jour en Suède, il a pris par contre un rapide essor en Autriche, où les minerais spathiques des Alpes ont été de tout temps recherchés pour la fabrication de l'acier. Nous extrayons principalement les détails suivants du journal de Leoben, par M. Tunnel., et des Annales des mines de Vienne. Les premiers appareils ont été installés

à l'usine de Turrach (Styrie) en 1865, et à Heti (Carinthie) en i864; puis, en 1864 et 1865, dans l'établissement impérial de Neuberg et clans la forge de Greitz, appartenant à la compagnie des chemins de fer du sud de l'Autriche. Enfin, en ce moment (1867), on l'installe à Reschitza en Hongrie et à Wittliowitz en Moravie. Cette dernière usine doit

traiter des fontes au coke, prises directement à un hautfourneau à poitrine fermée. M. Tunner parle enfin des usines de Zbplau (Moravie) et de /Alice!" (Styrie), où l'on se proposerait également de monter l'appareil nouveau. Dès l'année 1865, la production en acier Bessemer s'est élevée à 3,600 tonnes, dans les usines de Styrie et de Carinthie.

A Turrach, on a essayé concurremment l'appareil fixe et l'appareil mobile; niais on s'est décidé finalement pour ce

dernier, afin de pouvoir ajouter de la fonte pure vers la fin, ce qui remédie au défaut connu sous le nom de métal court. L'appareil suédois est pourtant plus simple et moins coûteux, et les explosions y sont moins fortes. Ce sont les (*) C'est à tort que M. Caron affirme qu'il n'existe aucun moyen

d'enlever le phosphore à la fonte (Comptes rendus t. LVI, p. 828

et t. LVII, p. i 67). En refondant de la fonte phosphorée, dans des creusets de terre, avec du manganèse ou des oxydes, on ne réussit pas à enlever le phosphore, parce que les oxydes métalliques y sont, comme dans l'appareil Bessemer, saturés par la silice des parois.

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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.

motifs qui l'ont fait conserver à Heft. On peut, d'ailleurs, comme je l'ai déjà dit, verser la fonte de recvburatien dans le chaudron de coulée. On voyait à l'Exposition de beaux produits provenant de Turrach. On y fabrique surtout les n" 3, 4 et 5 de l'échelle Tunnel'. Les lingots ten-

dres n" 6 et 7 sont plus bulleux que les autres. Pour la recarburation on se sert de la fonte même que l'on soumet à l'affinage. L'usine de !lett, de la compagnie Rauscher, fond dans ses

hauts-fourneaux les fers spathiques du célèbre gîte de thittenberg. La fonte grise, préparée pour l'appareil Bessemer,

renferme 4 à 5 P. 100 de manganèse, 1,5o à 2 p. 100 de silicium, des traces de soufre et 4 à 4,2o p. ioo de carbone, dont 3,5 de graphite. Les premiers fours fixes recevaient au maximum 150o kilog. Maintenant on traite par opération 3.000 à 3.5oo kilog., dans un four de '",6o de diamètre intérieur sur 2 5" , 4 5 de hauteur. Le nombre des tuyères est de vingt-trois, et le diamètre de chacune d'elles de o'n,o18.

Avec deux fours de ce genre, on compte produire, par année, 4. 5oo tonnes de lingots. La fonte, prise directement au haut-fourneau, est versée dans l'appareil à l'aide d'un

chaudron roulant sur rails. La durée des opérations varie de dix-huit à trente-cinq minutes, et la tension du vent oscille entre 0at,8 et i"th,2 en sus de la pression extérieure. On fait en moyenne trois charges par vingt-quatre heures; mais on a pu aller jusqu'à sept. Le nombre des ouvriers spéciaux est de huit par opération, payés à raison de 7 fr. par tonne de lingots obtenus. On opère, en général, sans addition de fonte. Le moment de la coulée, qui varie avec la dureté de l'acier à produire, se reconnaît surtout à 1' apparence de la flamme et des étincelles qui s'échappent du gueulard. Dans les deux cent seize premières opérations de 1864, le rendement, en lingots proprement dits, fut de 58 p. ioo seulement ; il s'est élevé à 72 p. ioo en 1865, a dépassé 81 p. ioo dans les mille trente-trois charges TOME XII, 1867.

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