Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)
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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.
Préparation de la fonte ratrInée.
Il me reste à parler d'un produit nouveau, qui vient se placer entre la fonte ordinaire et l'acier fondu c'est la fonte raffinée, dont fait partie le métal mixte de M. Martin. On sait que les fontes sont en général d'autant moins tenaces et moins dures qu'elles contiennent une ,proportion plus élevée de métaux terreux et de silicium. C'est la cause de la douceur et de la faible ténacité des fontes d'Ecosse. On modifie cet état de choses en éliminant plus ou moins complètement, par un procédé quelconque, les éléments erangers. La simple refonte au cubilot, et surtout la fusion au réverbère, produisent déjà une épuration partielle ; de Là la supériorité des fontes de seconde fusion; mais on peut faire mieux:En Angleterre, on prépare le toughened case iron (fonte tenace) en refondant la fonte ordinaire avec de petits fragments de fer doux, dans la proportion de 20 à 40 p. Ioo. .C'est précisément le travail par réaction dont je viens de parler ; mais comme on ajoute moins de fer doux que chez M. Martin, on obtient un produit qui tient le milieu entre son métal mixte et la fonte ordinaire. En soumettant à cette opération une fonte pure, on aura un produit à demi décarbure, d'une ténacité élevée, et prenant de la dureté par le coulage en coquille. On peut mettre le fer doux dans les moules des gueusets. La fonte fluide empâte le fer, et le mélange est refondu soit au cubilot, soit au réverbère. On peut obtenir un produit analogue en refondant la fonte grise de première fusion avec une certaine dose de fine-metal ou de fonte mazée de qualité supérieure. A liânigshiitte, en Silésie, on prépare la fonte raffinée !(fan eisen ou rein eisen) en refondant de la bonne fonte grise, au réverbère, sous l'action d'un courant d'air force.
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.C'est un véritable mazéage ,qui épure le métal. On traite ainsi la fonte pour les cylindres lamineurs; elle retient trèspeu de silicium. Quelques usines allemandes livrent depuis plusieurs années, aux compagnies de chemin de fer, des roues .de wagon et des croisements de voie en fonte durcie (liait guis) dont la durée est très-grande. Les mêmes usines fabriquent avec ce métal des boulets cylindro-coniques, coulés et durcis en coquilles ; on paraît les préférer aux boulets en acier. Le mode de fabrication est tenu secret, mais il est plus que probable que ce métal mixte doit être obtenu par l'une des méthodes dont je viens de parler, surtout .par telle qui
consiste à mêler le fer doux à la fonte. En tous cas, les méthodes en question peuvent donner de la fonte raffinée dure. Les usines allemandes qui fournissent cette fonte durcie sont Buckau, près Magdebourg, sous le nom de métal .!Gruzon; une fonderie de Bude en Hongrie, et un atelier récemment établi à KônigSberg. Buckau a exposé au champ de Mars des boulets et quelques autres pièces, C'est une fonte grise ou truitée au centre, fibreuse et d'un blanc ar-
gentin sur les bords. On voit bien par les cassures que le métal tient le milieu entre la fonte proprement dite et l'acier. La majoration du prix de la fonte durcie de Kônigsberg sur la fonte ordinaire est de 8o francs par tonne. On peut anssi améliorer les fontes et les aciers en les alliant à de faibles proportions de tungstène et de titane. Les effets du tungstène ont été spécialement étudiés par MM. Koeller et de IVIayr, en Autriche, MM. Leguen .et Caron en France, et par M. Mushet fils en Angleterre.. Le
tungstène augmente la dureté et la ténacité de la fonte ,et de l'acier. La dureté de l'acier croît presque indéfiniment avec la dose de ce métal ; on peut, en tous cas, dépasser la proportion de io p. ioo,. Quant à la ténacité, elle grandit jiisqu'à 2 ou 5 p. I oo, puis diminue au delà. Le métal trop chargé de tungstène devient aigre.