Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

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EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

failles et cassures du terrain, qui à Luxeuil sont toutes dirigées du sud au nord. Cette direction nord est celle des fissures d'émergence sur lesquelles sont posés les tubes de captage, ainsi que celle de la galerie du Temple, par la-

quelle on a capté la source ferrugineuse, et de la faille qui la confine à l'est; c'est celle où se présentent les sources ordinaires énoncées ci-dessus, ainsi que celle du ruisseau qui alimente la turbine, et du canal d'écoulement Pajot, qui marque la ligne de plus grande pente du terrain. Dans un faible rayon autour de l'établissement, les eaux minérales ont trouvé vers la surface un grand nombre d'issues différentes ; d'après l'énumération qui fera l'objet du S 5, ces points d'émergence sur lesquels on les a recueillis sont au nombre de 25 à 5o. On doit donc penser qu'il n'y aurait plus avantage à créer par des recherches des points d'émergence nouveaux : en faisant jaillir une source là où il n'y en avait point, l'on n'obtiendrait qu'un succès appa-

rent, car l'eau n'arriverait d'un côté qu'en diminuant de l'autre, et peut-être dans une plus forte proportion. Dans maintes stations thermales, les Romains avaient adopté le système inverse ; ils bouchaient complètement avec des couches de béton les sources les moins importantes, afin de donner plus de vigueur aux autres, de même qu'un habile jardinier émonde les petites branches des arbres pour donner à la sève un libre cours vers les rameaux les plus puissants. Pour augmenter le débit total des sources. de Luxeuil, il faudrait entreprendre un travail d'une tout autre nature, que j'indiquerai dans le 5 7. L'exposé qui précède ne s'applique qu'aux sources ther-

males qui ont pénétré profondément dans les entrailles de la terre, et qui sont du reste, sinon les plus importantes au point de vue médical, du moins les plus intéressantes au point de vue géologique. Il me reste à parler de l'origine des sources ferrugineuses: il en existe deux à Luxeuil, dont l'une est tempérée et l'autre thermale.

EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

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La source ferrugineuse tempérée consiste en un nombre infini de petits suintements qui sourdent à travers toutes les fissures de. la roche du grès bigarré, lorsqu'on entaille celle-ci, et qui n'ont aucune tendance à prendre un niveau hydrostatique supérieur à celui du terrain encaissant; ils se présentent à la température de 24 degrés, celle de l'air étant 18 à 20 degrés. Ils ont donc tous les caractères des eaux qui ne viennent pas de la profondeur, mais qui résultent d'infiltrations superficielles, et ils doivent résulter, en effet, des infiltrations de l'eau pluviale dans le terrain du grès bigarré, qui règne dans un rayon de io à 15 kilomètres tout autour de Luxeuil, et dans les terrains supérieurs. Ils sont mélangés de quelques griffons thermaux qui sortent

du grès et qui remontent de bas en haut à travers les terrains sédimentaires, en s'y chargeant également de fer. La formation du grès bigarré se compose, à Luxeuil, d'une alternance de couches de grès et d'argiles ; le grès, diversement coloré, est une agglomération de grains de quartz réunis par un ciment argileux contenant du silicate de fer; souvent ce ciment est fondu dans la pâte ; souvent, au contraire, il s'est concentré suivant des surfacés concentriques, interrompues ou non. Le grès qui constitue le sous-sol des

thermes, et à travers lequel surgissent les eaux minérales est blanc grisâtre, tendre et à gros grains; il contient une forte proportion de mica, et sous l'action très-longtemps prolongée de l'humidité, il se transforme, en une masse argileuse blanc verdâtre, dans laquelle on n'aperçoit plus les lamelles de mica, et qui ne diffère de -l'argile pure que par une certaine rudesse au toucher : ces bancs de grès possèdent une inclinaison générale de 5 à 20 degrés vers le sudouest. L'argile est tendre, ferrugineuse également, et forme des bancs dont l'épaisseur atteint jusqu'à i mètre. Ce terrain est recouvert sur une hauteur de 6 à 7 mètres par des atterrissements et des dépôts récents. L'eau d'infiltration, après s'être chargée de lapetite quan-