Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

tité du fer qu'elle a pu dissoudre, est donc arrêtée dans sa course descendante par les couches d'argile imperméable,

cette eau pourrait également avoir traversé le muschelkalk

et elle se montre au jour lorsqu'on lui offre une. issue en entaillant la roche qui la contient. Comme cette roche n'offre point de grands escarpements, l'eau n'a pas non plus de force de jaillissement.

sud de Luxeuil, et s'étendent au sud-est jusqu'aux hauteurs formées par, le soulèvement du terrain de transition, à 3o ou

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Dans le parc de l' établissement de Lux euil , l' eau , à cause

du relief du terrain, vient en plus grande abondance du côté de l'est que de tous les autres. Le grès bigarré des environs de Luxeuil ne reçoit pas directement les eaux pluviales sur toute sa surface ; depuis Luxeuil jusqu'au cours du Rahin, au delà de Lure, à 20 kilomètres au sud-ouest, et sur une largeur moyenne de 10 kilomètres, il est recouvert par les terrains modernes, qui règnent ainsi sur une superficie de 2 oo kilomètres quarrés. Or, en maints endroits du département, on voit l'argile diluvienne de ce terrain moderne renfermer des amas et des nids de minerai de fer qui provient du terrain de minerai de fer pisiforme, remanié par les eaux. Ces gisements de fer, assez importants dans le pays pour avoir reçu un nom, et que l'on nomme gisements diluviens, ont même été exploités sur un très-grand nombre de points, notamment dans les cantons de Gy, Ri oz, Secy-sur-Saône, Champlitte, Vesoul, Héricourt, Vauvillers, Villersexel, Montbozon, Jussey, Noroy et Saulx. S'il n'y en a aucun d'exploité dans le terrain diluvien des environs de Luxeuil, on y rencontre cependant à chaque instant des fragments de minerai de fer et de manganèse, de même qu'on trouve partout sur le sol des fragments de grès bigarré imprégnés d'oxyde de fer. et d'oxyde de manganèse ; à Faucogney, à 15 kilomètres de Luxeuil, ces gisements sont assez importants pour avoir été autrefois exploités comme minerais de manganèse. Ces faits expliquent la présence, dans

l'eau ferrugineuse de Luxeuil, d'une proportion de manganèse qui atteint un tiers de la quantité de fer, et qui, sans doute, contribue puissamment à son efficacité. Une partie de

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et le terrain keupérien qui recouvrent le grès bigarré au

4o kilomètres.

Il y a, dans le département, d'autres exemples analogues de sources ferrugineuses froides provenant d'infiltrations peu profondes. Ainsi, à NeuVelle-les-la-Charité, l'on a recueilli et capté une eau ferrugineuse qui se minéralise par son passage à travers. le dépôt argilo-sablonneux moderne, contenant des gîtes de minerai de fer diluvien ; on a fait de même à Étuz. Mais ces sources sont très-faiblement minéralisées, ce qui se comprend à cause de la difficulté que l'eau doit avoir à s'assimiler l'élément ferrugineux ; la minérali-

sation est rendue infiniment plus facile par le voisinage, même sans mélange, de griffons thermaux ; car ceux-ci décomposent la roche de grès bigarré et en font sortir, dans un certain rayon tout autour d'eux,, de l'acide carbonique

qui donne aux eaux la propriété de dissoudre le fer et le manganèse qu'elles peuvent rencontrer. Cette condition est

parfaitement remplie à Luxeuil, où il existe des sources thermales dans le voisinage de la source ferrugineuse froide,

et il y a même dans l'atmosphère un tel excès d'acide carbonique aux environs des roches de grès bigarré que ce gaz vient se déposer de lui-même dans -une éprouvette que l'on abandonne pendant quelques jours à leur surface, observation due à M. Descos, ingénieur des mines. Il en est de même dans la plupart des stations thermales de la région Est de la France; et c'est ainsi que, même dans celles qui ne possèdent à proprement parler que des sources salines, comme à Plombières, le voisinage de ces sources a rendu possible la dissolution de quelques éléments métalliques dans un filet d'eau, auquel on peut ainsi appliquer le nom si recherché de ferrugineux. La coïncidence du jaillissement n'est pas d'ailleurs l'effet