Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)

REVUE DE GÉOLOGIE.

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ROCHES. Nous allons décrire maintenant les différentes espèces de roches

en appelant plus particulièrement l'attention sur celles dont la composition chimique a été déterminée. Le compte rendu de chi-

mie de MM. Il ei nri c h W ill et Th. E ngel ba ch nous servira d'ailleurs de guide à cet égard (Jahresbericht ueber die Forlschritte der chemie fur 1866).

ROCHES.

Roches carbonées. Pétrole. ITALIE. Comme l'attention se porte d'une manière toute spéciale

sur le pétrole, il n'est pas inutile de faire observer avec M. W. P. Jer vis ( s) qu'il se rencontre dans beaucoup de localités de l'Italie et particulièrement dans les Apennins. Habituellement il sort de couches pliocènes et pleistocènes. Il se trouve, par exemple, à Montcchiaro, près Plaisance, à Amiano, près Parme, à Pietramala, près Florence, ainsi que dans les environs de Modène.

Les calcaires bitumineux de Querceto, près Sienne, donnent, d'après M. Bec h i, 4 p. ioo d'huile de laquelle on peut extraire du naphte par une nouvelle distillation. Le pétrole suinte à travers les schistes noirs et LUNEBOURG. compactes du lias sur divers points des environs de Lunebourg, notamment près Wiilfel, Sehnde, Oberg, Illinigsen, Obbershagen et surtout près Wietze, Hornbostel et Steinforde. Suivant M. II. W. Ka st e, n (2), ce pétrole n'est pas exclusivement limité aux couches du lias, c omme l'avaient cru jusqu'à présent la plupart des géologues; des sondages faits à Selmcie et à Illinigsen par une compagnie an-

ROCHES. 639 glaise, ont montré que, de 50 à 100 mètres de profondeur, l'on atteint les argiles du Keuper, le muschelkalk et le grès bigarré qui sont également imprégnés de pétrole. On a constaté, notammènt, que le grès bigarré en est complètement saturé et qu'il dégage une grande quantité d'hydrogène carboné gazeux. De plus au lieu d'être noir, épais et bitumineux, comme celui qui est à la surface du sol, le pétrole qu'on rencontre dans la profondeur est fluide, vert et semblable à celui de Pen-

sylvanie.

11 semblerait d'après cela que les sources du pétrole qui ont imprégné le lias se trouvent au-dessous de cet étage géologique ; en Hanovre, de même que dans l'Amérique du Nord, il est possible qu'elles soient sous le carbonifère ou sous le dévonien et en un mot dans le terrain de transition.

GALICIE. Le pétrole est encore exploité en Galicie dans le grès néocomien et dans les couches tertiaires des Carpathes. Un des gîtes les plus importants est celui de Boryslaw, où le pé-

trole et le bitume suintent dans des argiles miocènes salifères.

M. de Cotta (i) y a observé, en 1865, 2.394 puits en exploitation. Le bitume ne se rencontre plus passé 40 mètres au-dessous du sol, tandis que le pétrole se trouve à toutes les profondeurs. Comme dans l'Amérique du Nord, le bitume paraît donc résulter de l'action exercée par l'atmosphère sur le pétrole.

Albertite. Dans le Nouveau-Brunswick une sorte d asphalte se trouve intercalée dans le carbonifère inférieur dans lequel elle ne forme pas de couches régulières, mais des espèces d'amas. Ce combustible auquel on a donné le nom cralbertite ou de houille-Albert (2), était représenté par de beaux échantillons à l'Exposition universelle. Suivant M. Ch. H. Hi t c h co ck (3), il aurait été originairement à l'état fluide, comme le pétrole par lequel il est d'ailleurs fréquemment accompagné. Le pétrole se serait durci et changé peu à peu en une substance noire, amorphe, à cassure conchoïde, ainsi que cela a lieu pour l'asphalte du groupe de Québec au Canada et pour celui que M. Man ro ss a observé près de Huetano au Mexique. (u) Berg und hüttenm. Zeit., XXV, 53.

The minerai resources of central Italy, 87. Documents envoyés à l'Exposition universelle de 1867.

Revue de Géologie, tome V, si.

(3) American Journal (Silliinand et Dana), XXXIX, 267.Neues tahrbuch,

yen Le011ilard und Geinitz, 1566, 237.