Annales des Mines (1867, série 6, volume 12)
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REVUE DE GÉOLOGIE.
un aspect exceptionnel et très-remarquable. Ils présentent d'ailleurs des couleurs variées d'une manière très-capricieuse, parmi lesquelles domine habituellement le rouge de sang. Le rose, le vert, le gris s'y montrent également. Du quartz blanc y forme, soit des veines irrégulières, soit des taches panachées. La varieté rouge est très-dure et prend un beau poli; c'est un jaspe composé de silice colorée par de l'oxyde de fer. Mais la variété grise contient plus spécialement des carbonates, en sorte qu'elle s'use d'une manière un peu inégale par le poli et que les parties quartzeuses y forment de légères saillies. Les taches blanches panachées sont produites par des filons quartzeux qui imprègnent intimement la roche, et, dans leur centre, il y a quelquefois de la baryte sulfatée. Des veinules de sulfures métalliques peuvent même s'observer accidentellement. La présence de carbonates et de baryte sulfatée dans les jaspes de Saint-Gervais tend à donner quelque inégalité à leur poli ainsi qu'à leur travail ; et, d'un autre côté, comme leurs parties tendres sont susceptibles de s'altérer par les intempéries de l'atmosphère, il serait bon de les employer seulement pour la décoration intérieure. Quant à leur prix de revient, il est actuellement de i.50o francs sur la carrière et s'élève à 2.0.0 francs pour le mètre cube rendu à Paris. Le mètre cube en tranches ne dépasse pas loo francs et l'on estime qu'il atteint 230 francs, c'est-à-dire qu'il double de valeur par le polissage.
Les jaspes de Saint-Gervais étaient représentés à l'Exposition universelle de 1867 par deux colonnes magnifiques qui se trouvaient à l'entrée de la serre des plantes équatoriales. Des colonnes semblables ont été employées dans le nouvel Opéra de Paris ; mais il est
à regretter qu'elles soient placées sur le péristyle extérieur; car les carbonates- qui les imprègnent les exposent aux dégradations
de l'atmosphère. Du reste les jaspes de Saint-Gervais seraient facilement utilisés dans les ameublements, à l'état de plaques polies, de socles de pen-
dules; ils pourraient servir à fabriquer des objets d'art. En effet aucune roche ne revêt des couleurs plus riches et ne prend plus d'éclat sous le poli ; aucune ne convient mieux à la décoration des palais et des monuments.
ROGUES.
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Roches argileuses. Argile. EURE.
L'argile de Lyons-la-forêt dans le département de
l'Eure a été analysée dans le laboratoire de l'École des Mines. Elle est très-siliceuse et mélangée de sable quartzeux qu'on peut facilement séparer par lévigation ; d'un autre côté elle contient de l'oxyde de fer qui produit son agglutination par la chaleur; en sorte qu'elle donne par la cuisson des briques semi-vitrifiées qui sont assez renommées et présentent des couleurs vives, rouges ou brunes. Voici d'ailleurs la composition de cette argile Sable
et gravier. 8,5
Sable fin
Perte
et Sip,
A1,03
Fe,03
au feu.
Somme.
72,5
9,6
3,0
5,3
88,9
BRESSE. M. Ch. Mène et le Frère Ogérien (i) ont fait l'essai de diverses argiles provenant du terrain tertiaire de la Bresse.
Terre réfractaire de l'étage sidérolithique du tertiaire inférieur.
Il Argile blanche, très-plastique, du haut du terrain tertiaire supérieurde Bletterans.
III Argile plastique, blanche, avec nombreux grains de quartz et paillettes de mica, de l'étage sidérolithique du tertiaire inférieur : lieu dit Mallavaux, commune d'Étrepigney. IV Argile réfractaire de l'étage sidérolithique du tertiaire inférieur. V Argile blanchâtre des argiles à mastodontes de Commenailles. VI Argile blanchâtre avec concrétions ferrugineuses (greluches), du tertiaire supérieur de Bletterans. VII
Argile blanche avec tiges de végétaux, du tertiaire supérieur
de
Bletterans. VIII Argile blanchâtre, variété de la précédente. IX Argile jaune avec troncs de lignites, du tertiaire supérieur de Bletterans.
X Argile grise du tertiaire supérieur de Bletterans. (i) Le frère 0 gé ri en. Terrain tertiaire dans le Jura. Mémoires de la Société
d'émulation du Jura, 1866, 152.