Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
VDRO(TÈNE SULFURÉ.
Vapeurs nitreuses. - L'absorption dés vapeurs nitreuses a été l'objet d'un procédé nouveau, essayé en grand à Lyon, mais qui n'est pas encore entré tout à fait dans le domaine d'une pratique régulière. Ce procédé consiste à faire rencontrer les vapeurs nitreuses dans une tourille grès avec un courant de chlore et de la vapeur d'eau. La vapeur d'eau se décompose et il se forme de l'acide chlorhydrique et de l'acide azotique. La liqueur recueillie est
en effet, de trouver un débouché rémunérateur à un tel produit, qui souvent ne supporte pas les frais de transport
ainsi utilisée comme eau régale. Toute la difficulté consiste à maintenir industriellement, dans les proportions voulues-, les gaz en présence, de façon à éviter les réactions tumultueuses ou incomplètes. M. le docteur Glénard, président du conseil d'hygiène du Rhône, qui tout récemment encore suivait l'application de ce procédé, nous exprimait l'espoir que les dernières difficultés pourraient être vaincues. Acide ,sul fureux. - Nous avons à. mentionner un moyen nouveau, ou plutôt une application nouvelle et très-importante d'un moyen déjà décrit. Il s'agit de l'utilisation des fumées de cuivre pour la fabrication de l'acide sulfurique. M. H. Vivian, à Swansea, qui, de longue date, on se le
rappelle, s'est occupé de la condensation des fumées de plomb et de cuivre, et qui, à une certaine époque, avait essayé de condenser l'acide sulfureux à l'aide de. longues Cheminées traînantes parcourues par l'eau, a fini par adop-
ter, pour le grillage de ses pyrites cuivreuses, le four
Gerstenhôffers, que nous avons déjà fait connaître dans notre rapport de 1865 sur la Belgique et la Prusse rhénane. L'acide sulfureux est reçu dans des chambres de plomb et converti en acide sulfurique par la voie ordinaire. Mais ce qui forme le côté original des pratiques de M. Vivian, c'est l'emploi qu'il donne à son acide sulfurique. On sait que ce n'est pas une des moindres difficultés de la question, principalement dans les districts où la production d'acide peut être très-abondante, comme à Swansea; il n'est point aisé,
pour aller vers les fabriques de soude. Cet obstacle financier a toujours arrêté les fondeurs de cuivre de Swansea et n'a pas permis, notamment, à l'invention de M. Spence, de Manchester, de se répandre dans le pays de Galles. M. Viviau a résolu le problème, du moins en ce qui concerne ses usi-
nes, en employant l'acide sulfurique à fabriquer du superphosphate de chaux avec des phosphates naturels. Après des tâtonnements assez nombreux, il est arrivé à une
fabrication courante tout à fait commerciale, et actuellement il utilise sur ses propres terres et vend aux agriculteurs une quantité considérable d'engrais (). Une faible partie seulement de l'acide sert à préparer du carbonate de soude.
Hydrogène sulfuré. - On n'a pas encore trouvé de procédé pratique d'une efficacité bien reconnue pour ab-
sorber ou détruire l'hydrogène sulfuré. En Angleterre, le nombre des établissements industriels où des moyens ont été mis en oeuvre dans ce but a plutôt diminué qu'augmenté..
On renonce notamment à la combustion simple dans des fours alimentés par un feu de coke ; on a reconnu qu'une fraction sensible du gaz échappait à la combustion, que des explosions étaient à redouter, et que le dépôt de soufre () Ce n'est guère que depuis deux ans que les procédés de M. Vivian sont devenus définitivement pratiques. lien a annoncé le succès, en '866, à la Société d'agriculture de West-Glamorgan, et il a déclaré en même temps qu'il serait bientôt en mesure de produire assez (l'engrais pour fumer environ i6.ono hectares. Par une lettre du io janvier '868, M. Vivian nous confirme les progrès de sa nou-
velle industrie. Les autres fondeurs de cuivre n'ont pas encore suivi cet exemple, mais on doit espérer qu'en présence des résultats certains de M. Vivian, ils ne tarderont pas à l'imiter. 11 est probable que ce sont des procédés analogues qu'on emploie présentement à New-York pour utiliser l'acide sulfurique provenant des raffineries de pétrole.