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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL. HYDROGÈNE SULFURÉ.

s'effectuait d'une manière trop irrégulière polir couvrir les frais de l'opération. A Dieuze même, où l'on avait imaginé des dispositions fort soignées pour brûler ce gaz, ainsi que nous l'avons fait connaitre dans notre rapport de 1866, on s'est vu forcé d'y renoncer, et la seule solution qui ait paru vraiment pratique a consisté à prévenir la formation même de l'hydrogène sulfuré en changeant totalement le mode de traitement des substances à dénaturer (*). Cet exemple nous paraît de nature à provoquer des recherches dans le même sens, car jusqu'à présent il semble plus facile d'as-

sainir la fabrication en empêchant le gaz de se produire qu'en le détruisant après coup. Toutefois, quand les quantités engendrées sont peu considérables, il devient possible, avec des moyens appropriés, sinon de les détruire entièrement, du moins d'atténuer clans une large mesure les effets du dégagement. C'est précisément ce qui a lieu dans l'usine dont nous venons de parler; car la nouvelle méthode de Dieuze, que nous décrirons au chapitre suivant, bien que prévenant théoriquement la for-

mation de l'hydrogène sulfuré, en laisse cependant dégager parfois une certaine quantité dans le cours des opérations, par suite de circonstances tout à fait indépendantes de la théorie chimique elle-même (**). () Ce nouveau procédé se trouvera décrit dans la quatrième partie du présent rapport (Infection des eaux) à l'occasion du traitement des marcs de soude. M. Buquet, directeur des salines de Dieuze, auquel nous avions exprimé des doutes sur la réussite industrielle de ses procédés de combustion, nous écrivait récem-

ment : « La génération de l'hydrogène sulfuré était l'écueil de notre première idée. Dans ces conditions, impossible d'opérer à l'air libre; le recueillir est chose difficile, onéreuse, et quelque autoclaves que soient les appareils, ils ne le sont jamais assez ; leur installation est dispendieuse, leur entretien important, en un mot ce n'est pas là de l'industrie. Nous avons bien senti notre point faible et vulnérable; nous avons donc cherché à éviter la « production de l'hydrogène sulfuré. » (*") Telles sont, comme on le verra plus loin, la prédominance

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Dans ces cas, il convient de protéger les ouvriers contre les dangers qui pourraient surgir. A cet effet, les liquides destinés à réagir, au lieu d'être amenés directement dans le bassin de précipitation, sont conduits dans un cylindre en plomb de i mètre de haut et de om,8o de diamètre (PI. IX, fig. 4 et 5), exactement recouvert par un cône en tôle plombée. Deux tubes plongeurs ver-

sent les liquides à la partie inférieure du cylindre, tandis que deux ouvertures, placées à la partie supérieure, en permettent la sortie. Le sommet du cône se termine par un tuyau de dégagement qui écoule la totalité des gaz dans un appareil de combustion. Ce dernier se compose essentiellement d'un petit foyer où brûle un combus-

tible à flamme, sous lequel arrivent, d'une part, l'air atmosphérique par un tuyau vertical, et, d'autre part, les gaz

à brûler par un tuyau horizontal. Ce foyer est surmonté d'un cône semblable au précédent, qui empêche toute émission au dehors. Il se produit de l'acide sulfureux, mélangé d'une certaine proportion d'hydrogène sulfuré qui échappe à

la combustion. Le courant est dirigé dans un appareil de condensation, où l'on a repris, avec plus de succès, la méthode de M. Bell, à Washington, consistant, comme on sait, à décomposer les deux gaz l'un par l'un par l'autre en pré-

sence de l'eau (). A Dieuze, la réaction se produit dans trois caisses consécutives, en tôle, pourvues de cloisons disposées en chicane, de manière à obliger les gaz à.raser la surface du liquide. Les dernières traces de gaz non décomposé s'en vont à une cheminée d'appel. Il ne règne pas la moindre odeur autour des appareils, et l'assainissement peut être considéré comme très-satisfaisant. Ce qui, à notre avis, fait ici le succès de la même méthode qui accidentelle des eaux sulfureuses ou l'insuffisance temporaire du liquide réagissant. (') Rapport no l'assainissement en Angleterre, i86/t, p. 20.