Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
FOSSES FIXES ET CABINETS D'AISANCES.
riences qui se continuent sur les divers procédés de ventilation, elle se préoccupe surtout des moyens d'accroître le volume d'eau offert à la population. On peut juger de l'in-
chard et Chateau, substitué par eux depuis trois ans au phosphate acide de magnésie, dont ils faisaient exclusive-
térêt que cette question inspire, par le grand nombre de projets et de brochures qui ont paru à Londres depuis deux ou trois ans. Fosses fixes et cabinets d'aisances. - L'Angleterre poursuit l'abolition des fosses fixes et la Belgique entre dans la même voie (*). C'est en France, où l'on conserve ce genre de réceptacles, que la question de leur assainissement pré-
sente le plus d'importance. Les procédés basés sur la ventilation. ou sur le principe de la séparation des matières, n'ont pas subi de changements notables. 11 en est autrement des procédés chimiques. on a essayé, dans ces derniers temps, plusieurs réactifs destinés à produire> une désinfection satisfaisante, non-seulement au moment de la vidange des fosses, mais d'une manière permanente, pendant tout le temps que la fosse est en service. Un des agents chimiques dont on s'est le plus occupé est le phosphate acide double de magnésie el de fer (') de MM. Blan(*) Nous développerons ce sujet en traitant de l'utilisation des eaux d'égout et du drainage des villes. Nous verrons à cette occasion comment la Belgique s'est ralliée définitivement aux principes de l'école anglaise. (5') Nous conservons la dénomination adoptée par les inventeurs, quoiqu'ils reconnaissent eux-mêmes que leur substance n'estpoint un sel double, dans l'acception chimique du mot, mais simplement
un mélange de phosphate de magnésie et de phosphate de fer, rendus acides pour pouvoir être employés à l'état de dissolution. Ce mélange contient les divers éléments actifs dans les proportions suivantes
Acide phosphorique.
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Magnésie.
Protoxyde de fer. Eau et impuretés (chaux principalement)...
39 32 .
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090 1.000
Au surplus, on fait varier les doses des éléments au gré des consommateurs.
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ment usage à l'origine, et qui était insuffisant pour détruire l'hydrogène sulfuré et les sulfhydrates qui pouvaient prendre naissance pendant les opérations. Le rôle du réactif est présentement double comme sa composition. Le phosphate de magnésie fixe l'ammoniaque à l'état de phosphate am-
moniaco-magnésien, et le phosphate de fer est destiné à compléter la désinfection en précipitant le soufre.à l'état de sulfure de fer (*). Le mode d'emploi diffère naturellement, selon qu'il s'agit de désinfecter au moment de la vidange, ou selon qu'on veut avoir une désinfection permanente. Dans le premier cas, on verse le réactif peu à peu, et par intervalles, à une dose variable, suivant le degré de dilution des matières. Quand on n'opère que sur les parties solides, c'est-à-dire après la séparation des eaux .vannes,
la dose est en moyenne de 6 à 7 p. ioo du poids des mafières. On transporte ensuite le produit au dépotoir, où, pour rendre la désinfection complète, il est bon d'ajouter. (*) Ce réactif afixé l'attention de M. Dumas qui, dans l'enquête sur les engrais, de 1866, s'est exprimé en ces termes : si L'enquête a mis en évidence plusieurs procédés en cours d'étude parmi lesquels la commission a spécialement remarqué celui qui a pour objet la conservation du phosphate ammoniaco-magnésien de la a partie utile des vidanges. Il résulte des expériences de M. Boussingault que ce sel est le plus efficace de tous les engrais connus, et sa préparation économique et abondante dans les fosses mêmes, paraît aujourd'hui facile à réaliser. si En faisant intervenir dansla fosse l'acide phosphorique, lamagnésie et l'oxyde de fer, on peut obtenir, ainsi que l'ont fait MM. Blanchard et Chateau, une désinfection durable. Après la dessiccation des produits à l'air libre, il reste pour résidu un engrais pulvérulent sans odeur, qui a fixé toute la richesse de la e vidange en lui ajoutant la sienne, et qui jouit par conséquent s, d'une grande valeur agricole. L'hygiène des villes et la prospérité des campagnes trouveraient donc un profit égal à l'adoption d'un procédé de ce genre. (Rapport de la commission des engrais, 1866.)