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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

INFECTION DES EAUX.

il avait proclamé la nécessité d'emporter les liquides résiduaires hors des villes et de les faire tourner au profit de l'agriculture. De telles déclarations ne peuvent manquer d'exercer une influence sérieuse, tant sur les pratiques des municipalités que sur les décisions du législateur. Dans la Prusse rhénane et autres États limitrophes, où le mal se fait peu sentir, on n'a adopté aucune grande mesure : on s'est préoccupé exclusivement de certains résidus industriels, et en particulier de ceux des fabriques d'aniline. En France, où, il faut bien l'avouer, la question d'ensemble n'a pas encore été sérieusement engagée, on aperçoit toutefois certains symptômes qui présagent des réformes importantes dans un avenir peu éloigné. Les études ordonnées par la ville de Paris en vue de l'emploi ou de la purifica-

Dans cet exposé, comme dans nos rapports antérieurs, nous continuerons à distinguer deux catégories de procédés d'assainissement : les uns, partiels ou soéciaux, s'adressant exclusivement à certains produits déterminés; les autres, généraux, entreprenant en bloc la destruction des diverses

tion de ses eaux d'égout, sont au premier rang de ces symptômes. On peut citer aussi les considérations présentées dans le rapport de la commission d'enquête sur les

engrais, rapport où l'on remarque la déclaration suivante : « Les villes et les campagnes ont le même intérêt à réclamer l'étude persévérante de ce problème : désinfection instantanée et durable des déjections humaines, « suivie de leur concentration sans perte pour l'agriculture (*). » En outre, dans certains départements, des dispositions assez énergiques ont été adoptées par l'autorité

préfectorale pour faire cesser des abus individuels de la part de manufacturiers; de là sont résultés quelques procédés spéciaux qui ne manquent pas d'intérêt. Nous aurons occasion de les décrire dans l'exposé technique ci-après. (*) Enquete sur les engrais industriels: rapport à S. E. M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. Sans rien préjuger sur le mode spécial de solution qu'indique le rapport (la concentration), mode qui diffère entièrement de celui qu'a consacré l'expérience de l'Angleterre, il n'en est pas moins vrai que proclamer, dans des documents de cette importance, la nécesgité d'une solution, c'est en hâter par là même la réalisation.

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sources d'impuretés, par la désinfection des liquides d'égout qui les réunissent. 1' Procédés spéciaux.

Fabriques de soude Le procédé le plus remarquable, à notre connaissance, pour dénaturer les résidus des fabriques de soude est celui qui vient d'être mis en uvre dans les établissements de la Compagnie des salines et produits chimiques de Dieuze, par les soins de M. Paul Buquet, directeur, assisté de M. Hofmann, chimiste. On se rappelle dans quelles circonstances M. Buquet a été amené à appliquer ses procédés, et les premières difficultés contre lesquelles il a eu à lutter (*). L'objet des opérations est de dénaturer les uns par les autres les résidus de la préparation de la soude et ceux de la préparation du chlorure de chaux, c'est-à-dire de traiter les marcs de soude par les liqueurs de chlorure acide de manganèse, de manière à régénérer les éléments utiles des uns et des autres et à prévenir en même temps l'infection engendrée, soit par l'abandon des marcs à l'air libre, soit par l'écoulement des liquides à la rivière. Ce problème complexe paraît (*) Rapport sur l'assainissement en France, 1866, p. 125. Depuis cette époque le procédé de M. Buquet a .été totalement transformé, en vue d'éviter la forte proportion d'hydrogènesulfuré dont la combustion régulière constituait une grande difficulté pratique, ainsi que nous le rappelions dans la première partie du présent mémoire (infection de l'atmosphère générale, p. 162). La nouvelle méthode a non.seulement évité la formation du gaz sulfuré (la faible portion qui se produit encore n'est qu'un accident pratique et non un élément constitutif de la méthode), niais elle a encore réalisé plusieurs avantages industriels qui ressortiront au cours de la description. 15*