Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
Page : Image 108
Révision de 30 janv. 2015 07:35:33, edited by Anonymes
192
être aujourd'hui, après bien des essais, résolu d'une
193
INFECTION DES EAUX.
ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
manière
vraiment industrielle, au moyen de la série d'opérations que nous allons faire connaître (5). La méthode wurtembergeoise, qui a servi de point de départ à celle de Dieuze, consiste, comme on sait, à attaquer par l'acide faible les marcs de soude qui ont préalal'air blement subi une oxydation partielle par l'exposition à libre. Le mélange de sulfure et d'hyposulfite de calcium ainsi formés dans la masse, donne, en présence de l'acide chlorhydrique, un précipité de soufre en même temps qu'un
dégagement plus ou moins abondant d'hydrogène sulfuré (55).Les deux vices de cette méthode sont :d'une part, le temps très-long, deux à quatre mois, exigé par l'oxyda-
Lion, et, d'autre part, la perte d'une partie du soufre sous forme de gaz délétère. L'innovation capitale introduite à Dieuze repose sur ce double principe : j0 qu'en incorporant aux marcs 'des sulfures métalliques, par exemple, du sulfure de fer ou de manganèse, on active l'oxydation au point dela rendre complète au bout de huit à dix jours (*); 2° qu'en fractionnant convenablement cette opération, on peut obtenir séparément des lessives qui contiennent presque exclusivement, les premières des sulfures, et les secondes des
hyposulfites, ce qui permet de les associer ensuite dans des proportions telles que le mélange, mis en présence de sulfite, la réaction deviendrait la suivante : i2S.Ca + S'O'Ca0 + ICIII = 5CICa-+ 5110 + 2 r.tH- )8.
C) Ces opérations ont fait l'objet d'une intéressante communiMulhouse, cation de M. A. nosensthiel à la Société industrielle de usines depuis la visite de ce chimiste aux le 5o octobre 18Ci7. Mais divers perfectionnements de Dieuze, le procédé de M. Buquet a reçu qui et il est question d'en ajouter un plus remarquable encore, de l'acide chlorhydrique gazeux sur consisterait dans la réaetion les marcs de soude, ainsi qu'on le verra plus loin. (**) La production de ce gaz est d'autant plus grande que les sulhypofures prédominent davantage dans la masse par rapport aux
sulfites.Elle cesserait ou même ferait place à de l'acide sulfureux, si la proportion des sulfures tombait au-dessous d'une certainelimite. Voici comment on rend compte des réactions qui se produisent en. ces divers cas. Soit S"Ca l'un quelconque des sulfures de calcium qui existent .définis ; dans le mélange à divers états de sulfuration encore mal représentée l'acide chlorhydrique sera la réaction de ce sulfure sur
par la relation
S"Ca+ CM= ClCa + (n
)S + SH ;
c'est-à-dire qu'on a à la fois précipitation de soufre et dégagement d'hydrogène sulfuré.
D'autre part, la réaction de l'hyposulfite de chaux sur l'acide
chlorhydrique sera représentée par la relation S20=Ca0 + C111= CICa + Ho s so2 ;
c'est-à-dire qu'on a à la fois précipitation de soufre et dégagement d'acide sulfureux. Si l'on associait 2. équivalents de sulfure et 1 équivalent d'hypo-
Ainsi, quand les atomes de polysulfures et d'hyposulfite répandus dans la masse sont entre eux dans la proportion de 2 à 1, il n'y a pas théoriquement de dégagement gazeux, et tout le soufre est précipité. Au-dessous de cette proportion le dégagement d'acide sulfureux commencerait ; mais dans la Pratique ce n'est pas le cas ordinaire, et lei plus souvent on a une production d'hydrogène sulfuré. (1 Le sulfure de fer et là sulfure de manganèse paraissent agir 'comme des intermédiaires pour transporter l'oxygène de l'air au calcium et libérer du soufre en proportion. La suite des réactions peut s'exprimer de la manière suivante. Soit, par exemple, MnS le sulfure de manganèse incorporé; en présence de l'air, on a 5N1nS+ 40= 3S + Mn30". Mais le sesquioxyde de manganèse, se trouvant en présence d'un excès de sulfure' de calcium répandu dans la masse, abandonne. son
oxygène au calcium et repasse à l'état de sulfure par la relation Mna04 + itSCa =LiCa.0 + 5MnS -I- S.
Le sulfure de manganèse s'oxyde de nouveau au contact de l'air pour recommencer la même série d'opérations, et ainsi de suite jusqu'à la transformation totale de la masse. Les analyses faites à l'usine démontrent en effet que la proportion de chaux caustique augmente à mesure que l'opération se prolonge. Quant au soufre rendu libre, il se combine partie avec le sulfure de calcium pour former du polysulfure et partie avec la chaux, après s'être oxydé lui-même au contact de l'air, pour former de l'hyposulfite. i 5**