Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
curera à ses périls et risques la surface nécessaire à l'arrosage. Toutefois l'autorité municipale s'engage, si la Compagnie le demande, à faire toute diligence auprès du gouvernement pour obtenir l'expropriation pour cause d'utilité
publique des terrains dont il s'agit (). On pense que le principe de l'expropriation prévaudra dans les conseils du gouvernement. S'il en est ainsi, il en résultera une grande facilité offerte à l'assainissement des villes du royaume, car, ainsi que le constatait la commission anglaise dont nous ci-
tions précédemment les travaux ("), une des causes qui font le plus obstacle à la pratique des irrigations à l'eau d'égout, c'est précisément l'impossibilité où se trouvent sou-
vent les municipalités de se procurer à des conditions acceptables les terrains nécessaires à l'arrosage. Une différence qu'on remarquera dans le système de Bruxelles comparé à celui de Londres, c'est qu'on y fait subir aux eaux une clarification préalable, tandis qu'a Londres on les emploie à leur état naturel. Là raison de cette différence tient aux circonstances locales. En effet, tandis que la Compagnie métropolitaine opère dans une contrée à peu près inhabitée et jette ses eaux invendues sur une plage déserte, au bord de la mer, le concessionnaire de Bruxelles, au contraire, pratiquera l'arrosage à une faible distance de bourgades peuplées, non loin de la capitale elle-mente, et procurer les terrains, non pas 60 hectares ni même Go°, mais bien 1.800 hectares qui recevraient ainsi de 8 à 9. 000 mètres cubes, ce qui est une dose excellente. (*) L'article 26 de la concession porte : « De son côté, le collége « échevinal s'engage si les seconds soussignés (les concessionnaires)
« en font la demande, à faire toute diligence auprès du gouvernement pour obtenir : i l'expropriation pour cause d'utilité publi« que des terrains dont il est parlé à l'article 17; 2' l'autorisation « de raccorder l'usine de décantation et d'épuration par voie ferrée
au réseau des chemins de fer de l'État ou des chemins de fer concédés.
(**) First report of the commission ners on the pollution of rivers, i866.
PROCÉDÉS GÉNÉRAUX.
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dans une région sillonnée de voies de communication. Il y avait donc un grand intérêt, un intérêt primant la question d'économie, à ce que l'irrigation développât le moins d'odeur possible. Or il est certain qu'en séparant, avec les précautions convenables, les matières solides en suspension, on met toutes les chances de son côté : on prévient ainsi les émanations, parfois sensibles à plusieurs centaines de mètres, que peuvent dégager les matières abandonnées sur le sol. La combinaison belge a donc sa raison d'être comme .celle de Londres avait la sienne. En France, la question est moins avancée ; on en est encore aux études. La ville de Paris, la seule, pensons-nous, qui s'occupe activement du problème, poursuit depuis deux ans à Clichy une série d'expériences sur les eaux puisées .au grand collecteur d'Asnières. Ces essais, confiés à M. Mille, ingénieur en chef des ponts et chaussées, assisté de M. Ernest Durand-Claye, ingénieur ordinaire, ont été institués en vue de compléter l'étude d'un procédé d'épuration proposé par M. Le Chatelier, ingénieur en chef des mines. On a joint, depuis, à ce programme l'arrosage des cultures par l'eau d'égout prise avant et après cette épuration. La méthode de M. Le Chatelier consiste essentiellement dans le traitement des eaux par le sulfate d'alumine ferrugineux et dans la séparation des matières à l'aide de bassins de dépôt. Le réactif employé est fourni économiquement par la dissolution de la bauxite dans l'acide sulfurique ou par les magmas rouges de Picardie (2). Quant aux bassins (*) Le produit de l'une ou l'autre de ces provenances, à la teneur de in p. 100 d'alumine et de 2 à 5 p. 100 de peroxyde de fer, revient, sur les rives de la Seine, à 65 ou 70 francs les i.000 kilogrammes. M. Le Chatelier insiste sur le rôle essentiel que joue le fer dans les opérations. Le sulfate de fer, en présence des matiède fer res contenues dans l'eau d'égout, « forme, dit-il, du sulfure qui se régénère rapidement à l'état de sous-sulfate de peroxyde de fer. C'est à sa présence que parait devoir être attribué surtout ce fait que le dépôt ne perd pas d'azote et reste désinfecté.