Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.
pas qu'on compte actuellement trois mille de ces appareils en fonction. Quant aux tinettes de la Compagnie chaufournière et à celles de MX Blanchard et Chateau, la proportion est bien moindre encore. A notre avis, du reste, aucun de ces appareils ne constitue une bonne solution du problème, du moins dans les villes. Ils peuvent rendre d'utiles services dans les campagnes et dans les bourgades ; mais leur rôle, selon nous, s'arrête là. Conduites du gaz de l'éclairage. Nous n'avons rien de nouveau à signaler , et cependant l'infection du sol par les conduites du gaz et les inconvénients de tout genre qu'en-
traînent les réparations de ces grandes artères deviennent tous les jours plus sensibles. La question de la pose des conduites dans les galeries d'égout n'a pas fait un pas. Services municipaux et compagnies d'éclairage se montrent également peu disposés au rapprochement. Les uns et les autres déclarent y trouver des inconvénients graves. Il est probable qu'une partie au moins des objections tomberait,
si, contrairement à la pratique généralement adoptée, le service des égouts et celui du gaz étaient réunis dans les mêmes mains. Ce qui tend à le prouver, c'est ce qu'on observe dans les villes où le service des eaux est lui-même distinct de celui des égouts. Il n'est pas rare que dans ces villes les conduites d'eau soient enterrées dans le sol au lieu d'être posées dans les galeries comme à Paris ou à Lyon ; on en voit de nombreux exemples en Angleterre, à Londres notamment. Or, en ce cas, le rejet des conduites d'eau hors des égouts est souvent justifié précisément par les mêmes raisons qu'on donne ailleurs pour justifier le rejet des conduites de gaz (*). (*) On n'allègue pas, il est vrai, le danger d'explosion, mais on invoque un motif qui n'est pas sans analogie: on dit que si une con-
duite maîtresse venait à rompre, certains égouts pourraient être submergés et qu'il en résulterait des dangers pour les ouvriers.
PROCÉDÉs SPÉCIAUX.
Cimetières.
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La question des cimetières devient un su-
jet de préoccupation pour les grandes cités. L'accumulation des corps dans le voisinage des faubourgs compromet gravement la salubrité. Le sol se sature de matières organiques et les sources souterraines se corrompent à une grande distance. A Londres et à Paris, où la population a pris depuis le commencement du siècle un si énorme développement, les dangers de la situation présente se font vivement sentir (*). Après bien des études et des controverses, on n'a pas vu d'autre solution à la difficulté que de créer au loin une vaste nécropole, offrant toutes les conditions désirables d'étendue, de constitution géologique et d'exposition, dans laquelle les morts seraient transportés par un service spécial de chemin de fer. Telle est l'origine du Woking - Common Cenîetery, récemment fondé pour D'autre part, les compagnies pensent que leurs conduites exposées à, de grandes variations de température auraient plus de fragilité et
qu'elles seraient en outre livrées sans défense aux brutalités d'agents étrangers. Elles disent aussi qu'au moment des forts orages, les galeries peuvent se trouver engorgées et qu'alors les conduites noyées dans les eaux perdraient leur stabilité. On dit enfin, de part et d'autre, qu'il n'est pas bon de faire travailler côte à côte des agents appartenant à des services différents. (*) « L'administration municipale de la ville de Paris, dit M. Mou-
det dans un rapport au Sénat, lu à la séance du 2 avril 1867, a dû se préoccuper de cette situation d'autant plus sérieusement que les cimetières actuels presque entièrement remplis ne sauraient avoir, pour la plupart, qu'une durée fort limitée ; ainsi dans quelques années, il deviendrait impossible de délivrer des concessions perpétuelles dans les cimetières du nord et du sud peu après, la surface affectée aux inhumations gratuites et tem(f poraires serait également insuffisante. Enfin la question de salubrité publique a un caractère de véritable urgence, non-seulement à raison des miasmes que peuvent dégager, au sein d'une nombreuse population, les grandes nécropoles de Paris, mais aussi pour arrêter les infiltrations qui se répandent dans les « puits et dans les couches d'eau souterraines et qui entraînent dans les rivières les matières putréfiées en dissolution. Aussi la nécessité de fermer les cimetières actuellement existants n'estelle contestée par personne. » (f
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