Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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NOTES.
Les procédés chimiques employés jusqu'à ce jour pour les extraire des eaux d'égout ont donné des résultats peu satisfaisauts; l'irrigation des prairies a seule permis d'utiliser et de purifier ces eaux d'une manière constante. Ces irrigations se pratiquent à Croydon sans interruption, en été et en hiver, par les temps humides et par les temps secs, pendant les gelées et pendant les chaleurs. La filtration à travers le sol recouvert de végétation a pour effet de dépouiller les eaux d'égout des matières fertilisantes. Ces matières ont une grande importance au point de vue de la production des émanations fétides; elles agissent comme des ferments capables de déterminer la décomposition des matières organiques et leur transformation partielle en produits gazeux infects, nuisibles à la santé..... Le sol recouvert de végétaux, tels que l'herbe ordinaire ou
« mieux encore le faux seigle d'Italie (Italian ray-grass), agit comme un filtre permanent. La terre arable dépourvue de végétation suffit, par elle-même, à, l'épuration des eaux d'égout, ainsi que de nombreuses expériences l'ont démontré; elle finit cependant par se saturer et elle devient alors inerte ; mais lorsqu'elle est recouverte de végétaux, ceux-ci lui enlèvent les éléments nécessaires à leur existerme et à leur développement, et lui rendent ainsi, d'une manière constante, la propriété absorbante..... L'épuration n'exige qu'une superficie relativement faible de terrain à irriguer, tandis que l'utilisation de tous les principes fertilisants contenus dans les eaux d'égout nécessite une surface au moins vingt fois plus étendue. 11 est résulté des calculs auxquels on s'est livré, en se basant sur l'expérience acquise, qu'au minimum 60 hectares suffiraient pour l'épuration des eaux d'égout d'une population de 300 000 habitants (*). Niais pour tirer tout le parti possible au point de vue de l'agriculture des principes fertilisants des eaux d'égout, il faudrait les verser sur 2.000 hectares de prairies environ.
Un deuxième rapport, du 20 février 1866, est plus concluant, en ce que les commissaires belges avaient vu de leurs yeux, dans
l'intervalle, les résultats obtenus à Croydon, et qu'ils y avaient (*) La commission belge a fait erreur évidemment en posant ce chiffre de 6o hectares.
NOTES.
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trouvé les principes ci-dessus pleinement confirmés par la pratique.
Ils en témoignent en ces termes : Les soussignés se sont rendus d'abord à Blind Corner (Croydon),
où ils ont vu les eaux d'égout sortir d'un collecteur, passer de là à travers un filtre dispose de manière à retenir d'abord les matières solides plus légères que l'eau, et ensuite les matières solides plus pesantes que l'eau, de sorte qu'après avoir traversé ce filtre, l'eau est entièrement liquide, quoique légèrement trouble. Au sortir de ce filtre, cette eau est dirigée, par des canaux à. ciel ouvert, sur une grande prairie dont elle irrigue successivement les différentes parties. Elle est ensuite rassemblée dans un « canal qui la dirige vers un cours d'eau. En parcourant la prairie dans tous les sens, les soussignés « n'ont senti aucune odeur, ils ont été frappés du développement et du degré de vigueur de l'herbe, dont une partie venait d'être
fauchée et l'autre présentait l'aspect d'un fort regain, et de la limpidité de l'eau sortant des canaux. Ils ont constaté que celleci n'a ni odeur ni saveur rappelant son origine. Enfin, ils ont pu remarquer que le système employé ne présente aucun inconvénient pour le voisinage et qu'il ne laisse rien à désirer au point de vue de l'épuration des eaux. Leur attention s'est portée ensuite sur les matières solides retenues par le filtre: Ces matières, rassemblées en tas, n'avaient aucune odeur ; elles se vendent au prix de 3 eh. (5',75) le tombereau. Les soussignés ont pris deux échantillons d'eau, l'un de l'eau au sortir de l'égout collecteur, l'autre au sortir du canal qui la reçoit après l'irrigation ; ils ont également emporté un échantillon des produits solides retenus par le filtre. Ces matières seront soumises à l'analyse chimique. Il nous a été assuré par l'ingénieur des travaux que la prairie
« irriguée donne annuellement six récoltes de bonne qualité et
que le revenu moyen, qui était de 25 shillings par acre, a dépassé ito livres (2.5oo fr. par hectare).
La superficie de la prairie irriguée est de 37 acres ( près de 15 hectares) ; elle reçoit les eaux d'égout d'une population de 8.000 habitants environ. Les soussignés se sont ensuite rendus à Beddington, sous-district South Wandsworth, division Croydon, où l'on pratique l'irrigation d'une grande surface, sans filtration préalable des eaux d'égout, C'est dans cette localité que les délégués de la commission des Trois Pouvoirs ont trouvé installé, en 1862, le mode