Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
Page : Image 186
Révision de 7 févr. 2015 03:13:49, edited by Anonymes
544
DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.
ÉTAT ACTUEL
procède, 3 ou 4 fois, comme en Angleterre, par coups de feu
Sulfure de plomb Carbonate de plomb
Sulfate de plomb .....
545
15,6 . .
L1,5
et celui de la mine Paul-Richard, jusqu'à 45 p. ioo de carbonate et 9 p. ioo de sulfate. il est évident que si l'on avait uniquement affaire à du sulfure, il faudrait diminuer les charges, ou prolonger beaucoup la période du grillage. Le minerai de Tarnowitz est d'ailleurs aussi pur que celui de Carinthie ; on y trouve moins de I p. 100 d'argile, et au plus 2 à 5 p. Io° de carbonates de chaux, de zinc et de fer. Le four est servi par quatre hommes, répartis en deux postes de douze heures. Comme partout on distingue, à Friederichshütte , deux périodes principales ; celle du grillage qui dure quatre ou cinq heures, et celle de la réaction en moyenne 7. On dou-
blerait la première, si le minerai ne renfermait, comme je viens de le dire, 5o à 55 p. loo d'éléments oxydés. Pendant toute la période du grillage on a soin de ne jamais dépasser le rouge sombre (5 à 600° C.). De vingt en vingt minutes, on travaille la charge avec des spadelles ou des râbles: on la retourne en général 8 à 10 fois. En tous cas, on continue jusqu'à ce que l'on ait atteint, autant que possible,
le rapport théorique de deux équivalents d'oxide pour un de sulfure, ou celui de un de sulfate pour un de sulfure. C'est là ce qui caractérise, comme on sait, le procédé Carinthien, tandis que, dans le Flintshire et en Belgique, on hausse la température avant d'en être venu là, et alors il se produit toujours , outre le plomb, une certaine dose de sous-sulfure, dont le grillage à haute température occasionne forcément de notables pertes par volatilisation. La réaction se fait, comme ailleurs, en chauffant davantage et lorsque, par excès de chaleur, les masses sulfurées coulent elles-mêmes, on les fige aussi, comme à l'ordinaire, par des aspersions de chaux éteinte en poudre. Il faut constamment brasser les matières pâteuses, et l'on
réductifs et oxydants. Vers la fin, on rejette dans le fourneau, pour le dernier coup de feu, les crasses du bassin de coulée, auxquelles on a mêlé, au moment de l'écumage, un peu de houille menue, en vue de faciliter leur enlèvement. Cette houille agit, comme réductif, sur l'oxyde en excès. H
en résulte une sorte de ressuage, mais ramené ici à un simple coup de feu ,de faible durée, pour ne pas accroître, comme en Carinthie, _la dépense en combustible. On préfère avec raison achever le traitement au four à cuve. Les
derniers résidus, sortis du fourneau, renferment à peine 2 p. too de sulfures ; ce sont des oxydes de plomb, de fer et
de zinc, en partie unis à un peu de silice et mêlés à de la chaux plus ou moins sulfatée. La teneur des résidus est, comme à Snailbeach, de 4o à 5o p. 1 oo ; leur poids monte,
par charge, à 250 ou 3oo kilog. On voit que l'on tient un juste milieu entre les crasses trop riches des usines belges et les crasses trop pauvres des fours carinthien et breton. On arrive ainsi à concilier un fort rendement avec une faible consommation.
L'opération entière dure douze heures, en moyenne, et irait à quinze, si le minerai brut n'était partiellement oxydé. C'est plus qu'en Angleterre, comme on voit; mais aussi, c'est
grâce à cette marche si lente que le déchet final n'est pas plus élevé qu'au four carinthien. En 1865 on a traité, au réverbère, 6 35o tonnes de minerai. Les Io() kilog. de minerai, tenant 75 kilog. de plomb et 74g,6 d'argent, ont donné au réverbère : Plomb d'ceuvre. Crasses. . . . . Fumées
65',80 5,115,0 d'argent aux 100 kilog. 15',90 à 58,8 p. ,00 de plomb et i5gr,5 d'argent. .2k,75 à 50,0 p. 100 de plomb et 9g0 d'argent.
Ce qui conduit à 7
de plomb ; et, par suite, à une
simple perte de 11%7 par 100 kilog. de minerai.
Pour comparer ce résultat à celui de Carinthie, il faut