Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ÉTAT ACTUEL
Lorsqu'on compare ces résultats au traitement ancien des fourneaux ordinaires, on constate, outre le remplacement de la fonte par des scories ferrugineuses, les différences suivantes
Grâce à l'abondance du vent, la production est accrue dans le rapport de i à 2 4, tandis que la main-d'oeuvre est simplement doublée.
La teneur des maltes est descendue de 20 à lo p. ioO de plomb, ce qui dénote un rendement direct plus considérable en plomb d'o3uvre. La richesse des scories' est éga-
lement moindre : elle est de 0,01 à 0,015 de plomb, au lieu de o,o5 ; et de o,000008 d'argent, au lieu de o,0000i à 0, 00002. Pourtant cette pauvreté relative des scories et
des mattes est, au moins en partie, plus apparente que réelle. En ajoutant au lit de fusion près de 200 p. 100 de scories diverses, on double la proportion des scories rejetées, ce qui réduit leur teneur à moitié ; et comme on aug-
mente, avec ces scories, la dose des matières ferrugineuses, on accroît en même temps le poids des maltes. La perte absolue pourrait donc, au fond, rester la même ; une marche prolongée apprendra seule s'il y a eu, sous ce rapport, progrès réel. On a, de tout temps, abusé au Hartz de ces additions de scories. Une certaine dose de silicates tout formés peut être utile pour faciliter la fusion des éléments terreux non encore combinés. Mais leur surabondance nuit certainement
en favorisant les pertes par l'écoulement trop rapide des scories, et en exigeant plus de combustible pour la fusion. Je comprends l'addition de scories ferrugineuses, comme élément précipitant, mais je ne Puis approuver celle
de 87 p. ioo de scories de la même opération, car on ne peut admettre que, par la marche ordinaire du fourneau, il se produise une aussi forte proportion de scories riches, susceptibles d'être appauvries par la refonte. Ce serait la
DE LA METALLUÉGIE DU PLOMB.
355 condamnation du système suivi. On ne devrait jamais repasser les scories pauvres. L'inconvénient de ces repassages outrés paraît avoir été senti à Lautenthal. Les scories de la même opération ont été ramenées, dans le lit de fusion, au taux de Go p. 1,00. C'est encore trop ; mais déjà la consommation a été réduite par là à 562 kilog. de coke par 1.000 kilog. de schlich. Le minerai de Lautenthal est, à la vérité, de deux à trois unités
plus riche que celui d'Ahenau. Il rend 62,2 p. ion de plomb au lieu de 6o,5 P. 100; mais il n'est guère plus
fusible pour cela, car il contient davantage de blende. Au reste, même cette consommation de 36,2 p. loo est encore élevée, et diminuerait certainement, si l'on retranchait du lit de fusion les Go p. 100 de scories de la même opération, et si on les remplaçait par un peu de calcaire. On devrait, de même, ramener les loo p. 100 de scories protosili-
catées du Bas-Hartz à 75, au plus 8o P. 100, car elles donnent près de 56 p. 100 de maltes, ce qui est évidemment trop, lorsqu'on songe à leur faible teneur en métaux utiles. Ainsi à Stoliberg et à la Pise, où l'on fond des minerais plus quartzeux et plus pauvres, on ne consomme que 25 p. ioo de coke, et dans les usines, où l'on n'a pas. d'oxyde de fer à réduire, la consommation descend bien souvent à moins de 20 p. 100. (Pont-Gibaud, BiacheSaint-Vaast) , etc. Les scories nouvelles, à part leur pauvreté relative en plomb et en argent, ont d'ailleurs le même aspect et la même composition que les scories ordinaires du Hartz. Ce sont des bisilicates, tenant 4o à 45 de silice, 53 à 38 d oxyde de fer, 7 à 8 de chaux et autant d'alumine. Les pertes par entraînement ont toujours été fortes au Hartz, par suite de l'état pulvérulent des minerais. Les fours Raschette, grâce à leur évasement vers le haut, ont amené, sous ce rapport, un heureux changement. Au lieu de 4 à 5 p. ioo de fumées, il ne s'en forme plus que 1 p. i 0,(3.