Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
Page : Image 194
Révision de 23 janv. 2015 01:43:29, edited by Anonymes
ÉTAT ACTUEL
DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.
nent pas lorsqu'on marche par précipitation. Dans ce der-
est appliquée, en France, à Pontgibaud, Vialas, la Pise, Saint-Louis, etc.; en Allemagne, à Stollberg, Przibram,
U6o
nier cas, le plomb, lié au soufre, n'est pas retenu par la silice. Les fondants ferrugineux sont moins énergiques que
la chaux, mais permettent de marcher à une température moindre. Le plomb se volatilise moins, seulement le four est facilement corrodé; il faut le protéger par des bâches à eau. L'oxyde de fer est surtout utile lorsque le minerai renferme de la blende. Dans les crasses blanches et les minerais grillés, le zinc se trouve, en majeure partie, à l'état oxydé, et il faut, si c'est possible, le conserver en cet état, pour s'en débarrasser sous forme de silicate. Or, en présence du sulfure de plomb et du charbon, l'oxyde de zinc tend à repasser à l'état de sulfure ; tandis que, sous l'influence des matières ferrugineuses, il se produit du sulfure de fer, et l'oxyde de zinc reste uni à la silice, dès que l'action
réductrice n'est pas trop énergique, ni la scorie trop basique. A ce point de vue, le fer métallique semblerait plus
utile que l'oxyde de fer, car ce dernier sature la silice, tandis que le fer agit directement sur le sulfure de plomb. C'est le motif qui explique l'emploi de la fonte à Pontgibaud et à Przibram ; mais on en abuse, comme nous le verrons. Le fer en excès agit comme combustible, ou réduit lui-même
l'oxyde de zinc. En réglant mieux le lit de fusion, on peut se passer de fonte sans nuire à la bonne allure du fourneau. Le procédé par réduction, avec addition de fer, est ordinairement connu sous le nom de méthode mixte; mais, en réalité, il est désormais oiseux de faire cette distinction, puisqu'on ajoute presque toujours quelques fondants ferrugineux au lit de fusion des fours de réduction.
Lorsque les minerais sont plus ou moins cuivreux, la méthode par grillage et réduction donne, outre le plomb d'oeuvre, des mattes et parfois des speiss. On retraite à part ces derniers produits, puis, après concentration suffisante, on les soumet à la voie humide, pour en extraire le cuivre,
argent et le nickel. La méthode par grillage et réduction
36
Freyberg, etc. M. Rivot a décrit le traitement de Vialas ; je dirai quelques mots de celui de Stollberg et des usines voisines, et m'arrêterai plus particulièrement aux modifications récemment adoptées à la Pise et à Freyberg; modifications qui seraient également utiles à Przibram, Pontgibaud, Tarnoivitz, etc. Usine de Stollberg.- On fond à Stollberg, les schlichs des mines de Commern. C'est de la galène, mêlée de carbonate et de sulfo-carbonate de plomb, provenant du grès à nodules (Knottensandstein), de la formation triasique.
Après bocardage et lavage, le minerai, rendu à l'usine, tient en moyenne, 55 à 58 p. ioo de plain]) et 15 à 20 p. ioo de silice. On grille au réverbère d'une façon complète, et,
par le dernier coup de feu, on vitrifie et fond la matière plombeuse. Le verre de plomb, ainsi obtenu, se compose de SIO3
19,5
Pb0.
61,9 2,9 1,4 8,26 2,60
FeO.
Ac'03 CaO MgO. CO' S.
.
Total
.
1,45 1,00
99,01
Il y a peu de sulfures empâtés, puisque la proportion de
soufre n'est que de
u
p.
oo ;
mais sous le silicate on
trouve presque toujours un peu de matte, que l'on broie et renvoie au four à griller. Une partie de la chaux et l'acide carbonique proviennent de la craie, que l'on jette sur la sole du four pour empêcher l'adhérence, ou, au moment de la coulée, sur la masse fondue, pour la figer plus vite.