Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ÉTAT ACTUEL
DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.
On sait que la fusion complète du minerai grillé rend sa réduction plus difficile. Aussi préfère-t-on ailleurs la simple agglomération, pour laquelle il faut moins de combustible. Cependant la fusion, vers la fin du grillage, favorise la désulfuration, en décomposant mieux le sulfate de plombs et en isolant du silicate la matte plus dense; malgré cela, si le minerai est mélangé de matières ferrugineuses oxydées, qui dégagent, au four à cuve, par réaction, de l'acide sulfureux, la fusion complète, vers la fin du grillage, me semble plus nuisible qu'utile, et cela particulièrement lorsqu'on ajoute au minerai, pour favoriser la fusion, tin peu de silice, ainsi que cela se voit dans certaines fonderies. La réduction du verre plombeux se fait, à Stollberg, dans
9 semaines. La perte en plomb, dans la fusion seule, est de 12 à 15 p. 100 de la teneur fixée par voie sèche. C'est un chiffre élevé qui s'explique par la nature siliceuse du minerai et l'abondance des scories. Chaque tonne de minerai en produit 1.000 à 1.100 kilog ; c'est trop. On diminuerait ce poids, eu ajoutant moins de silicate de fer, et en chargeant, à leur place, un peu plus de chaux ; on peut, sans inconvénient, avoir des scories à 20 p. 100 de chaux. Pour corn-. penser la moindre fusibilité des scories, due à ce change-
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ment, on ramènerait la longueur du four, au niveau des tuyères, de mètre à er,8o ou orn,75 et l'on combattrait la perte plus grande par volatilisation, par le procédé de
un four prismatique, de 4 mètres de hauteur, à deux tuyèreS. La largeur de la cuve est de im,2o auprès des
chargement, à trémies fermées, de l'usine de la Pise que je décrirai ci-après. Le mode de traitement dont je viens de parler est aussi
tuyères et de 1 mètre le long de la poitrine. Sa profondeur
pratiqué à la fonderie voisine de la compagnie d' Eschweiler.
est de 1 mètre à la hauteur des tuyères, ce qui est trop pour une marche économique, et de i"',10 au niveau du
On y traite les minerais plus riches du Breinigerberg et de Dippenlinchen avec 4o à 5o p. 100 de scories de forge et .10 à 15 p. 100 de calcaire. On fond encore, de la même façon, les crasses blanches des réverbères, dans les usines belges de Corphalie, Bleyberg, etc., où la consommation descend souvent à moins de 15 p. ioo de coke. L'usine de la Pise est située, à 2 ou Usine de la Pise.
gueulard. Les buses ont om,o.5 de diamètre et le vent o,o2
à o,o5 de pression. On marche au coke, et on le charge, comme le lit de fusion, en couches régulières d'épaisseur uniforme. Les tuyères sont à courant d'eau ; la paroi de fond est protégée par une bâche à eau. Le lit de fusion se compose de Minerai grillé Scories de puddlage Calcaire.
.o00
780 à 800 180 à 200
On obtient des scories, à 2 ou 3p. ioo de plomb, 3o à
35 p. ioo de silice, 9 à io p. ioo de chaux et 45 à 5o p. 100 de protoxyde de fer. On passe, par vingt-quatre heures, 6 à 7 tonnes de minerai, en brûlant 25 p. ioo de coke. Le minerai grillé rend 50 p. ioo de plomb et 1 p. 100 de matte, que l'on broie, grille et repasse de nouveau. Les campagnes durent 6 à
3 kilom. en aval de la Grand' Combe, entre le chemin de fer allant d'Alais à Brioude et le Gardon d'Alais. Elle fut établie, il y a vingt ans environ, pour le traitement des minerais de Pallières des environs d' Anduze. Aujourd'hui, on y fond aussi des galènes de Sardaigne, achetées à Marseille. Le minerai
de Pallières est à gangue de quarz et de pyrites de fer. Il fallait le traiter par grillage et réduction. Le grillage se fait dans de grands réverbères à sole rectangulaire plane, de 8 à 12 mètres de longueur sur 2 mètres de largeur, pourvu de portes 'd'un seul côté. On grille avec beaucoup de soins, mais sans pousser jusqu'à la fusion. Pour la réduction de la masse agglomérée, on s'est servi
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