Annales des Mines (1868, série 6, volume 13)
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ÉTAT ACTUEL
DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.
meaux qui se forment augmentent la résistance, et si l'on n'y prenait garde les pièces se fausseraient. Pour un seul appareil il faut un moteur de 5 à 6 chevaux, qui parfois s'arrête, vers la fin, faute de force. Dans tous les cas, on ne peut guère dépasser la proportion de 2/3 de cristaux pour 1/5 de plomb fondu ; et même il serait peut-être prudent d'appliquer ici le système m = 2 (1. Quoi qu'il en soit, dès que les grumeaux ont atteint la proportion voulue, on arrête le mouvement, et on soutire le plomb riche, qui se rend par le tuyau de fond dans la lingotière. Tandis que l'agitateur est en marche, on recharge la
amené à 20 gr., le plomb riche à 15 ou 20. 000 gr. Pour la fusion des plombs on consomme 15 à 16 p. too de houille ;
chaudière supérieure avec des saumons de même teneur que les cristaux appauvris du chaudron inférieur ; et lorsque ce plomb, ainsi fondu, est suffisamment chaud, on l'amène sur la masse cristalline qui se redissout. On remet alors les agitateurs en mouvement et bientôt les cristaux se forment de nouveau. On continue ainsi, sans interruption, jusqu'à ce
que les cristaux aient atteint la teneur limite du plomb marchand (**). A Rouen, avec l'appareil primitif de 9 tonnes par chaudière, et un moteur de 8 à 9 chevaux, on faisait dix opé-
rations par vingt-quatre heures, et l'on pattinsonait par mois 1 io à 12o tonnes de plomb-d'oeuvre de la teneur de oo grammes par tonne. Avec des chaudières de 12 tonnes
et un moteur de 12 chevaux, on peut aller jusqu'à douze
opérations ; mais la marche de l'opération dépend aussi de la teneur des plombs. A Holzappel, où l'on traite des plombs de 11 à 1.2oo grammes, l'appareil de 9 tonnes ne dépassait
pas le chiffre de 90 tonnes par mois. Le plomb pauvre est (*) M. Boudehen recommande les rapports 9/25 et 16/25.
(**) Le pattinsonage par soutirage du plomb liquide riche, est aussi employé, depuis peu, à l'usine de Binsfeldhammer (Stollberg). La disposition adoptée ne diffère de celle dont on vient de parler, que parce que le brassage se fait, à l'aide d'un ringard, par un ouvrier.
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mais, avec le moteur, la consommation totale est de 25 100. Il faut, pour le travail, cinq à six hommes le jour et autant la nuit. En résumé, le pattinsonage mécanique réduit à moitié les frais de main-d'oeuvre. Le travail est moins pénible et l'on dépend moins du caprice eles ouvriers. Il se produit aussi moins de crasses oxydées, parce que le travail se fait
en partie à couvert, ce qui tend à réduire les pertes sur le plomb (*) ; par contre, on a en plus l'intérêt et l'entretien d'un appareil de 12 à 15.000 francs. En définitive, l'économie totale est d'environ co francs par tonne ("). C'est un progrès réel ; mais les deux méthodes, le pattinsonage mécanique, comme le procédé ordinaire, semblent devoir bientôt céder le pas à la méthode du zingage, dont il me reste à parler maintenant. Je ne dirai rien de la coupellation. Depuis longtemps elle n'a subi aucune modification. j'observerai seulement que le pattinsonage devrait logiquement entraîner l'adoption du four de coupelle anglais. Quand on se borne à coupeller des plombs extra-riches, il ne peut plus être question de. litharges marchandes, et le filage du plomb n'a plus d'inconvénients. Il faut plutôt réduire les dimensions du four, pour briller moins de houille, et ne produire que peu de fonds de coupelle. Il faut seulement se garder d'accroître les pertes en argent par un tirage trop actif. (*) M. Boudehen assure même que les plombs ordinaires peuvent être pattinsonés, par ce procédé, sans affinage préalable. A Rouen, la désargentatiou ordinaire coûtait 50 à 55 francs
tous frais compris; tandis que le procédé mécanique ne coûte pas plus de 50 à 35 francs lorsqu'on pattinsone., des plombs de 1100 grammes.
Tom& XHI, 1868.
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