Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1868, série 6, volume 14)

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PRocEDE BESSEMER.

pour les Annales des mines, un mémoire plus étendu sur la situation actuelle du procédé Bessemer, sur les perfectionnements qu'il a subis depuis son application industrielle, sur ceux qu'il attend encore pour être d'un usage plus général, sur l'importance qu'il a acquise dans la mé-

tallurgie du fer. Et déjà j'avais mis la main à l'oeuvre,

vint quand M. Bessemer, que je ne connaissais pas alors, ses remercîments au m' offrir , dans les meilleurs termes, sujet de ma participation à là récompense qui lui avait été décernée. Depuis lors, il s'était établi entre nous des relations qui, soit par la conversation, soit par correspondance,

ont ajouté, aux documents que j'avais tirés de différents côtés, des détails nombreux et précis sur les circonstances de l'invention, détails bien propres à donner de l'intérêt à

ma notice projetée. J'attendais encore quelques renseignements complémentaires lorsque parut le beau travail de M. l'inspecteur général Grüner (*), où les considérations techniques et scien-

'ifiques, concernant le nouveau procédé, sont exposées d'une manière si claire et si complète qu'en y revenant aujourd'hui, je m'exposerais à des répétitions dénuées d'intérêt. Dès lors, il m'a paru préférable de modifier la forme de ma notice, et de me borner aux détails hisforiques relatifs à l'invention, et dont aucune publication n'avait encore parlé. Mais antérieurement déjà, MM. Grinier et Lan avaient décrit le procédé Bessemer dans leur ouvrage métallurgique sur l'Angleterre (") ; plus tard, deux autres ingénieurs des mines, MM. de Cizancourt et Castel, avaient inséré dans nos Annales, le premier, une étude sur l'acier, où il décrit le (*) (iriiner : de l'acier et de sa fabrication. Annales des mines, 6 série, t. XII, p. 207. (**) État présent de la métallurgie du fer en Angleterre; par MM. Griiner et Lan. Paris, 1862).

FABRICATION DE L'ACIER.

même procédé (*), l'autre un mémoire spécial sur la fabrication de l'acier par cette méthode à l'usine de Gratz, en Autriche (**), publications très-instructives auxquelles, ainsi qu'au mémoire récent de M. Griiner, nous renvoyons pour les détails techniques et industriels. Il n'est pas sans intérêt de suivre dans leurs phases diverses, dans leurs développements, les idées et les faits qui ont abouti à une grande découverte, de parcourir avec l'inventeur la voie souvent bien irrégulière qui l'a conduit au succès. Plus d'une fois on a vu un chercheur ingénieux, poursuivant la réalisation d'une idée, ne pas atteindre ce but, mais trouver, à .côté, ce qui était bien loin de sa pensée, et arriver à un résultat dépassant de beaucoup en importance la solution du problème qu'il s'était proposé. L'invention du procédé Bessemer en est exemple.

un curieux

M. Bessemer se trouvant à Paris vers la fin de 1854, entretint l'un de ses amis, sans d'ailleurs y attacher de l'importance, d'une invention permettant d'imprimer le mouvement de rotation à un projectile de forme allongée dans un canon à parois lisses, ajoutant qu'il avait été fort étonné de ce que les autorités de l'arsenal de Woolwich ne l'avaient pas jugé digne d'être soumis à l'épreuve. Cet ami, persuadé que l'empereur des Français trouverait intérêt à connaître l'invention, sollicita et obtint en faveur de M. Bessemer une audience de Sa Majesté qui, après avoir écouté l'inventeur, n'hésita pas à lui dire que s'il désirait mettre son invention en pratique à Vincennes, il y trouverait toute espèce de facilités. Mais .M. Bessemer, craignant les difficultés à naître de son peu de connaissance de la langue française, sollicita une seconde audience de l'empe(*) De Cizancourt. Etude sur l'acier, Annales des mines, 6' série, t. IV, p. 225. (**) Castel. Fabrication de l'acier par le l'usine de Gratz, Annales des mines, 6' série, t.procédé Bessemer à VIII, p. 159.