Annales des Mines (1868, série 6, volume 14)
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PROCÉDÉ RESSEMER.
de M. Goranson, à Edsken, près Fahlun. Ce fut le 5 janvier 1859 qu'eut lieu la première fonte, et si nous appuyons sur cette date, c'est qu'elle marque la dernière phase de l'invention. En effet, le résultat de l'opération ne laissa rien à désirer, le succès fut complet, la lumière s'était faite soudaine, écla-
tante! Telle fut la sensation produite par cette expérience décisive, que l'industrie métallurgique de la Suède nomma une commission chargée d'examiner le procédé. Le prince royal de Suède, prenant part à ce mouvement,
se rendit à Edsken, et le rapport de la commission fut si complètement favorable que le syndicat des maîtres de forges (Jern Kontoret ), revenant sur sa décision première, alla jusqu'à recommander aux forges suédoises de mettre le procédé Bessemer en pratique dans le plus bref délai.
Ce nonobstant, l'industrie anglaise demeurait insensible aux nombreux appels qui lui étaient adressés, et M. Bessemer se vit contraint d'établir à Sheffield une usine dont les aciers vendus au-dessous des prix du marché mettraient forcément en évidence des faits sur lesquels il lui semblait que l'on tenait volontairement les yeux fermés. MM. Galloway, dont il avait une première fois obtenu le concours, le secondèrent de nouveau, en essayant avec succès, pendant une seconde année, l'acier Bessemer dans leurs usines de Manchester. Enfin, quand le brevet fut à moitié de sa
durée, le premier acier Bessemer parut sur le marché. C'était de l'acier en barres pour outils, vendu 44 livres sterling la tonne, alors que les prix variaient entre 56 et 70 livres sterling. A dater de ce moment, l'essor était donné, le doute n'était plus possible, et l'application en grand fut entreprise par d'importantes maisons, telles que Sir J. Brown et compagnie, MM. Gammel et compagnie à Sheffield, la compagnie des chemins de fer de Londres et
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FABRICATION DE L'ACIER.
du Nord-Ouest; enfin, il se forma des associations spéciales pour l'application exclusive du nouveau procédé. Au commencement de 1868, outre les établissements que je viens de citer, on comptait en Angleterre parmi les fabricants de métal Bessemer, MM. Lloyd Foster et compagnie
à Wednesbury, les sociétés dites Lancashire Steel company, Manchester Steel conipany, , toutes deux à Manchester, II. Bessemer et compagnie et l'usine dite New Peniston Works près Sheffield , Barrow, Hematite Steel company à Ulverston, où l'on ne compte pas moins de onze convertisseurs de cinq à huit tonnes chacun, Fox et fils, les sociétés Bolton Steel ancl lion company, Mersey Steel company à Liverpool, Dowlays Iron company à Merthyr-Tidwill, Ebbw- \Tale Iron company à Pontypool, Rowan
à Glasgow. Ces quatorze usines réunissent un total de cinquante-six convertisseurs dont la contenance, variable entre 5 et to tonnes forme un total de 288_ tonnes, pouvant faire chacun en vingt-quatre heures huit opérations, même davantage.
L'introduction du procédé en France date de 1858, alors qu'il était encore assez imparfait ; elle est due à M. James Jackson et fils à Imphy-Saint-Seurin, qui, ayant fait avec
l'inventeur des arrangements pour soumettre, dans leur usine, le procédé à des essais, ont concouru à son perfedtionnement. Ils ont été pendant quelque tqmps les agents pratiques en France de MM. I-I. Bessemer et compagnie, situation dans laquelle ils sont aujourd'hui, dans une certaine mesure, et jusqu'à l'expiration du brevet (*), remplacés par la société Boigues-Rambourg de Fourchambault. Cinq maisons françaises, MM. Pétin, Gaudet et compagnie à Assailly, de Dietrich à Niederbronn, la société des fonderies et forges de Terre-Noire, la Youlte et Bességes, la compagnie de Châtillon-Commentry à Saint-Jacques, (*) Le brevet est pour quinze ans à dater du 15 décembre 1861. 'IromE X[V, 1868.
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