Annales des Mines (1868, série 6, volume 14)
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ROCHES.
REVUE DE GÉOLOGIE.
544
5.4à,
Effets produits sur les roches par les actions mécaniques. llsunE par kilomètre
NA'ruhE, DES MATÉRIAUX.
et
par 100 colliers.
-a Matériaux d'origine alpine.
,.... Gravier et cailloux cassés du bassin du Rhin. de de la Largue. Gravier et cailloux cassés quartzeux. Calcaire jurassique.
..... .
b. Matériaux d'origine vosgienne. Gravier et cailloux cassés du bassin de la Savoureuse. de la Madeleine. de la Daller. de la Thor.
de la Laud,
de la Fecht . Eurites de Thann, Bergheim, Sainte-Marie Eurites de Rougemont, Urbès, Ribeauvillé, Liepvre . Granite
... . . .
.
36 39 45 58 .74
49 53 41
48 38
53 37 46
46
Ainsi, les routes du département du Haut-Rhin consomment annuellement par kilomètre, sous une pression diurne de 100 colliers de 0.190 kilogrammes, un cube de matériaux d'empierrement qui est en moyenne de Lis mètres cubes. Parmi les matériaux diluviens, les cailloux du Rhin, essentieliie-
ment formés de qua.rtzites des Alpes, sont ceux qui résistent le mieux. Les cailloux et graviers des Vosges sont moins bons; ceux de l'Ill, composés d'un mélange de cailloux des Alpes et des Vosges, ont du reste un coefficient intermédiaire. Les eurites grises, comme
celle de Thann, ont presque la même résistance que les cailloux du Rhin, mais le granite, formé d'un agrégat de minéraux cristallisés, leur est notablement inférieur. Pour le calcaire jurassique roulé, la résistance à l'usure n'est que moitié de celle de l'eurite. M. Miintz fait d'ailleurs observer que si le prix du cassage du mètre cube des matériaux a été convenablement réglé, il doit être -en raison directe de leur durée et de leur résistance. Il constate, en effet, que le produit obtenu en multipliant le coefficient-de-consommation par le prix du cassage du mètre cube reste à peu près constant. Pour le département du Haut-Rhin, il est environ de :06; il variera naturellement avec le prix de la main-d'oeuvre. En admettant ce dernier nombre pour le Haut-Rhin,-M. M fin tz remarque qu'il serait possible de calculer la résistance à l'usure très-simplement et sans avoir besoin de déterminer, à grand': peine, la circulation des colliers; car il suffirait de diviser le produit io6 par le prix courant du cassage pour obtenir le coefficient de consommation.
Des expériences ont été entreprises par M. Pau b rée (:), dans le but d'étudier les effets d'usure et de décoinposition produits sur les roches. Les échantillons étaient placés avec une ou deux fois leur poids d'eau dans un cylindre, ayant à peu près la vitesse de rotation des eaux courantes. On variait les expériences en opérant dans un cylindre en grès ou bien en fer, et en prenant successivement de l'eau distillée, de l'eau contenant de l'acide carbonique, du sel marin ou de la chaux. M. D aub rée a constaté que 3 kilogrammes de feldspath, par un
parcours de 460 kilomètres, ont formé dans 5 litres d'eau pure 21,720 de limon; que de plus l'eau contenait i°.60 de potasse. La quantité de potasse qui entre en dissolution est en rapport avec la quantité de poussière feldspathique produite par le frottement, et elle varie de 3 à 5 millièmes du limon.
Dans l'eau salée, la décomposition du feldspath est ralentie, mais elle est augmentée dans l'eau chargée d'acide carbonique ou dans l'eau de chaux. Avec l'obsidienne, la décomposition est bien .moindre. qu'ayec le feldspath ; elle est beaucoup moindre encore avec l'amphigène, malgré sa richesse en potasse. Évaluant le degré d'usure des roches soumises au frottement,
par la quantité de limon qu'elles ont produite, M. D au b rée a trouvé les nombres suivants : en fragments anguleux en fragments arrondis Obsidienne et serpentine.
Feldspath Silex.
0 003 0,004 0,003 0,0002
L'usure du silex est donc au moins dix fois moindre que celle du feldspath.
Roches tachetées par l'oxyde de fer. Les roches ferrugineuses, particulièrement les grès, les argiles, les schistes. les argilophyres présentent souvent des veines ou des taches d'une couleur différente de celle d.0 reste de leur :nasse. M. Ma w (2) a dosé comparativement le fer contenu dans ces différentes parties des roches bigarrées, et il a constaté qu'a une couleur plus claire correspondait une moindre richesse en oxyde (I) Comptes rendus, 1807.> (2) Geological Society, 23 janvier 1867.