Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1868, série 6, volume 14)

BULLETIN.

« lice au tonneau; la somme dessalaireset, le gain-annuel moyen « d'un ouvrier. « ce tableau est plein d'enseignement, mais nous nousbornerons ici à faire remarquer la corrélation qui existe entre les salaires, « le 'prix du combustible minéral et le bénéfice réalisé. « En effet; il'y a vingt-deux ans, le gain annuel de l'ouvrier mineur n'était que de 555 francset le bénéfice du patron que do « i`,47 au tonneau; tandis que l'année dernière, ce gain s'élevait à 907 fr. et dépassait, par .conséquent, le premier de 372 francs « ou de près de 70 p. '00, mais le bénéfice obtenu par l'exploitant n'atteignait, de son, côté, que de 1'.74, c'est-à-dire qu7iln'excédait que de 0(.27 ouale i8 p. 100 celui de 1845.

.«,Pendant la période de prospéritéégalebnent trop courtede «a i854 à i856, 'époque à laquelle les charbons ont atteint les plus

«.hauts prix (id,84, i2t,78 et 13'46) les ouvriers charbonniers gagnaient annuellement, en .moyenne, 649, 785 et 747 francs; et les patrons 1f,87, .459 et 2',30; alors que pendant les trois der-

fières années, les premiers ont touché 787, 884 et 907 francs, e.et les seconds n'ont réalisé 'au' tonneau qu'un boni de cc, .11,97 et it',7/biavec des prix de vente de iot,69,

c'est-à-dire de of, i5, de 01,55 et même de 0',58 inférieurs aux prix afférents aux années 1854, 1855 et 1856. » Vient ensuite nn tableau duquel il -résulte que c'est la situation des charbonnages du Centre qui, en général, a été lameilleure en' 1-867. Ces charbonnages ont réalisé un bénéfice 'net au tonneau de .454 alors que Charleroi n'a obtenu que 1`,54 et Mons que if,52. Le bénéfice des charbonnages dans chacun des arrondissements miniers de la province, leurs opérations envisagées en bilasse, est diminué A.Mons de 1.965700 francs, à Charleroi de 852.690 francs seulement,' tandis qu'au Centre, il est augmenté de 101,962 francs. Mais ce-bénéfice reste toujours supérieur à celui de l'année 1865 de 1.891.800 francs pourlIons, de 794.120 francs pour. Charleroi et même de 2.1116.720 pour le Centre. Enasomme,hon peuh à présent dire que l'année 1867; a-été égale-

ment bonne pour les exploitants, puisqu'elle tient le milieu entre les années i865et 1866 qui ont été reconnues favorables à l'industrie houillère. On doit reconnaître cependant que la position est chanee cette année, par suite de l'allanguissement qui s'accentue de plus en plus dans les demandes de sorte que les 'exploitants sont bien forcés

de diminuer leurs exactions et le prix de; vente et comme conséquence les salaires: C'est, du reste, ce qui est arrivé à la ,fin de

,:645

chaque période de prospérité; malheureusement 'celle-ci coïncide avec le renchérissement des denrées alimentaires, par suite 'de la mauvaise récolte de i867. M.d'irigénieur-directeur des mines 'continueainsi son. rapport Dans son compte. rendu de la liquidation des houillères frau« 'çaises en 1866, M.. Burat a donné le budget d'un ménage d'ouwvriers des plus chargés. 'La famille..dans l'exemple qu'il présente, e 'comprend : le père, ouvrier mineur; d'une 'capacité' 'ordinaire; .«.1a.mere qui' ne travaille plus et' s'occupe' extlasivenrent des soins « du ménage ; un fils de quatorze ans qui commence à prendre

« 'part aux travaux à sa portée; une fille qui travaille de temps en

temps au triage du charbon; 2 jeunes enfants qui suivent les écoles.

Dans ces conditions, les recettes annuelles -dela famille eéL « lèveront en temps ordinaire, à 1.755 francs, et les dépenses à « 1.378 francs, d'où les premières excéderont les secorides*de « 377 francs. -Avec les salaires payés en 1867 dans laprovince de "lainant,

ce boni réalisé eût été beaucoup plus considérable par famille charbonnière, en admettant même une augmentation de 25 p. too dans les prix des principales denrées alimentaires. En effet, nous

venons de voir que le gain .annuel de l'ouvrier de nos mines, quel que soit son sexe, quel que soit son âge et quel que soit son « travail, avait été en.moyenne de 907 francs. A' raison de 3 tra. vailleurs, la recette de la 'famille se fût élevée à .272i francs et par suite l'épargne aurait pu être de près de 1.000 francs (2721,

1:723 fr.),' à l'aide de laquelle on aurait pu aisément passer les mauvais jours, conséquence de la crise industrielle et financière qui frappe tous les pays et qui est reuclue, il est vrai, d'autant plus intense pour la classe des travailleurs qu'elle coincide avec une mauvaise récolte. Les budgets en recettes et en . dépenses que je tiens de l'obli-

geance de plusieurs exploitants de la province et 'qui se rapportent à la situation actuelle, accusent l'un un déficit et l'autre un boni. Je pense donc qu'en prenant la moyenne, on serait très-près de la vérité. Par conséquent, onpeut admettre que la famille charbonnière dont nous avons donné la composition touche encore mensuellement 169 francs 'et en dépense 175, « d'où un déficit de 4 francs par mois seulement, -lequel peut 'être facilement comblé par celles de' nos familles charbonnières qui « ont administré leurs finances avec quelque peu 'd'ordre pendant les années 1865 et 1866, et quant aux autres, nous ferons obser-